Review
Square Enix l’avait laissé entendre lors du Tokyo Game Show 2011, Final Fantasy X en version HD allait débouler sur PS Vita ! Quelques mois plus tard, le développeur se montrait d’humeur généreuse puisqu’il officialisait également la suite en HD, et que le tout foulerait aussi les Terres Sacrées de la PlayStation 3. Autant dire que cette compilation ultime de deux monuments du RPG aura fait attendre son lot de fans depuis, mais vaut-elle au final le coup pour qui a déjà pratiqué les épisodes dans leur version PS2 ? C’est ce que nous allons voir.
L’époque de Spira
Sorti pour la première fois en 2001 au Japon et 2002 chez nous, Final Fantasy X fut le premier FF à tourner sur PlayStation 2 et fit couler beaucoup d’encre de par son aspect très linéaire mais aussi grâce à son incroyable réalisation. Sa suite, qui se déroule deux ans plus tard, et intitulée sobrement Final Fantasy X-2 est quand a elle sortie en 2003 au Japon et plus tard, en 2004 chez nous. Final Fantasy X a été adulé par les joueurs, tandis que le X-2 a reçu un accueil nettement plus modéré mais aujourd’hui, dix ans après, les deux titres restent encore dans le coeur de nombreux gamers pour avoir été les premiers à faire entrer la saga mythique dans l’ère bénie de la sacro-sainte « Play 2 », à base de 3D à outrance, aussi bien pour les personnages que pour les décors. Du grand art à l’époque, d’autant que le scénario et l’univers de ces RPG étaient loin d’être bâclés.
Ainsi, l’histoire principale du premier opus nous plonge dans un univers heroic-fantasy nippon dans lequel Tidus, joueur vedette de l’équipe de Blitzball de Zanarkand, est bon gré mal gré aspiré par une créature titanesque appelée Sin, et qui vient tout juste de détruire sa ville natale. Projeté dans un Spira qu’il ne reconnaît plus, il y fera la connaissance de la belle invocatrice Yuna et de ses gardiens: Wakka, Lulu, Kimahri, Auron et la mystérieuse Rikku. Leur mission : détruire… Sin ! Final Fantasy X-2, quant à lui, s’avère être la suite directe des événements narrés dans le premier. Deux ans après la fin de Final Fantasy X, Yuna entend parler d’un homme ressemblant à s’y méprendre à son beau Tidus et tente par tous les moyens de savoir si ces dires sont fondés. Le scénario de ce second épisode est souvent qualifié de « Fleur Bleue », et pour cause, il met en évidence des sentiments rarement évoqués dans les jeux vidéo, notamment l’amour, pour un résultat narratif qui reste, à mon sens, magnifique.
A noter que certains joueurs n’avaient pas accroché à l’univers trop futuriste de Final Fantasy VII et VIII, ce qui explique pourquoi Yoshinori Kitase, le producteur de Final Fantasy X, a décidé de revenir aux bases de la Fantasy, sans y rajouter un côté médiéval comme dans Final Fantasy IX.
Un Gameplay étrange… et pourtant diablement addictif!
Final Fantasy X est un jeu de rôle qui a su innover à l’époque de sa sortie, bien que les combats possèdent toujours la fameuse jauge ATB un brin ralentie. En effet, alors que la mode était aux points d’expérience et à la montée de niveau, ce dernier a pris la décision de revenir sur les classiques du RPG pour établir quelque chose de tout nouveau. Adieu donc les XP et les LVL up, place à un « Sphérier » que l’on développe en gagnant des points de compétence, et qui deviendra rapidement récurrent chez nombre de concurrents (Tales of, par exemple). Après chaque combat, les membres de l’équipe (3 personnages simultanés que l’on peut échanger à tout moment de la bataille pour maximiser les dégâts) gagnent des PC. Une fois ceux-ci accumulés, ils permettent de gagner des Niv E (Niveau d’évolution) nécessaires pour se déplacer sur le Sphérier. Un niveau d’évolution permet donc de faire un mouvement sur ce dernier qui comporte des cases de trois types: les sphères de caractéristique, qui servent à augmenter les stats classiques (HP, MP, force, …), les sphères de capacités qui débloquent de nouvelles… capacités pour votre personnage (coups spéciaux, techniques, magie blanche, magie noire) et enfin des Limitosphère, de niveau 1 à 4, qui bloquent la progression sur le Sphérier afin de forcer le joueur à faire le bon choix, même si elles sont par la suite franchissables avec la sphère de niveau correspondante pour atteindre le summum de l’évolution.
Final Fantasy X-2, quant à lui, a choisi de rester un peu plus dans le classique. On retrouve de fait un ATB (Active Time Battle) un peu plus rythmé que dans Final Fantasy X puisque le joueur se fera attaquer sans relâche par l’ennemi s’il met trop de temps à choisir sa stratégie. A ce modèle de combat, Final Fantasy X-2 rajoute un système de Palettes et de Vêtisphères assez complexe de prime abord, mais qui se manie relativement vite et demeure, au final, extrêmement intéressant. Ainsi, chaque Palette que l’on peut équiper contient des emplacements dans lesquels le joueur doit incruster les fameuses Vêtisphères. Ces dernières sont semblables à des métiers, comme la Vêtisphère Mage Noir qui donnera au personnage les caractéristiques du Mage noir et ses sorts. Bien maîtrisé, le système donne lieu à des combats ultra impressionnants menés par les trois membres de votre équipe, à savoir Yuna, Rikku et Paine, la petite nouvelle à tendance Emo. De plus, un système de combo a été implanté et est intrinsèquement lié à la nouvelle jauge ATB. Ainsi chaque fois qu’un de vos persos attaque un ennemi avant que ce dernier n’agisse, les dégâts sont augmentés. Si Yuna attaque, et que Rikku la suit, les coups de Rikku feront donc bien plus mal qu’habituellement. Un régal pour les amoureux de stratégie.
Une HD qui vous veut du bien
Techniquement, Final Fantasy X souffrait de quelques lacunes lors de sa sortie sur PS2. Les cut-scenes avaient tendances à trembler un peu, le jeu souffrait de ralentissements, etc… En effet, l’absence de mode 60hz sur notre version PAL PS2 et les bandes-noires sur les bords de l’écran venaient gâcher le plaisir du jeu. Le passage à la HD et en 16:9 fait donc un bien fou au soft, le rendant tout bonnement sublime. On notera tout de même quelques défauts, notamment sur les chevelures, qui sont presque toutes en « décalage » avec le fond ambiant. La faute à un découpage un peu hasardeux qui gâche les visages des personnages, ces derniers ayant été trop lissés. Par contre, là où la HD prend toute son ampleur, c’est clairement au niveau des vastes décors, comme les villes ou les forêts. Chaque petit détail visible a été retravaillé. Les environnements sont clairs, respirent la fraîcheur, et le tout donne une impression de dépaysement incroyable aussi bien dans Final Fantasy X que dans le X-2.
Côté sonore, là aussi le travail est de taille et de qualité. Hormis la synchro labiale pas toujours optimale, on sent que les artistes se sont appliqués puisqu’une grande partie des musiques originelles de FF X ont été réarrangées par Unya Nakano et Masashi Hamauzu, qui étaient à l’époque les assistants de Nobuo Uematsu, le compositeur des deux opus. De quoi coller parfaitement à la refonte graphique mise en place par Square Enix. Le résultat est par contre moins glorieux pour Final Fantasy X-2, qui se contente de coller les musiques de l’OST pour rehausser très légèrement la qualité.
Un résultat garanti !
Pour une surprise de taille, Final Fantasy X/X-2 HD Remaster fait vraiment plaisir à voir! Le résultat est bluffant, malgré certains défauts rajoutés par la HD, notamment pour la découpe des chevelures mal calibrée. On regrettera aussi le doublage, qui n’a pas été retravaillé et qui est toujours aussi décalé niveau synchro labiale. Mais malgré ces petits bémols, cette compilation reste une expérience unique en son genre qui ravira les joueurs n’ayant pas eu l’occasion de toucher à ces monuments du J-RPG. Et pour les fans qui imaginent avoir disséqué entièrement les versions PS2 des deux titres : Surprise ! Square Enix nous gâte avec des versions « International », ce qui rajoute divers bonus comme par exemple : Eternal Calm une cinématique de 15 minutes qui permet de faire le lien entre Final Fantasy X et X-2, et Last Mission, qui se déroule 3 mois après la fin de Final Fantasy X-2. Ce dernier est un add-on qui prend la forme d’un Dungeon Crawler très stratégique prêt à vous offrir tout de même une bonne dizaine d’heures de jeu supplémentaire, rien que ça ! Bref, un portage HD de haute volée, aussi bien pour les nouveaux venus que pour les fans de la saga, à savourer sans modération sur PlayStation 3 et PS Vita !
Le vidéo-test par Calrn
Réalisation: 16/20
Cette compilation de Square Enix est probablement l’un des remakes HD les plus réussis à ce jour. Les décors sont colorés, animés, rien n’est laissé de côté, tout à été retravaillé et lissé pour un rendu optimal. On regrettera quand même les chevelures qui font un peu trop tâche avec le reste et certaines textures au sol qui semblent un peu bâclées.
Gameplay/Scénario: 17/20
Deux types de gameplay radicalement opposés pour un résultat impressionnant de travail et de recherches. Oubliez tout ce que vous savez des RPG classique, Final Fantasy X innove avec son Sphérier tandis que le X-2 reste un peu plus classique malgré son système de Palettes et de Vêtisphères à prendre en main. Niveau scénario, la romance est au cœur d’une histoire qui se laisse dévorer sans arrière-goût mielleux.
Bande-Son: 17/20
Les musiques de Final Fantasy X on été réarrangées pour un résultat bluffant. La qualité sonore est juste époustouflante. Malheureusement ce n’est pas la même chose pour le X-2 qui se contente des musiques de l’OST, de qualité quasi similaire aux anciennes malgré une pureté plus marquée.
Durée de vie: 19/20
Monstrueuse ! Bourrés de quêtes annexes, que ce soit pour Final Fantasy X ou X-2, vous en aurez allègrement pour votre argent. Et si vous connaissez le jeu par coeur, Last Mission vous offrira encore une dizaine d’heures de plaisir en plus !
Note Globale N-Gamz.com: 17/20
Au final, que vous soyez un gamer assidu des deux opus ou que vous découvriez ces épisodes avec cette version HD, Final Fantasy X/X-2 HD Remaster est une ode à d’incroyables sensations de RPG, autant pour les yeux, avec un lissage et des textures réussies, que pour vos oreilles grâce à une OST que l’on oublie pas de sitôt. Des heures d’émotions en perspective pour un remake d’anthologie.