Review
Depuis l’arrivée de la Switch en 2017, la communauté cosy gaming attendait avec impatience un nouvel opus de La Maison du Style mais c’est aujourd’hui un certain « Fashion Dreamer » qui débarque sur la console hybride ! Oui, jugez-moi si vous voulez mais à force de me « coltiner » les tests de jeux de stylisme, j’ai fini par sombrer moi aussi dans ce typer de soft et appris à aimer ce principe tout doux et mignon de jouer à la poupée de façon virtuelle ! Développé par Syn Sophia et édité par Marvelous, ce titre tarifé 49,99€ (44,99 si vous l’achetez avant le 20/11) entend faire de vous un pro de la mode alors suivez-moi à la découverte de cette aventure pleine de couleurs et de styles !
Mais ça va pas douuuuu touuuuuuuuuuuuuuuut ma chérie !
Votre aventure dans Fashion Dreamer commence avec la création de votre personnage : votre muse ! Ensuite, point de scénarios ni de blabla : vous êtes directement propulsé dans l’univers de la mode et de la « communication ». En effet, Fashion Dreamer n’est pas un « La Maison du Style » à proprement parler mais porte au contraire son nom à merveille puisque vous allez vous balader -le verbe « errer » semble parfois plus juste- dans des environnement de style très liminal (des cocons) à la recherche d’autre muses pour leur refaire le portrait ! Enfin, plutôt la garde robe.
Pas de boutique à tenir ici, ni de stocks à gérer, ni même de make-up à faire. Non, dans le jeu de Syn Sophia, vous devez proposer des look-kits (comprenez des tenues) à des demoiselles de type PNJ ou carrément des muses venues du monde entier et gérées par des joueurs. Elles ont un style favori, des motifs préférés, des couleurs dont elles sont fans, … Bref, à vous de proposer quelque chose de joli et cohérent pour ensuite rafler des points d’influence qui vous permettront de débloquer de nouveaux modèles de vêtements, modèles que vous pourrez ensuite personnaliser pour les montrer dans votre showroom ou les faire enfiler aux autres muses que vous rencontrerez.
Sur le principe, le concept est pas mal et se révèle addictif et assez peu restrictif. Seulement dans les faits, on erre un peu sans réel but hormis celui de faire des outfits canons. Du coup, si c’est la gestion d’une boutique qui vous intéresse dans ce genre de softs, il est clair que Fashion Dreamer n’est pas fait pour vous. Par contre, si vous vouliez jouer à la poupée sans trop vous casser la tête, vous êtes assurément au bon endroit.
Trop nippon pour nous ?
Le souci majeur de Fashion Dreamer est simple : vous êtes largué après trois quêtes et demi dans un monde labyrinthique assez barré doté d’écrans qui vous montrent les tendances et vous permettent d’acquérir de nouvelles fringues, de machines à gatcha pour obtenir des modèles débloqués gratuitement et prêts à être personnaliser, et de genres de bingos électroniques qui vous offre la possibilité de gagner des points nécessaires pour acheter de la déco pour votre showroom ou customiser les fameuses pièces à débloquer…
On va être franc : c’est fastidieux pour rien ! On gagne des points dans tous les cas et se farcir 200 tickets de bingos… c’est pas la folie. Je pense donc clairement que le public visé est en majorité japonais. D’ailleurs, 90% des muses incarnées par les joueurs viennent du pays du Soleil Levant, public fan de gashapon et autres loteries. Pour ma part, je ne suis pas convaincue de l’utilité de ce genre de fonctionnalités car on en vient à carrément zapper leur existence étant donné que l’on peut obtenir des points autrement…
Au niveau des possibilités, sachez que l’on peut s’abonner à d’autres muses, leur envoyer des stickers pour les remercier des looks qu’ils nous ont faits, visiter leurs showroom mais cela s’arrête là en termes d’interactions en multijoueurs. Pas de concours de mode, ce qui aurait pourtant pu s’avérer hyper intéressant, et les trois stickers de communication paraissent un peu léger. On aurait en effet pu avoir des phrases toutes faites qui auraient sûrement été plus sympa ou des murs façon réseau social (d’ailleurs notre fil de création ne semble être là que pour la déco).
Heureusement, le gameplay se prend en main très rapidement mais le titre manque de fonctionnalités. Le pire étant clairement la fonction recherche. Ainsi, on nous demande notamment de faire des ensembles par style ou par couleurs mais le seul filtre de recherche qui existe est celui de classer les fringues de façon très générale : accessoires, manteau, bas, haut, robes… Pas pratique pour un sou.
Techniquement parlant, Fashion Dreamer est chouette et nous livre de jolis rendus de textures, un monde plein de couleurs et de lumières. Un choix de fringues et de style assez costaud, amplifié par une personnalisation plutôt complète, est aussi de la partie. La bande-son, quant à elle, se montre agréable au départ mais s’avère un peu trop entêtante par la suite. Signalons aussi que le jeu est disponible en français afin de se montrer le plus accessible possible, même si son côté errance dans des couloirs sans fin à refaire encore et encore les styles de muses n’est pas ce qu’il y a de plus compliqué à cerner. En résumé, un sympathique jeu de mode… du moins pour qui sait où il met les pieds !
Fashion Dreamer : Trailer
Note N-Gamz : 12,5/20
Fashion Dreamer était hyper attendu et s’est malheureusement fait démonter dès sa sortie par des critiques parfois aussi ridicules que « C’est pas un la maison du style » (sans déconner, il ne s’appelle pas « La maison du style nouvelle ou pas » mais bien Fashion Dreamer, non ? Pourtant, son univers liminal colle au côté rêveur et nous séduit dans ce qui semble être le songe de tas de gens qui se baladent et font et refont les tendances du moment, prenant plaisir à rhabiller leur prochain sans trop de limite. De ce côté là, le bébé de Syn Sophia et Marvelous fait très bien le travail : choix nombreux, personnalisation poussée, facilité de prise en main et design artistique plaisant au programme. Par contre, si vous espériez un jeu de gestion de boutique avec défilés, malheureusement le titre ne remplira pas vos besoins. De mon côté, je pense que le plus gros défaut de Fashion Dreamer est d’être trop pensé pour un public asiatique. Du coup, il peine à se faire comprendre par un public européen ou américain. Personnellement, j’avoue m’être quand même bien amusée et je continuerai à prendre des petites pauses mode grâce au jeu, ayant un peu de mal à cerner la haine qui semble s’abattre sur le titre. Mon conseil : si vous hésitez encore à vous lancer, faites-vous votre propre idée en allant regarder des vidéos de gameplay et vous verrez si oui ou non le soft est fait pour vous.