Review
Mêler parkour, zombie et challenge, c’était une recette audacieuse et risquée, mais c’est ce qui a fait le succès de Dying Light premier du nom en 2015. Un titre créé sur la carcasse fumante de Dead Island. Et bien le studio polonais Techland en remet une couche en ce début d’année avec une suite sous-titrée « Stay Human ». Cette condition humain, j’ai tenté de la conserver afin de vous ramener le test de ce Dying Light 2 !
Départ pour Villedor, embarquement immédiat !
Une vingtaine d’années se sont écoulées après les évènements de Dying Light et… les choses ne vont guère mieux. Le virus a fait des ravages d’une ampleur monstrueuse. Il est parvenu à des mutations qui vous réserveront des surprises peu agréables et les poches de survivants en sont réduits à survivre dans des zones isolées du monde extérieur afin de tenter de garantir leur survie. Vous allez vous mettre dans les baskets d’Aiden, un pèlerin, mais qu’est ce donc un pèlerin allez-vous me demander ? Et bien c’est une personne assez cinglée pour sortir de ces enclaves protectrices afin de faire des livraisons entre zones « protégées ». Aiden est du genre…boosté, après avoir servi de cobaye aux côtés d’autres enfants, dont sa sœur.
Votre quête est simple et sur le fond plutôt égoïste : retrouver votre frangine, mais en chemin vous allez devenir l’image de la société future en prenant partie dans un conflit politico sociétale qui oppose deux grandes factions : les survivants ambiance coco-hippie sympathiques d’une part. Et de l’autre part les pacificateurs : milice autoproclamée qui veut mettre la main basse sur les ressources afin de les centraliser pour ensuite gérer le dispatching. Autant dire que ça sent le roussi des deux côtés ! C’est donc dans tout ce bourbier que vous allez devoir évoluer avec pour point central la ville de Villedor où règne une atmosphère de vie assez plaisante et réaliste dans ce monde de morts. On sent que l’on n’est pas tout à fait en sécurité mais on profite de ses éclats de voix, de l’ambiance qui anime les lieux entre deux sorties dans un monde revenu au plus prêt de ses racines sauvages.
Toute cette ambiance colle bien à l’univers de Dying Light 2. Le scénario tient la route tout comme l’univers créé par Techland et malgré des premières heures un peu mollassonnes, le temps d’installer tout ce petit monde correctement. Par la suite, le titre se montre riche en rebondissements et se laissera dévorer avec plaisir. On est souvent dans le cliché du genre mais ça fonctionne. Pas de grosses surprises au rendez-vous mais c’est convaincant de bout en bout ! Comptez d’ailleurs une grosse vingtaine d’heures pour venir à bout de la trame principale, et vous pourrez aisément doubler le temps de jeu en vous jetant à corps perdu dans les quêtes secondaires ou si vous êtes un fin fanatique d’exploration. Par contre, les centaines et centaines d’heures que l’on nous faisait miroiter sont surtout gonflées par des missions à tendance Fedex ou des sauvetages en pleine nature, hyper redondants (encore plus puisque ce sont les mêmes qui se réactivent sans cesse). Pas forcément nécessaire mais disons que vous en aurez pour votre argent en terme de durée de vie !
Un monde ouvert proposé intelligemment…
Si comme moi vous êtes du genre organisé, autant dire que les mondes ouverts sont un bonheur sans fin mais aussi sans queue ni tête. Je m’explique : sur Witcher 3, avec 40h de jeu, je n’avais pas avancé d’un pet sur la quête principale. Oui car un petit chemin mène à une église, que cette église mène à une forêt, qui mène à un château abandonné qui mène… Bref j’adore ça mais je suis incapable de ne pas partir en vadrouille quitte à oublier pourquoi je suis ici.
Techland a visiblement pensé aux joueurs comme moi, en nous proposant un monde ouvert mais… mené finement ! Vous voulez partir vous promener ? OK mais d’abord il va falloir remplir moults missions afin de comprendre comment ce monde fonctionne et s’articule. On est plutôt dirigé dans notre démarrage et c’est une approche intelligente. L’environnement de Dying Light 2 est saisissant, ambiance post-apocalyptique donc mais avec un petit je ne sais quoi qui semble reprendre des codes à une ambiance médiévale. Un assemblage diversifié mais savamment dilué, qui fait que le tout s’articule à merveille. On voudrait presque qu’il n’y ait pas ces sales zombies pour se prendre à flâner dans les rues désormais vertes d’une ancienne ville à l’abandon.
Disons que de jour, vous pourrez vous permettre de flâner un brin. Cependant la nuit… c’est une autre formule qui s’ouvre à vous et elle est du genre costaude ! Les joueurs de Dying Light premier du nom ne seront pas étonnés, et surement même ravis de retrouver ce gameplay lié au cycle jour/nuit. Comprenez par là que les infectés craignent les UV, autant dire qu’ils ont tendance à se réfugier la journée dans les bâtiments avant de filer envahir les rues lorsque le soleil se couche, se montrant sous leur visage le plus féroce ! Mais vous serez bien obligé d’aller vadrouiller lors de ces phases bien plus exigeantes pour y trouver du matériel nécessaire à l’artisanat ainsi qu’à votre survie et votre progression.
N’espérez pas taper vos meilleures nuits au chaud dans un lit, en attendant que les hordes sauvages se barrent. Comptez sur des infectés surboostés pour vous mettre des bâtons dans les roues ainsi que sur une organisation interne à ces vilaines créatures qui va vous pousser à vous montrer le plus discret possible afin de ne pas signaler votre présence à un hurleur qui aurait le bonheur de vous balancer à ces potes affamés. Autant dire que si les sorties diurnes sont rafraichissantes et permette une balade visuelle et sonore des plus sympathiques, vos excursions nocturnes vont vous faire grimper votre rythme cardiaque et vous coller un petit stress bien mené par une ambiance auditive de très belle qualité. Ajoutons que ce qu’il faudra rapidement comprendre dans cette suite c’est que… techniquement… tout le monde est infecté ! Oui, oui, vous aussi et c’est ainsi qu’il va falloir gérer habilement votre temps lors de vos sorties à la nuit tombée !
Du parkour survolté !
Si vous êtes passé à côté de Dying Light, sachez que la licence est un savant mélange d’un FPS quant à ses mécaniques principales mais que l’on y a greffé du parkour. En termes de mobilité c’est clairement le pied, surtout que Techland nous a collé quelque chose d’abouti et d’une très bonne fluidité. Heureusement j’ai envie de vous dire car chaque seconde et chaque mouvement compte parfois !
Entre wall run, double saut, grappin et paravoile qui vous demandera d’exploiter des courants d’air chaud s’échappant de grilles d’évacuation, autant dire que vous aurez du choix dans vos déplacements mais attention, il vous faudra un peu de temps pour maîtriser toutes les facultés d’Aiden et pouvoir vous lancer dans des enchaînements spectaculaires qui vous sauveront bien souvent les fesses. Vous aurez même un arbre de compétences sous la main qui vous donnera pleine satisfaction lors de votre progression, débloquant de nouvelles techniques de combat et de parkour. C’est en avançant dans ces domaines que vous ferez grimper vos jauges d’expérience.
Graphiquement parlant, Dying Light 2 est au point. On profite d’une direction artistique vraiment convaincante et qui nous embarque avec brio dans son univers. Mais on pourra cependant tiquer un poil sur certaines animations faciales clairement datées, quelques petits bugs visuels et un peu de clipping par ci par là. Heureusement rien qui ne vienne vraiment perturber l’aventure. C’est beau, c’est frais et surtout les jeux de lumières sont réellement maitrisés. C’est ainsi que l’on redécouvrira intégralement certaines zones lorsque la nuit tombe. Le level design est géré d’une main de maître et nous met encore plus au défi que son prédécesseur. Quant à la bande-son, si l’on peut profiter de bruitages d’une grande richesse, mais aussi d’une belle finesse qui nous foute parfois le palpitant en vrac, on ne pourra pas dire la même chose des doublages de la version française qui nous souffle ou le chaud ou le froid, rendant l’ensemble hyper inégal. Du bien beau boulot pour Techland quand même au demeurant, avec une aventure aussi bien exaltante que stressante !
Bande-Annonce Dying Light 2