Review
Attendu comme le messie par les fans d’ambiance sombre et d’infiltration à la première personne, Dishonored a su attiser l’envie des fans avec des trailers nous offrant un gameplay varié, ainsi qu’une présence remarquée à la récente Gamescom de Cologne. Après tout ce buzz, il est temps de se faire une idée plus précise sur ce titre développé par les petits frenchies d’Arkane Studios. Alors, véritable jeu culte ou grosse déception ?
Je suis innocent ! Mais oui, c’est ce qu’ils disent tous…
Dishonored se passe dans les années fin 1800-début 1900, dans un univers steampunk sombre et fantasmé. La peste s’est propagée dans un tiers de la ville de Dunwall, où se situe l’action, et continue de proliférer à cause de rats contaminés. De retour d’un voyage diplomatique et humanitaire avec deux jours d’avance, vous incarnez Corvo Attano, le bras droit de l’impératrice. Hélas, après une brève discussion avec cette dernière sur le non aboutissement de votre mission, des assassins sortent de nulle part. Ils tuent l’impératrice et enlèvent Emily, sa fille, sous vos yeux, alors même qu’une étrange force vous empêche de bouger. Les mains pleine de sang royal, vous êtes accusé du meurtre et enfermé au bagne où le chef de la garde vous révèle être le commanditaire de l’assassinat…et vous êtes le bouc émissaire idéal !
Heureusement, un groupe dissident fidèle à l’impératrice s’arrange pour vous libérer et vous confie la lourde tâche de libérer Emily, ainsi que le responsable de la mort de l’impératrice. Vous retrouvez donc vos bienfaiteurs au Hound Pits, un bar isolé normalement abandonné, et de là vous allez arpenter un Dunwall qui a bien changé pour mener à bien votre mission. En effet, peu après le meurtre, le Lord Régent a isolé peu à peu les quartiers, laissant les plus faibles en proie à la peste, et privilégiant les plus riches qui se moquent bien du sort des autres. Selon les actes de Corvo, la ville sera plus ou moins atteinte par la peste, ce qui se répercutera sur les dernières missions et la fin du jeu. A vous de voir quelles seront vos priorités dans ce titre qui fait furieusement penser à Deus Ex : Human Revolution, pour son approche RPG/FPS.
Je te trancherai la tête… ou bien t’ira bosser dans ta propre mine
Le gameplay est en effet similaire à celui du jeu d’Eidos/SquareEnix. Il est possible de naviguer dans le monde en marchant, courant, de façon visible ou furtive, cette dernière vous permettant de neutraliser vos ennemis silencieusement. L’achat d’améliorations est disponible pour vous permettre, par exemple, de faire moins de bruit en vous déplaçant ou d’avoir une meilleur précision avec votre pistolet. Des pouvoirs sont également de la partie tels que la téléportation à courte distance ou la possibilité de faire apparaître des rats qui distrairont les soldats ennemis en les attaquant, ou en mangeant les cadavres. Il est en outre possible de terminer le jeu en ne tuant personne, même vos cibles prioritaires, via un exil forcé de ces dernières dans une mine dont personne ne revient.
Pour booster vos stats ou obtenir ces fameux pouvoirs octroyés par « L’Outsider », un être éthéré que le Lord Régent veut détruire, il faudra passer les zones au peigne fin pour trouver des Runes et Charmes d’os. Les premières servent de monnaie d’échange contre les pouvoirs tandis que les deuxièmes vous octroieront des bonus comme, par exemple, une attaque plus rapide ou une restauration de mana sous certaines conditions. De même, un autre élément important du gameplay réside dans le fait que vos parties ne serons jamais les mêmes. Je m’explique : Sauvegardez devant un garde, il partira faire une ronde, rechargez la partie, et il est possible qu’il prenne un autre itinéraire. Dès lors, de nombreux chemins s’offrent à vous pour accomplir vos objectifs : de la voie directe mais exposée au détour long mais plus discret, il y en a pour tous les goûts, et la rejouabilité est réellement présente. De plus, il est impossible d’acquérir tous les pouvoirs de l’Outsider, le nombre de runes étant limité, ce qui imposera d’élaborer vos plans à l’avance.
Une épée sponsorisée « by Unreal »
Dishonored est réalisé grâce au moteur Unreal Engine 3, dont on peut dire qu’il a connu des jours plus glorieux. Certes, les graphismes sont beaux, les rayons de soleils sont aguicheurs et montrent que ce moteur en a toujours dans le ventre, mais on ne peut que regretter les détails, baclés. Cela ne gêne heureusement pas tant que ça, grâce à des décors variés qui s’accordent avec l’ambiance de l’époque et l’univers steampunk mis en scène. Hélas, même si les animations en elles-même sont de très bonne qualité, il est dommage de s’apercevoir que le personnage est parfois « mal placé », avec les pieds plantés dans le plancher ou le bras qui passe au travers de la table. Pire, il m’est aussi arrivé de retrouver un ennemi assis dans les airs, de même que de voir une arme disparaître de la main du soldat pour se ranger dans son étui. C’est une vieille technique dépassée et inconcevable à l’heure de la next gen. Au final, il y a ce petit quelque chose qui laisse comme un goût d’amertume, on aura vu des jeux mieux soignés.
Manœuvrer avec Corvo en revanche est un vrai bonheur, il répond immédiatement aux commandes, avec une certaine aisance d’ailleurs. C’est quasiment intuitif, même pour les nouveaux venus dans le maniement de jeux à la première personne. Les professionnels du genre se régaleront avec des combos de sorts spectaculaires pour réduire les ennemis en morceaux. Un coup de téléportation, une nuée de rats, un arrêt du temps pour poser une mine sur les rongeurs, une possession pour les attirer et un saut assassin pour éliminer un groupe de garde. C’est d’une rapidité tellement affolante que les renforts n’ont pas le temps d’arriver. Ce qui est moins enthousiasmant, par contre, c’est le manque cruel de communication entre les soldats. Ainsi, un ennemi à la recherche de Corvo et trouvant par hasard un collègue inconscient le laissera à son triste sort et ne le réveillera pas…alors que des jeux beaucoup plus vieux le permettent ! Il est aussi regrettable que les soldats parlent toujours de la même chose, ce qui les rends peu crédibles, limite « clonés ». Dernier bémol, certains dialogues sont confus, voire surréalistes : Imaginez ma surprise en entendant un garde demander d’une voix inquiète si « l’état de la ville peut encore empirer » et entendre son camarade répondre, l’air enjoué, « Je n’en ai jamais douté ! ». Malgré tout, le jeu reste attachant de partson époque très peu visitée par les jeux-vidéos. Et ça, c’est un gros plus.
Une originalité incontestable
Dishonored est un jeu de bonne qualité, qui permet de passer un agréable moment dans un univers malheureusement peu exploité dans l’industrie vidéoludique. La prise de risque était grande (nouvelle franchise, contexte original) mais le succès déjà colossal de ce titre en fait désormais la référence. Les défauts passent à la trappe tant la liberté d’action nous encourage à toujours trouver mieux pour atteindre l’objectif « Fantôme », qui force le joueur à ne tuer personne, sans se faire voir ni laisser de trace de son passage. Enfin, trouver les runes, les charmes d’os, toutes les pièces d’or et les actions spéciales vous demanderont des heures de jeu, d’autant que l’absence de New-game + dans lequel vous conserveriez tous vos pouvoirs force le joueur à revoir sans cesse sa tactique de départ et à prendre des nouveaux chemins. Bref, Dishonored a tout du soft qu’on oublie pas de sitôt !
Le Video-Test
Réalisation: 16/20
La variété et la liberté d’action sont les points forts du jeu, le choix de l’époque était un risque réel, mais le travail fourni est suffisant pour accorder à Dishonored une expérience agréable et unique. On regrettera juste que certains détails soient bâclés comme les vêtements ou les ordures sur le sol.
Gameplay/Scénario: 15/20
La manœuvrabilité de Corvo est très bien travaillée mais le scénario n’est, hélas, pas excessivement palpitant, voir même un peu prévisible. Cependant, le contexte général reste inédit, et il est excessivement sympa de découvrir une époque historique peu utilisée dans une version revisitée à la sauce steampunk.
Bande-Son: 18/20
L’ambiance sonore est immersive. Dès qu’un ennemi semble vous voir, un son de violon se fait entendre, rajoutant du stress lors d’une infiltration périlleuse. La musique générale correspond à l’époque et devient plus énergique en cas de combat. Mention spéciale à Bernard Metraux, la voix française de Horatio Caine des « Experts : Miami » qui double les soldats. Retrouver sa tessiture colle bien avec l’état d’esprit des ennemis, encore plus quand ils sont à notre recherche.
Durée de vie: 20/20
Impossible de trouver tous les objets, les pièces, les actions secrètes, les raccourcis, les différentes façons d’atteindre sa cible et bien plus encore du premier coup. Pour réussir l’objectif fantôme du jeu, il vous faudra des nerfs d’aciers. Hors de question de s’ennuyer tellement c’est finement pensé. Passer sous le nez des soldats est toujours amusant et gratifiant. Et si on en a marre, allons les trancher en pièce !
Note Globale N-Gamz.com: 17/20
Une excellente surprise que ce Dishonored, qui nous fera passer quelques dizaine d’heures devant l’écran, autant pour les fous du genre, les novices, les amateurs et les professionnels. Arkane Studio nous offre une petite perle. Dommage qu’il y ait quelques imperfections un peu trop visibles et parfois déroutantes, mais la sombre histoire que vous ramènerez ou non à la lumière selon vos actions est très attachante, d’autant que le level design vous donnera envie de toujours faire mieux que votre essai précédent. Un très bon jeu d’infiltration/FPS que je vous conseille fortement, surtout si vous n’êtes pas trop regardant niveau technique.
Excellent article, qui renforce l’impression que j’ai eue en voyant simplement les décors ^^
En plus, il cartonne au palmarès des ventes ^^
http://www.jeuxvideo.fr/tag-marche-et-entreprises-du-jeu-video/ventes-jeux-video-france-dishonored-danse-actu-517801.html
Cocorico j’ai envie de dire^^