Review
Sorti sur PC à l’origine en 2019, Disco Elysium, création du studio londonien ZA/UM, est un OVNI vidéoludique qui rafle les prix et trophées sur son passage. Désormais disponible sur nos consoles de salon, le titre nous a donné envie de nous y replonger histoire de redécouvrir ce RPG qui a marqué les esprits et sûrement, à sa façon, révolutionné le genre ! Prêt à prendre une claque magistrale dans test en bonne et due forme ?
J’ai mal au crâne chef…
Dans ce roman noir interactif, vous allez incarner…merde…c’est comment déjà ? Disons… un enquêteur qui a un souci d’alcool visiblement pesant accompagné d’une fâcheuse tendance à l’autodestruction. Escorté par l’agent Kim Kitsuragi, vous allez devoir résoudre le meurtre d’un inconnu, qui traîne pendu dans la cour arrière du Whirling In Rags, l’hôtel où vous résidez.
Votre enquête va vous mener au cœur des conflits sociaux qui animent la ville de Martinaise. Vous allez découvrir son histoire et celles des personnages hauts en couleurs qui y résident. Vous allez entendre vos voix intérieures, tenter de retrouver un poil de dignité ou vous achever car cette enquête sera celle de toute une vie, celle de votre vie !
Disco Elysium est…indescriptible ! C’est un jeu de rôle qui rappellera les grandes heures du genre avec ses lancers de dès angoissants, ses échecs cuisants qui peuvent avoir des retombées désastreuses et ses joies démesurées lorsque l’on réussi un lancer mal barré. Vous allez déambuler à votre guise dans un monde qui nous semble à la fois si familier et totalement inconnu, grapiller des informations, vous lancer dans moults quêtes en rapport, ou non avec votre pendu, et vous engouffrer dans un scénario monstrueusement intelligent et passionnant dont vous ne ressortirez pas indemne !
Vos choix auront des conséquences, vos paroles seront entendues et retenues, vos vêtements vont influencer ce que les gens voient de vous ainsi que vos compétences. Pour faire simple, tout ce que vous faîtes ingame a un sens et c’est une expérience absolument géniale et immersive à souhait ! Vous voulez devenir un bad cop qui n’a rien dans le crâne et tout dans les muscles ? Allez-y ! Vous voulez prendre la voix de l’anarchie tout en étant un lamentable gentil qui s’écrase souvent ? C’est possible ! Et tous les choix prêteront à sourire, à s’attendrir, à avoir envie de claquer des têtes. On est dans le ressenti et le summum c’est que c’est amené avec finesse et intelligence. De la très grande scénarisation !
En plus d’être addictif et bien pensé…
Disco Elysium est foutrement beau ! La direction artistique nous en met plein la vue avec des palettes de couleurs qui nous transportent dans un univers à la fois dur et doux, à la fois décrépit et plein d’espoir, lumineux et sombre quant il le faut. Les traits sont maîtrisés. On a l’impression d’évoluer dans des tableaux, des esquisses totalement abouties de bout en bout pour nous en mettre plein la vue. La navigation dans Martinaise se fait aisément, même s’il faudra un petit temps d’adaptation pour se repérer rapidement. Quant au gameplay et au menu, tout se prend en main à la vitesse de la lumière. Tout est clair et net, pas de prise de tête et l’on peut profiter du soft pleinement.
On aurait pu reprocher au soft ses temps de chargement vraiment longuets mais c’est fini grâce à la dernière mise à jour du joliment nommée « Jamais vu » qui en plus d’ajouté une nouvelle trame scénaristique, corrige et optimise le tout. Le studio assure vraiment en termes de communication et de suivi quant à son bébé, nous prouvant une fois de plus qu’il a tout du très grand (bon en fait il surpasse même certains très grands qui nous pondent des jeux pas vraiment aboutis mais à qui on laisse tout passer…). S’il faut chercher un défaut à Disco Elysium, il faudrait être soit de mauvaise foi, soit juste reconnaître que le soft ne plaira pas à tout les publics.
On aurait pu lui reprocher son manque de version française, mais cela a été apporté avec la Final Cut. Son manque de doublage… idem, et quel doublage ! Les jeux des acteurs sont tous au poil, ils renforcent notre immersion et notre attachement pour cet univers étrange et fascinant. L’ambiance musicale est elle aussi très réussie, avec des airs qui nous collent à la peau et installent une ambiance cohérente avec le monde dans lequel on évolue. Les sous-titres permettent une bonne lecture, et préparez vous à en avoir d’ailleurs, car que ce soit sur PlayStation 5 ou même sur la Switch en mode portable, mes yeux n’ont pas fatigué (je reconnais cependant ne pas souffrir de problèmes de vue donc je ne suis peut-être pas la mieux placée).
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