Review

Courant 2008, Trion Worlds annonce travailler en collaboration avec la chaîne de télévision américaine SyFy en vue de concevoir un MMO (jeu en ligne massivement multijoueur) qui évoluerait conjointement avec une série télévisée. L’idée révolutionnaire du premier transmédia est née. Le joueur évolue dans le même monde que la série et ses agissements peuvent avoir une répercussion sur celle-ci (et vice-versa) même si les deux lieux sont séparés géographiquement. En voilà une idée originale et rien que pour ça, nous étions très impatients de faire le test de ce qui allait s’appeler: Defiance. La sortie mondiale du soft(très bon point à souligner quand même!), fixée au 2 avril 2013, permet à l’aventure de démarrer ingame, même s’il faut être un peu plus patient pour la série, dont le premier épisode a été diffusé le 16 avril dernier sur Syfy. Mais avant d’en venir au test, replaçons un peu le truc pour voir si Defiance tient toutes ses alléchantes promesses.

C’est l’histoire d’une cohabitation difficile

Tout débute par la création d'un avatar, un classique du MMO

Defiance, le jeu, est un MMO. Oui je l’ai déjà dit. Mais il est aussi présenté comme un MMOARPG (ah là je vous en bouche un coin!). Rien de compliqué en vrai, c’est juste un jeu de rôle massivement multijoueur d’action. Prenant la forme d’un shooter, Defiance reprend les codes des jeux d’action sur consoles (le jeu est distribué sur PS3, XBox 360 et PC), mais y ajoute un univers persistant propre aux MMO. Joli tout ça. Toutefois, n’oublions pas le principal. C’est un « shoot’em all » autrement dit un : « fracasse tout le monde » qui bénéficie d’un avertissement -18ans et vu le sang, le stress et la violence, c’est presque mérité. Mais je parlerais de l’impact visuel un peu plus loin.

Voici la petite histoire : Il était une fois, sur notre chère petite Terre, une catastrophe planétaire. Bon bien sûr, avant ça, on a eu la chance de rencontrer nos potes les extra-terrestres qui sont venus cohabiter avec nous sans que cela ai provoqué de rejet ni de guerres sanglantes… C’est connu, les humains sont vachement ouverts d’esprit (sarcasme). Excusez-moi, je m’égare. En fait, ça a été le chaos, la guerre et la grosse catastrophe. Bref, E.T. est parmi nous et au moment où on arrive à s’entendre, c’est l’apocalypse et les survivants qui sont pas si nombreux que ça, sont obligés de collaborer. Ils arrivent même à mettre en place une nouvelle société qui fonctionne pas trop trop mal.

Vous êtes un Pillarche (je préfère un Ark Hunter mais bon, c’est la traduction ma pauvre Lucette !), qui vient d’arriver dans la baie de San Francisco pour rechercher de la technologie alien et se faire des tunes. Oui, parce qu’il faut savoir qu’après trois décennies de guerre et de terraformage, l’endroit est sauvage et dangereux, donc ça mérite d’être payé quand même ! Vous êtes donc un spécialiste de la survie et de l’exploitation des rares ressources que vous revendez à la flotte Votan. Vous avez été débauché par Karl Von Bach pour aller faire mumuse en terre hostile. Ce crétin pense que, peut-être, dans cette zone où personne ne veut aller, vu l’agressivité de la faune locale, il y aurait une petite chance pour qu’il traîne de la technologie alien surpuissante. Résultat, le vaisseau s’écrase et vous devez sauver les fesses du scientifique sans vous faire trouer les vôtres.

Habitué des shoot’em up tu seras (sinon ton PC/Console, éclater tu risques)

La maniabilité a clairement été conçue pour la console, tant pis pour les PC'istes

Bref, on a notre petit perso qu’on a customisé de façon tout à fait aléatoire (enfin moi j’aurais fait ma nana et j’aurais passé une heure à essayer les moindres détails que les pauvres développeurs se sont fait chier à programmer pour faire un joli p’ti avatar. Manque de chance, c’est mon mec qui fait les tests en premier, donc il a fait une brutasse immonde. VDM!). Quatre classes qui ne servent qu’à changer les vêtements puisque tout le monde peu manier toutes les armes, et deux races. Passons cette histoire d’avatar. Ce n’est pas le plus important non plus. On démarre dans un vaisseau qui se scratche en milieu hostile (noter qu’on débute avec les persos qui apparaissent dans la série) et là, on doit prendre les commandes.

Je n’aurais qu’une chose à dire : la MISERE ! Manier la caméra avec la souris, déplacer le perso avec le clavier, tout en se faisant tirer dessus, se rappeler des raccourcis claviers, cliquer au bon endroit en maintenant l’autre clic (oui, le test a été effectué sur PC), recharger, tirer, mourir, se relever, mourir, se relever, tirer, mourir, mourir, pleurer, mourir… L’enfer avant d’arriver à le prendre à peu près en main. C’est clairement fait pour être joué sur console. On fait nos petites quêtes, on découvre le monde, on cueille des ressources… Quoi ? Ça ne vous rappelle rien ? Encore quelques indices : Un point d’exclamation pour les quêtes au dessus des personnages qui les attribue, une minimap montrant les emplacements où vous devez vous rendre, un équipement qu’on peut changer selon les loots des monstres, des compétences que l’on apprend au fur et à mesure… WOW est de retour, mais version gros flingues! Retrouver ce fonctionnement familier, moi qui suis adepte des MMO, m’a fait du bien, je l’avoue. En plus, j’adore les gros guns. Les développeurs ont su reprendre les bonnes recettes rôlistes online, en très simplifié, que ce soit au niveau des compétences, du matos ou des aides du jeu, et une fois le maniement intégré, c’est plaisant.

Le jeu est totalement interconnecté avec la série, personnages compris

Le scénario, lui, est cliché et pas très recherché. Mais je pense encore une fois que c’est une question de patience. N’oublions pas que c’est lié à la série, donc on peut supposer qu’après la diffusion du pilote (pas mal d’ailleurs) les choses vont évoluer. Par contre, à vous les missions parallèles, les séances de conduites, les missions défis (mais là c’est super chaud, faut être blindé) et toutes les petites joyeusetés genre mini boss et chutes d’arches (gros vaisseaux-débris aliens). Pas le temps de s’ennuyer, donc. Puis vient le moment où on peut jouer avec de vraies gamers, online. Les équipes se forment (enfin, quand on réussit à tirer et chatter en même temps), on fait nos quêtes, on avance vachement plus vite, on arrive même à courir rapidement à l’autre bout de la carte pour assister à des événements… J’ai clairement passé de bons moment dès que j’ai trouvé mon style de jeu. Car oui, vous pouvez vous faire plaisir en testant plusieurs stratégies avec les armes que vous lootez. Devinez qui a trouvé un super fusil de sniper pour sa chérie ? Devinez qui fait la brutasse avec une mitrailleuse ? Y’en a pour tous les goûts.

Patient tu seras, car le jeu n’en est qu’à ses débuts.

Mais là où il faut encore travailler, c’est niveau graphisme et bugs. Nous y voilà. Cela mériterait d’être affiné, amélioré, un peu plus varié. La violence, le sang, l’explosion des têtes lorsqu’on shoote en plein crâne… C’est pas trop mal fait, même si ce n’est pas excessivement réaliste. Par contre, le paysage, la fluidité, l’ambiance générale… Y’a encore du boulot même si on peut prendre du plaisir dans ce grand champ de bataille. Mais j’ai bon espoir. C’est un jeu en constante évolution et je suis sûre qu’au fur et à mesure des mises à jour, tout ça va être amélioré. Pareil pour les bugs. Remarquez, se retrouver dans l’espace après avoir essayé de grimper une échelle, ça laisse des souvenirs marrants !

Graphiquement, le soft accuse du retard

Les cinématiques, elles, ont un côté artificiel mais le tout passe quand même, surtout du au fait que l’intérêt du soft est clairement de casser du mutant, non? Donc même si visuellement parlant, les cuts-scènes ne sont pas « fabulissimeuses », ça n’empêche pas de jouer. Enfin, la bande son est évolutive, selon que vous alliez dans un endroit où vous risquez vos fesses ou que vous traversiez tranquillement la carte. Hop, une tite montée de stress ? La musique suit. Sympa, d’autant qu’elle est plutôt bien réalisée.

Pas de miracles, tu n’attendras… pour l’instant.

Un jeu basique, pas le meilleur dans sa catégorie, mais…Il y a beaucoup de mais, justement! D’abord, celui de l’originalité. C’est le premier transmédia du genre. Ensuite, la série, dans une ambiance bien semblable au jeu, m’a agréablement surprise. On voit bien les efforts des scénaristes, le background solide et la volonté de bien faire. Quant à en imaginer les répercussions sur le jeu, ce sera une histoire à suivre. Enfin, Defiance ne donne pas l’impression d’être fini, ce qui, paradoxalement, me fait penser que sur le long terme, il peut promettre de bonnes choses. Je sais bien que pour d’autres joueurs, cet état de fait constituera plus un  handicap. Alors voilà monconseil: regardez la série, testez le jeu, faites vous votre avis poru voir si vous accrochez à l’univers. Si vous aimez le « shoot’em up » et le MMO, il y a peu de chance que cela vous déçoive vu les possibilités.

Le trailer

Réalisation: 11/20

Une faiblesse dans les graphismes et la taille du monde mais qui peut largement être améliorée par la suite. Ce jeu est évolutif, il ne faut pas l’oublier.

Gameplay/Scénario: 13/20

Encore une fois, c’est léger. La prise en main sur pc est plus complexe que sur console. Quant au scénario, la série m’a confortée dans l’idée que ça va s’enrichir.

Bande-Son: 14/20

Tout à fait adaptée, sans être envahissante. Pas de kiff non plus.

Durée de vie: 18/20

Je pense que ce sera là le gros point fort de ce transmédia, ne serait-ce que par sa nature novatrice. Pas le temps de s’ennuyer, le contenu est riche et va l’être de plus en plus. Une évolution à suivre et c’est réjouissant.

Note Globale N-Gamz.com: 14/20

Un jeu de shoot sans grande innovation, fait avec simplicité mais qui promet un bel avenir à ce nouveau genre. Une idée originale, aussi bien dans sa nature que dans son monde. Espérons que les choses évoluent dans le bon sens.



About the Author

Krator et Xeleniel
Couple de gamers passionnés par le jeu de rôle, il se sont rencontrés sur un grandeur nature et jouent ensemble depuis treize ans. Il teste, elle écrit. Il a la quarantaine et se régale sur les jeux pc. Elle a la trentaine, est romancière et adore le ciné. Ils se disputent pour jouer sur l'ordinateur mais sont toujours d'accord sur les jeux à acheter. Hack and slash, MMORPG, jeux de stratégie en temps réel... Vastes domaines, beaucoup de choix et encore beaucoup à découvrir !