Review
Sorti en 2013 en Europe, Bravely Default avait été accueilli à bras ouvert par les rôlistes. Qualifié comme l’un des meilleurs RPG de la Nintendo 3DS, le titre s’était écoulé à plus d’un million d’exemplaire, initiant de fait une saga en devenir. Malheureusement, l’oeuvre comportait un défaut majeur: la seconde partie du jeu finissait en effet par devenir répétitive au possible. Heureusement et vu le succès du premier opus, un Bravely Second fut mis en chantier. Le voilà donc qui arrive pour rectifier les errances de son aîné, mais s’avérera-t-il être une véritable suite ou subirons-nous un méchant sentiment de déjà-vu ? Allez, on vous l’avoue: s’il sera difficile de créer la surprise de son prédécésseur, ce Bravely Second réserve quand même son lot de surprises!
Bravely Returns
Développé par Silicon Studio, Bravely Second: End Layer est une suite directe à Bravely Default. Le scénario du titre se déroule ainsi deux ans et demi après la fin du premier opus. On se retrouve à nouveau dans le monde de Luxendarc, qui n’a presque pas changé. Rassurez-vous si vous n’avez jamais terminé son aîné, cette suite vous propose, en guise d’introduction, un condensé du premier opus!
Alors que tout semble se passer pour le mieux en Luxendarc, et tandis qu’Agnès, promue au rang de Papesse de l’Orthodoxie, préside une cérémonie censée mettre fin au conflit opposant le duché d’Eternia à l’Orthodoxie Cristalline, un être malfaisant fait son apparition. Le Kaiser Oblivion, accompagné d’une sombre fée, décide en effet de kidnapper « Sa sainteté Agnès ». Et vous dans tout ça? Et bien vous allez incarner Yew Généolgia, un membre de la garde Cristalline qui va partir à la rescousse de notre chère Papesse. Bien entendu, vous ne serez pas seul puisque Tiz ainsi qu’Edéa, nos deux héros de Bravely Default, seront à vos côtés, de même qu’une petite nouvelle: la mystérieuse Magnolia, venue… de la Lune!
De braves améliorations
Pour ceux qui n’ont jamais touché à un « Bravely », on vous rappelle que ce Bravely Second prend la forme d’un RPG au tour par tour tout ce qu’il y a de plus classique, excepté pour une chose: la présence des commandes « Bravely » et « Default » qui permettent d’engranger ou de dépenser des PB. Ces PB servent à effectuer un tour d’action. Ainsi, une action consomme un PB, deux vous videront de deux PB, et ainsi de suite. En sachant que vous récupérerez d’office un PB après que les ennemis aient joué et en économisant ceux-ci à l’aide de la commande « Default », un personnage pourra ainsi effectuer un maximum de 4 actions durant un seul tour ! Mais attention, si vous tombez en négatif de ces points (car oui, on peut utiliser des PB que l’on a pas encore stocké), votre personnage ne pourra ni attaquer, ni se défendre jusqu’à ce que sa jauge retombe à 0. Vous l’aurez compris, Bravely Default et Bravely Second sont donc deux RPG ou la stratégie est extrêmement importante.
Elle l’est encore plus, d’ailleurs, lorsque l’on sait que le jeu regroupe pas moins de 30 classes (en incluant le freelance) qui peuvent être modifiées à volonté et possèdent chacune leurs propres caractéristiques et compétences. Certaines seront plus orientées support, tandis que d’autres seront complètement offensives. Chaque personnage est à même de jouer une classe et d’en adapter une seconde en soutien, jusqu’à les maîtriser (et passer aux classes suivantes pour les plus hardcores d’entre vous). Ainsi, le joueur pourra faire ses propres combinaisons et on vous garantit que certaines sont… dévastatrices! De fait, les nouvelles classes inclues dans le soft se montrent toutes intéressantes à jouer et rajoutent pas mal d’intérêt pour ceux qui ont retourné le premier volet dans tous les sens. Un bon point.
Ils ont touché au système de combat? Noooooooon?!
Si on vous a jusqu’à présent encensé le gameplay des combats de Bravely Default, sachez que celui de Second a subi une petite mise à jour… mais en bien! En effet, dès lors que vous terminerez une rixe en un seul tour, vous pourrez choisir d’affronter directement un autre groupe d’adversaire. Cela aura pour effet de multiplier votre bonus d’expérience, d’or et de points de classe, sachant que ces multiplicateurs commencent à 1,5 pour finir jusqu’à plus de 3 ! Autant dire qu’il devient alors relativement facile de monter les classes du soft mais vous devrez être prudent: vos PB ne seront pas régénérés entre chaque affrontement, et vous aurez vite fait de vous retrouver avec une équipe qui possède tout ses points en négatif! Quand on connaît la facilité avec laquelle les monstres d’un Bravely peuvent décimer votre équipe en quelques tours, vous voyez le risque engendré… et la tension qui peut vite monter en flèche. Jouissif! Ajoutez à cela la possibilité de programmer jusqu’à trois sets d’action dans les menus et d’utiliser un Bravely x4 d’une seule touche, et vous comprendrez que l’excellence du système de combat du premier opus se retrouve ici magnifiée.
Hélas, Bravely Second jouit de certains défauts vraiment rédhibitoires, à commencer par la repompe totale du monde du premier, les villages comme les donjons, ce qui nous fait plus penser à un add-on qu’à un jeu à part. De plus, si les très bons Abilinks (utiliser comme mentor un ami rencontré via Streetpass pour apprendre des capacités non encore débloquées) et village à reconstruire sont toujours de la partie pour notre plus grand bonheur, les quêtes annexes n’ont clairement pas bénéficié du même soin que pour le premier opus. Pour tout dire: elles sont excessivement ennuyeuses et même frustrantes. Je m’explique: vous serez amené, aux termes d’histoires complètement loufoques et souvent sans rapport avec le monde de Luxendarc, à « choisir » entre deux classes. Ainsi, si vous abondez dans le sens de l’un ou l’autre des protagonistes de la quête, vous devrez combattre son opposant… pour gagner sa classe (et non celle de votre ami). Résultat de ce « concept »: vous vous retrouverez régulièrement à aller contre vos principes, et ce uniquement pour obtenir telle ou telle classe intéressante, ce qui peut devenir parfois très déstabilisant.
Une impression de réchauffé
Visuellement, Bravely Second reste très proche de son prédécesseur. Le moteur de jeu est identique et, comme dit plus haut, la map fait office d’énorme copié-collé, tout comme les donjons et villages que vous traverserez. Heureusement, quelques lieux inédits apportent vraiment un sentiment de nouveauté. Peu nombreux, ils ont au moins le mérite de s’adapter parfaitement à l’univers déjà existant, tout en apportant une grosse diversité dans l’architecture. Au final, et techniquement parlant, le soft est aussi beau à regarder que son grand frère, si pas plus, et l’effet 3D relief lui sied à merveille. Une oeuvre d’art visuelle, tout simplement.
En ce qui concerne la bande-son, on pestera contre le fait que les nouvelles compositions soient trop peu nombreuses. La plupart des thèmes sont issus de Bravely Default, tandis que les rares mélodies qui innovent se situent largement en dessous de celles que l’on avait déjà pu écouter. On notera par contre que certaines musiques ajoutent des voix synthétiques à leur rythme, pour un rendu final très sympathique.
De plus, on décernera également une mention spéciale pour Magnolia et son doublage d’ailleurs. En effet, si vous décidez de mettre les voix japonaises, la belle s’exprimera de temps à autre en anglais. Rien de surprenant. Cependant, si vous passez les voix dans la langue de Shakespeare, la demoiselle s’exprimera parfois en.. Français ! Et oui ! Le tout avec un fort accent « so british », of course, mais le résultat reste tout bonnement magique.
Seconde réussite?
Soyons francs, même si Bravely Second semble n’être qu’une mise à jour 1.5 de Bravely Default, les nouveautés présentes dans le système de combat, les jobs inédits typés « support » et les personnages exclusifs qui gravitent dans ce scénario haut en couleur font de ce titre un excellent jeu. Les fans du premier opus auraient tort de passer à côté, tant la magie opère à nouveau, même si l’effet de surprise sera totalement absent. Un RPG d’exception qui, à mon sens, surpasse le premier pour peu que l’on s’y penche sérieusement.
La Bande-Annonce
Réalisation: 19/20
Basée sur le moteur du premier opus, la réalisation de Bravely Second est excessivement solide. Certes, les lieux présents dans le premier épisode n’ont pas évolué graphiquement, mais les rares nouvelles zones s’accordent parfaitement avec un univers déjà extrêmement complet… et complexe. L’effet 3D, quant à lui, est toujours aussi réussi tandis que les personnages en SD sont tout bonnement magnifiques.
Gameplay/Scénario: 18/20
Même si le scénario ne paie pas de mine, il réserve sont lot de surprise. Si Yew peut ainsi sembler un peu naïf et ennuyeux, il possède pourtant une histoire très intéressante à creuser. Sans parler de Magnolia, née sur la Lune, qui remplace parfaitement notre bon vieux Ringabel bien que l’absence de ce dernier créera forcément un vide pour les fans. En ce qui concerne le gameplay, on garde les excellentes bases du premier opus en les magnifiant avec une maniabilité ajustée, des combats en cascade pour des boosts d’XP et de nouvelles combinaisons de classes peuvant donner des résultats complètement explosifs. Seul bémol: des quêtes annexes peu intéressantes qui vous obligeront à un choix de classe contre nature.
Bande-Son: 16/20
Malheureusement, la bande-son est probablement l’un des points les plus négatifs du jeu (avec la réutilisation abusive des zones traversées dans le premier volet). Les compositions sont pour la plupart issues de Bravely Default, et les rares nouveautés se situent légèrement en dessous de la qualité attendue. Pourtant, le doublage reste de très bonne facture, et les voix digitalisés sont un véritable bonheur pour nos oreilles.
Durée de vie: 17/20
Une cinquantaine d’heures de jeu, c’est ce que Bravely Second vous réserve. Et contrairement à son prédécesseur, pas de boucles pour gonfler la durée de vie de manière artificielle. Bravely Second se contente d’une histoire intéressante qui occupera un bon moment de votre temps libre. A noter que l’optimisation des classes et l’upgrade de votre village rajoutent pas mal d’heures au compteur également!
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Même si Bravely Second a un petit air de Bravely Default 1.5, le titre apporte son lot de nouveauté et a surtout le mérite de nous faire redécouvrir le monde de Luxendarc. Les nouveaux personnages, s’ils semblent au départ plus légers et moins attachants que dans le premier opus, se révèlent bien plus complexes que prévu tandis que les combats sont bien mieux équilibrés et peuvent rapidement vous mettre sous tension pour un résultat jouissif. Au final, si vous avez aimé Bravely Default mais que vous aviez peur des longues boucles inutiles pour gonfler artificiellement la durée de vie d’un jeu, foncez sur Bravely Second! Le titre est une digne suite, qui de mon point de vue et malgré le recyclage abusif de décors et de mélodies, finit par surpasser son aîné pour peu que l’on s’y intéresse sérieusement.