Review
Quasi six mois après la sortie de Bioshock Infinite qui nous faisait décoller vers les cieux, Ken Levine décide via le premier DLC scénarisé, de nous replonger dans la sinistre Rapture. Après des semaines d’attente à scruter les diverses images lâchées au compte goûte nous offrant tantôt une cité sous-marine intacte, tantôt une Elizabeth plus femme fatale tu meurs, Tombeau sous-marin (ou Burial at Sea en VO) nous embarque pour un nouveau voyage à travers l’espace et le temps à la sauce Bioshock. Fermez les volets, montez le son et prenez une grande inspiration…on plonge !
Ce lieu me dit quelque chose…
Gueule de bois au rendez-vous, Booker DeWitt est de retour. Et sauf erreur de sa part ça ne cogne pas que dans sa tête…ça frappe aussi à la porte de son fameux cabinet de détective privé que l’on connaît bien grâce à Infinite. Une jeune femme entre, jupe haute et chemisier impeccablement tiré, cigarette aux lèvres, elle nous demande du feu. On pourrait se croire dans l’un de ces vieux films en noir et blanc des années 50 avec Humphrey Bogart. La demoiselle n’est autre qu’Elizabeth, que l’on a du mal à reconnaître sous ses traits d’eye liner noir et son rouge à lèvre rouge vif.
Se faufilant hors de notre office d’un pas léger et gracieux, Elizabeth ne nous laisse pas d’autres choix que de la suivre à la recherche d’une petite blondinette prénommé Sally. On ouvre donc la porte et SURPRISE, nous voilà dans la belle et lumineuse Rapture. Oui, oui j’ai bien dit la belle et lumineuse, car Burial at Sea prend place le 31 Décembre 1958, quelques heures avant les tristes évènements qui plongèrent la cité utopique des deux premiers Bioshock dans l’anarchie complète.
Z’ai cru voir une grosse baleine !
Oui parce que c’est peut être la première chose qui m’a marqué : ces dorures, ce tissu rouge, ces écrits « No gods or kings, only man », ces lumières qui dansent au fond de l’océan, et cette superbe baleine qui passe. On sourit presque derrière l’écran devant cette Rapture qu’on est à la fois heureux de retrouver et que l’on prend plaisir à découvrir sous un jour nouveau, chrôsomes en moins.
Ce DLC est à la hauteur de sa famille : les graphismes sont beaux, les effets de lumières réellement superbes et les bugs se font tellement rares qu’on oublie leur existence.
Si visuellement le soft se veut immersif, la bande-son est, quant à elle, tout bonnement hallucinante! La pression de l’eau qui fait craquer les bâtiments, le chant des baleines qui se veut rassurant, les voix des ennemis complotant au détour des allées nous surprennent. Les dialogues qui se jouent ici et là sont très bons voire même intéressants, bien que de second plan. Quant aux voix de nos deux héros, en version originales certes, elles sont parfaites et le jeu des acteurs n’est pas pour rien dans cette plongée au cœur d’une histoire de plus en plus sombre et mystérieuse, qui laisse notre imagination se torturer dans diverses hypothèses.
Ce fut court mais intense !
Ce Tombeau sous-marin offre une durée de vie relativement courte…pouvant se traverser à la vitesse de la lumière en 1h30, dixit le net. En prenant votre temps, vous pourrez monter jusqu’à plus de quatre heures. Et personnellement j’aurais plus tendance à vous conseiller la seconde option (et pas seulement à des fins de rentabilité). Quoi de plus sympathique que de fouiller tous les recoins d’une ville que l’on a connue uniquement dévastée. Vous pourrez ainsi vous amuser à flâner dans les diverses boutiques et restaurants, en laissant votre oreille écouter les rumeurs des passants, le tout sur des musiques d’ambiances fabuleuse pour les fans des fifties’ (dont certaines vous rappelleront certainement les deux premiers opus).
On notera une différence assez importante avec Infinite, par contre. En effet, beaucoup de joueurs s’étaient plaints d’une difficulté quasi inexistante. Il faut croire que le niveau est remonté pour Burial at Sea : les ennemis se font plus coriaces et plus vicieux (plus à l’ancienne quoi). On regrettera juste que les coups finaux soient beaucoup moins impressionnants et sanglants que dans le jeu de base. Si la belle Elizabeth est toujours présente pour nous jeter à la figure tout ce qu’elle trouve, la fréquence est beaucoup moins intense qu’à Colombia. Votre vie est en danger et vous pensiez qu’elle allait vous sauver la mise… pas forcément ! Enfin, l’arrivée du Fourneau-radar, une nouvelle arme, est la bienvenue, mais gare à ne pas la louper (d’où l’importance de prendre son temps dans ce DLC). Plutôt fun dans son maniement, elle participera à l’acquisition de certains des nouveaux succès ajoutés pour l’occasion.
Pas de paliers de décompression.
Si Bioshock Infinite avait marqué les esprits de par sa fin excellentissime et digne des meilleurs romans de science-fiction, l’épilogue de Burial at Sea suit la lignée ! Laissant sans voix ou donnant envie de hurler à s’en arracher les cheveux car la date de la seconde partie n’est toujours pas annoncée. Ken Levine et Irrationnal Games nous font rêver, que ce soit sous les mers ou dans les airs, torturant nos esprits avec des failles spatio-temporelles ou encore des pouvoirs de super héros laissant des traces sur la psyché humaine. En clair, un excellent DLC avec un travail de rédaction au top et une réalisation magnifique. On en veut encore, on en redemande que ce soit dans les cieux ou dans les profondeurs, en compagnie d’Elizabeth ou entouré de petites sœurs.
La bande-annonce
Réalisation: 19/20
Une Rapture lumineuse, une Rapture malsaine, une Rapture glacée, tant de facettes que l’on ignorait encore. On prend un malin plaisir à se promener tel un habitant de cette citée, en se disant de temps en temps « Mon Dieu mais je reconnais cet endroit !». Notre petite Elizabeth pourtant tellement enfantine, tellement innocente est devenue grande, son côté femme fatale intrigue, touche à sa façon et convainc autant que sa facette « Je vis dans un monde parfait aux couleurs acidulées. ». Un quasi perfect pour ce DLC de très grande qualité.
Gameplay/Scénario: 18/20
Un gameplay mixant l’univers des deux premiers opus avec Infinite, une difficulté réintroduite et une Elizabeth un peu moins présente au niveau des aides. On est heureux de retrouver les chrôsomes, toujours prêts à vous sauter dessus au détour d’un couloir sombre. L’alternance plasmides / armes fidèles à la série est toujours divertissante, le fait de retrouver le système de SkyDive présent dans Colombia et d’attaquer via les airs est fluide et plaisant. La nouvelle arme, le « Fourneau-Radar », est vraiment fun à manier quoique légèrement cheatée. Quant au scénario…rien à redire si ce n’est une fin qui, comme celle de Bioshock Infinite, ne plaira peut être pas à tous !
Bande-Son: 20/20
Une bande-son exceptionnelle ! Une musique d’ambiance qui permet de nous faire passer d’un sentiment de calme absolu à un stress intense. Les dialogues de fonds sont très bien pensés et l’on se prend même à se planquer discrètement dans un coin afin d’écouter les conversations de chrôsomes n’ayant plus pied avec la réalité (adeptes de la gâchette facile, apprenez à être patient au risque de passer à côté de moments croustillants). Des détails sonores juste exquis tels que le bruit de nos pas sur la neige ou encore notre poids faisant craquer la glace, les chants oniriques des mammifères marins posent leurs touches de poésie dans cet univers glauque. Les voix de nos protagonistes sont du même niveau, aucune fausse note, sans mauvais jeu de mot. L’acting est parfait !
Durée de vie: 14/20
Il faut bien que ça pêche quelque part ! En effet… quatre heures c’est short… malgré la qualité de ce DLC on ne peut qu’en vouloir plus ! Plus de Rapture, plus de rencontres et plus de Bioshock tout court ! Le prix est un peu excessif si acheté seul, comptez 15€, alors que le season pass comprenant Clash in the Clouds, Burial at Sea Part I et Burial at Sea Part II vous soutirera 20€. Mais il n’empêche que l’on ne reste pas sur sa faim pour autant, on est juste…triste de devoir quitter cet univers à part !
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Malgré une durée de vie relativement courte, Burial at Sea envoie du lourd ! De l’apparition de cette Elizabeth si « femme » qu’elle en est troublante à l’ouverture de la porte de ce bureau froid et monochrome qui nous mène vers cette Rapture si lumineuse et colorée que l’on ne connaissait pas, avant de retrouver son univers froid, humide et ravagé par des humains devenu fous, on ne décroche pas. Découverte, redécouverte, surprise, joie, peur, on passe par tout un panel d’émotions et c’est ce qu’Irrationnel Games sait si bien faire ! Nous emmener loin, là où personne ne l’a osé et ça marche, on est accro et on en veut encore !
Je ne suis du genre à creuser les jeux et là, même en prenant mon temps, à peine 3 heures ?! Un peu décevant quand même… surtout la chute du chapitre qui me laisse perplexe là où j’attendais un moment jouissif ou prometteur bah rien en fait, que dalle. Il faut espérer une suite en feu d’artifice. Le gros bémol reste le temps de chargement des zones qui était pourtant inexistant ou presque sur le jeu de base et qui là est monstrueux et parfois bug alors que les zones sont minuscules. :/ bilan mitigé au final… juste un petit côté survival accentué grâce à des munitions qui se font rares.