Review
Battlefield 6, fruit du travail collaboratif de DICE, Criterion, Motive et Ripple Effect sous l’égide d’Electronic Arts, est sorti le 10 octobre dernier sur PlayStation 5 Pro, PS5 standard, Xbox Series X/S et PC. Ce cru marque un retour aux fondamentaux de la saga avec un multijoueur massif à 64 joueurs, une campagne solo condensée en 5-6 heures, un mode Portal réinventé et un battle royale gratuit baptisé RedSec sorti post-lancement. Sur PS5 Pro, le titre entend tirer parti des avancées hardware pour un 4K/60 fps ultra-stable en mode Qualité et même des framerates supérieurs en Performance, recréant le chaos légendaire des opus 3 et 4 avec une modernité que l’on espère parfaite. Alors, est-ce le cas et ce nouveau BF parvient-il à exceller sur tous les plans pour nous offrir un concurrent sérieux à l’hégémonie de Call of Duty ? La réponse dans mon test complet !
Une campagne dans le rush
La campagne solo, divisée en 9 missions intenses se déroulant entre 2027 et 2028, suit le sergent des Marines Dylan « Rogue » Murphy après l’embuscade dévastatrice de son escouade en Géorgie par la PMC Pax Armata, une société militaire privée qui exploite le déclin de l’OTAN. De sabotages cybernétiques à Gibraltar au Caire en passant par un assaut sur un sommet OTAN à New York, l’intrigue culmine sur des révélations impliquant la CIA dans la création de Pax pour des manigances géopolitiques.
Les set-pieces explosifs et cinématiques compensent un scénario linéaire et prévisible, avec des dialogues parfois maladroits et une absence de personnages mémorables, rendant l’ensemble divertissant mais vite oubliable au profit du multijoueur. Il faut dire que le développement de cette campagne a été confié au départ à Marcus Lehto, le papa de la franchise HALO qui tentait de rebondir après l’échec de son projet personnel Disintegration et la fermeture du studio qu’il avait créé, V1 Interactive. Malheureusement à la tête de Ridgeline Games, un tout nouveau studio dédié au solo de Battlefield, notre homme ne va pas réussir à atteindre ses objectifs dans les temps et va même claquer la porte d’EA en 2024, ne laissant qu’une toute petite année à la compagnie pour développer un mode Histoire cinématographique et intense. Vous l’aurez deviné, suite à ce développement en dernière minute, le tout s’avère trop court, parfois cousu de fil blanc et peine à convaincre mais on sait que ce n’est pas là que se trouve le coeur d’un Battlefield mais bien… dans son multijoueur !
Une guerre multi aux proportions épiques
Le multijoueur est assurément le joyau de la couronne de ce Battlefield 6 : vastes cartes à 64 joueurs pour Conquest, Breakthrough ou les nouveaux modes Escalation et Rush revisités, avec un retour des quatre classes iconiques : Assaut pour l’agressivité, Ingénieur pour véhicules et explosifs, Soutien pour ravitaillement, Recon pour intelligence et sniping. Le gunplay excelle par sa balistique réactive, ses sons immersifs et une destructibilité avancée (bâtiments s’effondrant pour de nouvelles lignes de vue), tandis que les véhicules forment une hiérarchie cohérente : chars lourds, hélicoptères agiles, jets supérieurs. Les mécaniques comme le lean contextuel, le hitchhiking rapide ou le drag-and-revive fluidifient les escouades, favorisant un chaos tactique récompensant le travail d’équipe.
La campagne recycle partiellement ces atouts en missions scriptées spectaculaires (convois dynamiques, sniping en mouvement), mais pèche par sa linéarité et l’absence de véhicules/classes complets. Portal, motorisé par Godot, explose la créativité avec des remakes communautaires (Shipment, Nuketown-like) ou des modes zombies custom, tandis que RedSec apporte un Battle Royale à 100+ joueurs avec extraction et règles de KO, gratuit et saisonnier. La progression, bien que parfois un peu trop liée au grind via des challenges répétitifs, parvient à motiver sur le long terme. Enfin, l’utilisation de la DualSense sublime tout avec ses gâchettes adaptatives et son retour haptique convaincant.
Visuellement bluffant
La PS5 Pro fait des merveilles : 4K native à 60 fps verrouillé (Qualité) ou 1620p upscalé à 80-120 fps (Performance), avec éclairages volumétriques enrichis, ombres dynamiques et physique de destruction ultra-réaliste (débris persistants piégeant les ennemis). Les environnements – villes en ruines, déserts balayés, ports animés – regorgent de détails, certes sans ray tracing mais c’est pour préserver la fluidité, avec des temps de chargement quasi nuls et l’utilisation du VRR/120 Hz natif.
La bande-son, quant à elle, est un pur régal : détonations viscérales, hurlements de jets, échos de balles en 3D spatiale (mode War Tapes recommandé), mixés pour une immersion totale au casque, où chaque explosion fera vibrer jusqu’à votre âme de soldat !
Battlefield 6 : Trailer
Note N-Gamz : 17/20
Battlefield 6 sur PS5 Pro fait renaître la franchise en apothéose multijoueur : chaos à 64 joueurs irrésistible, gunplay et destructibilité au sommet, techniques irréprochables en 4K/120 fps, et une immersion sonore/haptique de folie via la DualSense. La campagne déçoit par sa brièveté et sa fadeur narrative, la méta-progression frustre par son grind excessif, et le lancement manque de maps variées, mais les mises à jour (nouvelles cartes, Solos BR, anti-cheat renforcé) assurent une longévité phénoménale. Un triomphe qui vaut le coup pour tout amateur de FPS épiques, méritant amplement sa note.
















