Review
Battle Train, développé par Terrible Posture Games et Nerd Ninjas, et édité par Bandai Namco, est un roguelite de deckbuilding au tour par tour qui a fait son arrivée sur PC, Nintendo Switch et Nintendo Switch 2 le 18 juin dernier. Proposé à un prix abordable de 20 euros sur l’eShop, ce titre mise sur un concept original mêlant stratégie ferroviaire et explosions dans un cadre parodique de jeu télévisé. Avec son esthétique cartoon et son humour décalé, le soft nous promet une expérience à la fois tactique et divertissante. Mais ce mélange audacieux parvient-il à tenir toutes ses promesses sur Nintendo Switch 2 ? La réponse dans ce test!
Le jeu TV qui cartonne !
Battle Train se présente comme un mockumentary hilarant, un faux documentaire qui suit les coulisses d’une émission télévisée fictive, Battle Train, véritable phénomène culturel depuis trente ans. Le joueur incarne un participant cherchant à détrôner Aalvado, le champion égocentrique et mégalomane du show, tout en côtoyant des personnages hauts en couleur comme Hank, le présentateur ambitieux, Joice, l’assistante désabusée, ou encore Todrick, une tortue animatrice d’une émission pour enfants rivale. L’histoire, rythmée par des cinématiques pleines d’humour et un doublage anglais de qualité, brille par ses dialogues savoureux et ses situations absurdes. Cependant, la progression narrative, qui oblige à débloquer des scènes spécifiques pour avancer, peut frustrer, car elle impose des choix de parcours et ralentit l’accès au dénouement final.
Un concept original de stratégie… ferroviaire !
Le cœur de Battle Train repose sur un concept de deckbuilding roguelite où les joueurs construisent des voies ferrées pour envoyer des trains explosifs détruire les avant-postes ennemis tout en protégeant les leurs. Le gameplay, qui évoque un jeu de société, propose un plateau où chaque joueur pose des cartes (rails, capacités, explosifs, ou déployables comme des mortiers) en dépensant des minerais récoltés via des mines ou des largages. Ce système est d’une originalité rafraîchissante : il faut jongler entre poser des rails pour atteindre l’adversaire, bloquer ses mouvements, ou optimiser ses ressources. La possibilité de connecter ses rails à ceux de l’ennemi ajoute une dimension stratégique intense, transformant chaque combat en un jeu du chat et de la souris. Les personnalisations du train (châssis, roues, stickers) et les cartes variées permettent de multiples approches, rendant chaque partie unique.
Un gameplay un peu limité
Malgré ses qualités, le gameplay souffre de quelques écueils. La structure roguelite impose de choisir entre des chemins avec des événements (combats, boutiques, mini-jeux, ou scènes narratives), mais la progression est freinée par un système de verrouillage narratif. Pour affronter le boss final, Aalvado, il faut accumuler des scènes d’histoire, ce qui force souvent à privilégier certains chemins au détriment de la liberté stratégique, un défaut qui va à l’encontre de l’esprit des roguelites. De plus, la répétitivité s’installe après quelques heures, avec des cartes, ennemis et boss qui manquent de variété. Les mini-jeux, bien que variés (touché-coulé, défis de timing), semblent parfois superflus et cassent le rythme. Enfin, le jeu peut sembler trop facile en exploitant certaines mécaniques, comme les déployables, ce qui réduit l’importance de la stratégie au profit de la chance.
Un style bien à lui
Sur le plan technique, Battle Train tire parti des capacités de la Nintendo Switch 2 avec une fluidité améliorée par rapport à la version originale, éliminant les légers ralentissements lors des animations d’attaque. Les graphismes, bien que simples dans les combats avec des décors un peu ternes, sont rehaussés par des cinématiques soignées à l’esthétique Adult Swim, avec des mouvements de caméra dynamiques. Le jeu est entièrement jouable en tactile, mais la manette offre une expérience plus confortable. Quelques lacunes persistent, comme des sous-titres trop petits et l’absence d’option pour accélérer les tours adverses. La bande-son, quant à elle, est sympathique mais répétitive, surtout lors des combats prolongés. Le véritable point fort réside dans le doublage anglais, qui donne vie aux personnages avec une direction d’acteurs convaincante, renforçant l’immersion dans l’univers parodique.
Battle Train : Trailer
Note N-Gamz : 14,5/20
Battle Train est une proposition audacieuse qui séduit par son concept original de deckbuilding ferroviaire et son humour mordant porté par un scénario de mockumentary bien écrit. Le gameplay, stratégique et addictif dans ses premières heures, offre des moments de satisfaction grâce à ses mécaniques de construction de rails et de gestion tactique. Cependant, la répétitivité, le manque de variété et une progression narrative mal intégrée freinent l’expérience, tout comme quelques défauts techniques mineurs et une bande-son qui manque de diversité. À 20 euros, Battle Train reste néanmoins une belle surprise pour les amateurs de roguelites en quête de nouveauté, mais il ne rivalise assurément pas avec les ténors du genre comme Slay the Spire. Des qualités indéniables tout comme des défauts frustrants, ce qui en fait un titre recommandable certes, mais profondément imparfait.

















