Review
Avec une certaine liberté, mais aussi énormément de respect pour l’œuvre originale, les studios Rocksteady, en 2009, ébouriffent tout le monde avec leur Batman : Arkham Asylum sur PC/PS3/Xbox 360. Un titre qui est encore à ce jour considéré comme l’un des meilleurs jeux de super-héros de tous les temps. Deux ans plus tard, la suite intitulée cette fois Arkham City, déboule sur les mêmes supports et épate encore une fois la communauté des gamers grâce à sa narration travaillée mais aussi sa réalisation technique incroyable, lesquelles lui ont valu une place de choix au panthéon des adaptations de comics dans le monde vidéoludique. Cette saga s’est enfin transformée en trilogie l’année dernière avec Arkham Knight sur PC/PS4/Xbox One (en test juste ici), qui a clôturé la série sur une note magistrale. Nous voilà donc déjà en 2016… la génération des remasters ! Vous vous en doutez, notre Justicier de Gotham ne va pas échapper à la règle et les studios Virtuos se sont donc courageusement lancés dans le portage Next-Gen des deux premiers titres de Rocksteady. Mais ce remaster est-il vraiment pertinent ? Faites chauffez la Batmobile et venez le découvrir avec nous dans ce test !
Une histoire de dingue !
Dans Batman Arkham Asylum, tout commence lors d’une sombre et pluvieuse nuit, aux portes de l’asile d’Arkham. Batman, après une énième échauffourée avec le Joker, ramène ce dernier là où est sa place : son asile douillet! Tout se passe le plus calmement du monde, jusqu’à ce que le criminel joue un vilain tour aux gardiens et s’échappe. Il bloque tous les accès extérieurs à l’île, enfermant donc notre Chevalier Noir dans ce qui deviendra bientôt le gigantesque territoire d’un jeu malsain… Autant dire que Batman va avoir une soirée plutôt chargée, étant donné qu’un bon nombre de ses ennemis sont maintenant libres et déambulent dans les sombres couloirs…
La suite, Batman Arkham City, se passe une année après les événements du premier volet. Un étrange personnage répondant au nom de « Docteur Hugo Strange » saisit toute une partie de Gotham City et l’entoure de murailles qui la coupent du reste de la ville. Dans cette contrée improvisée, il y enferme tous les criminels de Black Gate ainsi que les internés de l’ancien asile d’Arkham. Ne pouvant rester les bras croisés devant les agissements de ce machiavélique scientifique, Batman enfile son costume et se rend à « Arkham City » pour enquêter sur les véritables motivations du génie maléfique. D’anciennes connaissances seront bien entendues plus que ravies d’accueillir notre héros pour lui faire faire une petite visite touristique de leur nouveau chez eux…
Ne jouez pas le Batman… soyez LE BATMAN !
Le gameplay, dans ce Remaster, est resté intact et le système de combat se révèle identique à ses modèles, autant pour Arkham Asylum que pour Arkham City. Et pour cause ! On ne change pas une équipe qui gagne ! Pour les anciens joueurs de la série, je ne vous apprendrai rien, mais je vais tout de même dresser, pour les nouveaux joueurs qui découvrent peut-être la franchise, un portrait des contrôles et autres spécificités qui font du gameplay de ces deux softs un pur bonheur.
Vous contrôlerez donc un Batman dont vous sentirez le poids à chaque pas que vous ferez. La démarche du chevalier noir est menaçante à souhait et on se prend vite au jeu. Le titre peut se diviser en deux phases distinctes: l’exploration (ou investigation) dans laquelle vous pourrez vous déplacer en marchant, courant, prenant de la hauteur grâce à votre grappin et même en planant pour couvrir rapidement de plus larges distances. Dans ce mode, vous serez amené à analyser des scènes de crime grâce à vos gadgets pour pister des coupables et isoler des preuves. Bref, la réputation de meilleur détective du monde de Batman ne sera pas usurpée !
Ensuite, vous entrerez dans le mode « combat », durant lequel tout l’arsenal de votre Bat-Ceinture vous servira à filer une dérouillée aux sbires du Joker et autres malandrins, sans parler de votre agilité et de la puissance brute que la centaine d’arts martiaux maîtrisés par Batman viendront apporter à la force développée par sa masse musculaire ! Le système de combat dans les jeux Arkham a d’ailleurs toujours été un point fort de la licence, et fut maintes fois copié par la concurrence. Jouissif, rapide, intuitif et varié, il fait incontestablement partie des raisons liées au succès du soft.
Ainsi, en plus de vos coups de poing et de pieds classiques, vous pourrez effectuer par simple pression d’une touche des techniques de contres, des lancers d’adversaires (dans le mur ou sur un autre criminel, à vous le choix !) ainsi que différentes façons de briser les os de vos ennemis ! Bref, c’est à vous de décider le sort des pauvres malheureux qui se retrouveront sur votre chemin. Après chaque combat, vous gagnerez des points d’expérience qui vous permettront d’améliorer l’armure de Batman, d’acquérir des upgrades de gadgets ou de nouveaux mouvements de combat ! Ce petit côté RPG est le bienvenu et apporte une fraîcheur et une variété qui vont durer assez longtemps durant votre périple!
Le Chevalier (pas assez) Noir …
Niveau technique, je vais être direct : les améliorations graphiques ne font clairement pas justice aux jeux originaux, c’est un fait. Je ne dis par là que ces changements ne sont pas visibles : au contraire, certains d’entre eux sont même plutôt réussis comme le Bat-Costume beaucoup plus détaillé, sans parler de la cape qui attire l’attention avec son allure royale et moins buggée que dans la version initiale. Il faut d’ailleurs savoir que Virtuos, le studio qui s’occupe de ce portage, a fait passer le titre de l’Unreal Engine 3 avec lequel il avait été créé à l’époque, à l’Unreal Engine 4, ce qui rend l’ensemble plus lumineux, net et clair.
Seulement voilà… plus lumineux ne veut pas forcément dire meilleur ! Les jeux originaux étaient sombres pour deux raisons : la première, c’est parce que les teintes dramatiquement nocturnes ajoutent à l’atmosphère et se rapprochent du matériau de base de Gotham City et de ses alentours. La seconde, c’est pour cacher habilement les petites difficultés visuelles que pouvaient rencontrer les consoles ancienne génération. Hors dans ce remaster, chaque plante, chaque rocher ou encore la moindre flaque d’eau ressort avec un puissant relief, ce qui nous donne au final des environnements parfois trop « carrés », avec un feeling de Luna Park d’Halloween par moments. De quoi casser quelque peu le côté gothico-romantique que notre imagination créait pour combler le vide des versions PS3 et Xbox 360. Un bon conseil, diminuez au maximum la luminosité… cela vous rapprochera du jeu original, sans l’atteindre néanmoins.
De l’art des nuances
Mais mon plus grand coup de gueule avec ce remaster concerne le détail des visages. En effet, beaucoup ont été lissés, faisant grandement perdre en réalisme les expressions faciales. On vous rassure, c’est loin d’être dramatique et les personnages sont toujours assez bien modélisés pour nous faire passer des émotions, mais cette suppression des nuances est un autre exemple qui prouve que rendre un jeu plus clair et net n’est pas toujours une bonne chose.
Niveau performance, j’ai également été très déçu de découvrir que ni Asylum, ni City ne tournent à 60 FPS. On se retrouve donc bloqué à 30 FPS, ce qui est peu compréhensible pour un remaster de cette nouvelle génération de consoles. De plus, Arkham Asylum souffre de nombreux ralentissements, notamment lorsque vous parcourez les couloirs de l’asile et que vous prenez vos virages. Bien-entendu, ça ne « brisera » pas la qualité intrinsèque du soft, mais ce sera suffisant pour casser l’immersion et vous distraire de cet univers ô combien sombre et réussi.
Jusqu’au bout de la nuit…
Si vous n’avez jamais joué à la série des Arkham et que vous possédez une console de la génération actuelle, Return to Arkham est un très bon point de départ pour découvrir la saga. Cependant, ceux qui possèdent déjà les titres sur PS3, Xbox One ou PC n’auront réellement aucune raison d’acquérir ce remaster si ce n’est pour bénéficier d’une « amélioration » graphique… pas vraiment au point ! Je suis donc vraiment mitigé car au final, la partie retravaillée est justement loin d’être le clou du spectacle ! Un rendez-vous manqué pour notre Justicier de Gotham… en espérant le revoir un jour avec Rocksteady aux commandes, le studio ayant annoncer travailler sur une toute nouvelle IP, bien loin de l’univers du Chevalier Noir hélas !
La Bande-Annonce
Réalisation: 12/20
Partant d’une base très solide, les deux remasters n’arrivent pas à réellement embellir l’ensemble de l’univers de Gotham. Certes, les textures sont plus détaillées, mais le jeu devient par conséquent plus clair, ce qui gâche l’ambiance gothique et sombre, rendant même les décors moins réalistes. Les expressions faciales souffrent également de ce lissage, et il est déplorable de voir que le jeu ne tourne qu’à 30 fps au lieu des 60 fps que les consoles de cette génération atteignent si bien d’habitude… Enfin, les ralentissements dans Arkham Asylum sont juste inadmissibles.
Gameplay/Scénario: 18/20
Cela a beau être du déjà vu, on ne se lasse pas de redécouvrir l’histoire de ces deux titans de l’action/aventure que sont Batman Arkham Asylum et City grâce à un scénario bien ficelé made in Paul Dini, célèbre scénariste des épisodes de la série animée ainsi que de nombreux comics Batman. Le gameplay, quant à lui, n’a pas été modifié d’une once dans ce remaster, et reste tout simplement excellent et efficace dans toutes ses facettes.
Bande-Son: 18/20
Des morceaux orchestraux épiques, des symphonies sombres et mélancoliques qui rendront vos moments en tant que Batman inoubliables, le tout sublimé par un doublage français et anglais d’une qualité inouïe. Les acteurs originaux de la série animée reprennent ici leurs rôles, et les connaisseurs auront les oreilles qui frétilleront d’extase en entendant ces voix familières !
Durée de vie: 17/20
La durée de vie compte double ici ! Les modes histoire des deux jeux vous tiendront déjà en haleine pendant plus de 20 heures, et si vous ajoutez à cela tous les modes défis ainsi que TOUS les DLC disponibles d’emblée, vous aurez d’innombrables heures de jeu à votre disposition. (Sans parler des perfectionnistes qui voudront récupérer les trophées de platine…)
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Il est certain que si vous ne possédez pas les deux jeux sur PC/PS3/Xbox 360, il ne sera pas désintéressant d’acquérir ces remasters HD. C’est un excellent point de départ avant de vous lancer dans un Arkham Origins ou, mieux, un Arkham Knight. Par contre, si ce n’est pas votre cas, l’intérêt baisse forcément d’un gros niveau, d’autant plus que le côté « remaster » graphique se loupe quelque peu au final avec une animation bloquée à 30fps, des expressions faciales trop lissées et même d’incroyables ralentissements dans Arkham Asylum.