Review
Si je vous dis Yuji Naka, ça vous parle ? Bon, admettons que non. Alors vous connaissez sûrement son travail même en étant un néophyte du jeu vidéo puisqu’il n’est autre que l’un des papas de Sonic mais aussi le génial créateur du merveilleux Nights Into Dreams (R.I.P. Saturn). Un sacré CV donc ! Désormais rattaché au géant Square Enix par le biais de sa société fraîchement fondée Balan Company, il nous revient avec un nouveau soft qui vient tout juste de sortir sur tous les supports actuels, j’ai nommé… Balan Wonderworld ! Ce grand monsieur du jeu vidéo a-t-il, malgré les années, conservé son talent à nous livrer des titres mémorables ? La réponse dans notre test !
Va falloir vous faire un immense dressing !
Votre première action dans Balan Wonderworld sera une décision : qui allez vous incarner entre Leo Craig et Emma Cole pour suivre Balan, personnage haut en couleurs, dans son monde corrompu par un ennemi mystérieux ? Ce choix n’aura que peu d’incidences sur la suite des événements, donc pas de panique. Pour le reste, le soft se présente comme un platformer qui vous emmènera parcourir douze chapitres, eux-mêmes divisés en deux niveaux plus un boss.
Le titre va d’ailleurs vous pousser à retourner dans ces stages encore et encore afin de trouver les statuettes de Balan, nécessaires à l’ouverture des autres mondes, mais aussi pour combler le cœur de tous les pros de la collectionnite aigüe. En effet, votre jeune protagoniste va acquérir au fil de son aventure des… costumes ! Ces derniers sont tous assignés à un grand pouvoir (mais pas à de grandes responsabilités). Ainsi, celui du papillon va vous permettre de voler, celui du mouton vous offre la possibilité de planer au dessus de certaines souffleries, une méduse sera associée à une compétence de nage ou encore celui d’une araignée vous laissera grimper aux toiles… et il y en a ainsi plus de 80 ! Alors on ne va pas se mentir : certains pouvoirs se ressemblent, voire sont calqué sur des gameplays identiques, mais il n’empêche que la diversité est présente !
On peut donc retourner dans les niveaux déjà parcourus, une fois de nouveaux pouvoirs acquis, afin de se balader plus librement et explorer des recoins qui étaient jusqu’ici inaccessibles. Par contre, il n’est possible de s’équiper que de trois costumes à la fois et il faudra donc attendre d’arriver sur un point de sauvegarde pour avoir accès au dressing si jamais vous devez changer de stratégie en cours de route. De plus, se faire toucher par un ennemi vous fera perdre le costume que vous avez sur le dos et si vous n’avez plus de costume… et bien c’est la fin pour vous !
Rassurez-vous le soft n’est absolument pas punitif et il faudra juste repartir du dernier point de sauvegarde rapide. On suppose donc que Balan Wonderworld a été pensé pour un public plutôt jeune, la difficulté étant presque inexistante. On est de fait sur du platformer léger et sympathique, sans réel défi, et il en va de même pour les boss qui utilisent des patterns simplistes et fonctionnent sur le schéma du fameux 3 hits pour gagner. Du classique qui fonctionne forcément bien mais qui n’offre, hélas, rien de novateur au menu.
Ah bah c’est bien Nils ! Super pour la caméra !
Bon, en vrai, j’ignore si Nils (de la vidéo virale à trouver en cliquant ici) a tenté un freinage « de la mort » à ski trop près des développeurs du soft, mais la caméra de Balan Wonderworld est une véritable plaie ! Elle ne va pas où l’on veut, elle se fout dans des angles improbables aux pires des moments, la cata ! C’est là l’un des gros points noirs du jeu, qui aura tendance à nous faire râler relativement souvent alors que c’est plutôt la détente qui est l’objectif visé par le studio.
Niveau design artistique, les mondes proposent des environnements variés allant du rural avec ses champs de maïs au stage des insectes, en passant par la poésie d’un univers aquatique ou encore un esprit plus citadin. Bref, il y en a pour tous les goûts mais autant certaines zones paraissent détaillées et hautes en couleurs, autant d’autres font terriblement vides et fades. C’est très inégal comme boulot ! Pourtant, quand tout se goupille bien, on a droit à des jeux de couleurs maîtrisés, des effets de lumières joliment travaillés et une bonne fluidité pour une réalisation soignée… mais pas toujours ! Il n’empêche que l’on retrouve l’esprit et les traits qui nous avaient tant séduits à l’époque de Nights sur Saturn !
Gros bémol par contre : le monde des Tims, des petites créatures choupinettes dont l’intérêt est clairement… et bien je n’en sais rien en fait ! J’avoue en effet ne pas comprendre le but de ce niveau qui sert de hub et où il faut claquer des cristaux de couleurs acquis au fil de votre aventure afin de nourrir lesdits Tims pour restaurer leur monde… qui reste au final tristement vide et dénué de sens.
C’est un peu le problème de ce Balan : on passe de tout à rien assez rapidement. On a ainsi une dose de « WTF ?! » et d’incompréhension qui revient trop souvent : Pourquoi les Tims ? Pourquoi restaurer une horloge ? Pourquoi des scènes de comédie musicale un poil gênantes ? Pourquoi des éléments du décor disparaissent à notre arrivée ? On dirait que les devs avaient un trop plein d’idées sans queue ni tête mais qu’ils ont tenu à toutes les incorporer dans leur bébé, sans vraiment chercher une réelle cohérence. Dommage.
Enfin, la bande-son est appréciable lors des phases d’explorations mais j’ai vraiment de gros doutes sur les phases chantées de fin de niveau. Encore une fois : du tout au rien pour un soft mignonnet dans tous ses aspects mais qui laisse un peu trop perplexe, surtout au prix pratiqué plein pot !
La bande-annonce