Review
Alien Spidy est un jeu de plates-formes à tendance hardcore sorti uniquement sur les services de téléchargement, qui en ont vu passer une pelletée ces derniers temps, et mettant en scène une araignée. Vu comme ça, rien ne semble sortir ce soft de la masse. Et pourtant, il présente suffisamment de caractéristiques propres pour sortir du lot…pour le meilleur et pour le pire. Une nouvelle icône de la plate-forme est-elle appelée araignée ?
L’araignée, l’araignée…*air connu*
En bon petit platformer en 2D qu’il est, Alien Spidy fait fi d’un scénario complexe
Amis arachnophobes, inutile de partir en courant. Spidy est une petite araignée extraterrestre (non, vraiment ?) toute mignonne et sympathique. Lorsque son amie Virgi s’écrase sur Terre, notre brave ami prend son courage à six pattes (non, ce n’est pas une erreur) et s’envole à sa rescousse. Visiblement pas plus doué que sa congénère au niveau de la conduite, il se crashe sur une Terre regorgeant de dangers et devra retrouver les différentes composantes de son vaisseau s’il espère repartir vivant de cet enfer et secourir la princesse Virgi.
En bon petit platformer en 2D qu’il est, Alien Spidy fait fi d’un scénario complexe pour se contenter d’une simple trame de fond amplement suffisante et joliment illustrée par quelques (rares) séquences animées. L’intérêt réside donc dans le gameplay, ou du moins en théorie…
Spidy Gonzalez
Le but du jeu est, sans grand étonnement, de parcourir des niveaux remplis de dangers, fussent-ils animaux ou végétaux, de récolter des items et d’atteindre la sortie le plus vite possible en se balançant au bout de sa toile, tel un Spider-Man des grands jours. Mais vraiment le plus vite possible : le jeu se base en effet sur un système de scoring ; le compteur diminue à mesure que le temps passe, et un bonus est distribué en fonction du temps écoulé au total. Le score s’évapore également à chaque mort et lorsque le héros récolte des orbes oranges, synonymes de pénalité, au contraire des orbes bleues, de préférence récoltées à la suite histoire de déclencher un combo gonflant le chiffre total.
Et c’est là que réside le défaut le plus important et insupportable d’Alien Spidy : le scoring obligatoire. Le jeu est divisé en trois mondes, chacun constitué de 20 niveaux. A la fin de ceux-ci, un nombre d’étoiles (sur 5 maximum) est distribué en fonction de la performance du joueur, et le dernier niveau de chaque monde ne sera débloqué qu’à la condition d’avoir récolté un nombre d’étoiles donné. Tout irait pour le mieux si les développeurs n’avaient pas surestimé le talent des joueurs et, surtout, leur propre capacité à confectionner une maniabilité infaillible.
Dans un jeu du genre, un des éléments primordiaux est que le joueur sente toujours qu’il est l’unique responsable de ses échecs. Dans Super Meat Boy, par exemple, on sue à grosses gouttes mais on a la sensation que l’on est seul maître du destin de son personnage. Ici, que nenni : entre des sauts peinant parfois à s’enclencher lorsque Spidy heurte des buttes quasiment invisibles, des éléments du décor qui ressemblent à des plates-formes mais qui n’en sont pas et un système de balancement hasardeux, on a plus souvent l’impression de réussir par chance, et non grâce à ses réflexes. Si ces défauts auraient pu être pardonnables dans un jeu proposant un système de progression plus souple, ils deviennent purement insupportables lorsqu’ils sont couplés à une difficulté mal gérée et à ce scoring forcé allié à une distribution d’étoiles trop peu généreuse (il va déjà falloir batailler sec pour espérer obtenir 3 malheureuses étoiles sur 5).
Beauté fatale
Pour autant, le soft est presque aussi agréable à regarder qu’il est horripilant à pratiquer. Arborant un style, mêlant couleurs flashy et décors sombres, assez proche de celui utilisé dans le shooter Insanely Twisted Shadow Planet, le titre est vraiment plaisant à l’œil. On ne peut pas en dire autant de la partie sonore, coincée entre des mélodies insignifiantes et des bruitages génériques qu’on croirait sortis d’une bibliothèque libre de droits destinée aux développeurs de freewares.
Mais aussi plaisante soit-elle, la direction artistique pêche lorsque les décors se révèlent trop fouillis pour que l’action reste parfaitement lisible et lorsque certains points d’accroche se fondent dans le paysage. Quand ça veut pas…
Arac attack (cardiaque)
Handicapé par des problèmes de maniabilité incompatibles avec son obsession pour le high score obligatoire, Alien Spidy ne peut compter que sur ses jolis graphismes pour créer l’illusion, vite dissipée une fois le pad en mains. Vite, que quelqu’un appelle l’exterminateur !
Le trailer-vidéo
Réalisation: 14/20
Joli et coloré, le soft a au moins le mérite d’être agréable à regarder. On va dire que ça limite quelque peu les dégâts.
Gameplay/Scénario: 9/20
Un gameplay plateformesque classique parasité par une jouabilité exécrable et un système de progression rendant nécessaire et insupportable le replay des niveaux. On saluera tout de même la présence de quelques power-up (double saut, capacité de respirer sous l’eau,…) qui diversifient un tant soit peu le gameplay. Niveau scénario, c’est du classique, mais on n’en attendait pas vraiment plus de ce côté.
Bande-Son: 10/20
L’alliance de mélodies immédiatement oubliables et d’effets sonores génériques au possible, ou l’art de ne s’appuyer que sur son aspect visuel pour espérer créer une ambiance.
Durée de vie: 12/20
Si vous avez l’intention de débloquer le troisième monde et le niveau final, vous aurez de quoi faire durant de longues (le mot n’est pas à prendre à la légère) heures. J’ai bien dit « si »…
Note Globale N-Gamz.com: 9/20
Ecrasée sous le poids d’un gameplay mal équilibré et d’une progression vite insupportable, la petite araignée n’avait aucune chance de se mesurer aux maîtres de la plate-forme 2D. Elle est velue, elle a vu, elle est vaincue.