Review

Il y a des softs un peu à part, qui énervent mais donnent envie d’essayer encore et encore, qui sont aussi sobres qu’ils sont extravagants, au gameplay à la fois simple et complexe, aussi enfantin que mature, dur et poétique. Parmi ces petits bijoux si particuliers, on peut trouver A Walk In The Dark, jeu indépendant développé par Flying Turtle Software, studio établi au Portugal et regroupant six jeunes développeurs. Autant le dire de suite : ces derniers ont réussi à transformer leur essai avec ce titre tout bonnement ensorcelant. 

Promenons-nous dans les bois…

Un voyage d'une sombre poésie absolue!

A Walk in the Dark pourrait largement commencer son récit par « Il était une fois » tant le contexte semble fragile et innocent. Ecoutez plutôt. Dans une forêt, une petite fille joue avec son chat. Tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes : les papillons volent tranquillement, les pissenlits ne sont dérangés que par le vent… jusqu’à ce qu’une espèce de brouillard menaçant ne se répande. C’est là qu’une sorcière-squelette jaillit de la brume et enlève la tendre petite! Damned, notre chat n’a plus qu’une solution: courir à la rescousse de sa maîtresse en traversant cette forêt devenue si lugubre à présent. Bienvenue dans l’univers de « A Walk In The Dark » !

…pendant que la sorcière n’y est pas.

Le soft nous propose dès le départ d’incarner ce petit chat noir, ce qui nous fait découvrir un maniement plutôt sommaire et simple : le félin court, saute, se baisse, et peut grimper sur les murs ou encore sauter d’un mur à l’autre, entre autres. Comme dans Limbo, dont il s’inspire, A Walk In The Dark propose un certain nombre d’ennemis et de pièges histoire de vous barrer la route. Si au départ, tout semble relativement simple, on vous l’annonce de suite : certains niveaux vont mettre vos nerfs à rudes épreuves ! Et dites-vous bien qu’il y en a une centaine à parcourir…

Un côté Die & Retry à la Limbo

De temps à autre, le titre alterne de protagoniste principal, nous permettant d’entrer dans la peau de la petite fille, perdue dans un monde où la gravité peut être mise à mal. La demoiselle propose un gameplay plus simpliste que celui de son ami au pelage noir. Elle se déplace de gauche à droite et ira se coller au sol comme au plafond selon votre bon vouloir, en pensant à esquiver les mortels dangers qui l’attendent. Parfois, vous aurez même à diriger votre héroïne lors d’une chute qui vous paraîtra sans fin.

Si le monstre y était…

Artistiquement parlant, A Walk In The Dark est tout simplement magnifique ! Et pourtant, tout le soft reste d’une sobriété incroyable. Ici pas de 3D, d’hyper réalisme, d’herbes qui bougent une à une. Non, seulement du noir et des fonds colorés dans des doux tons pastels, idéal pour vous envoûter et vous transporter dans l’univers si étrange et poétique du bébé de Flying Turtle Software.

Des bonus de fin de niveau pour un challenge supplémentaire

A cela, on peut ajouter une musique entêtante, légère, douce, comme la mélodie d’une comptine, histoire d’obtenir une ambiance presque onirique. Malgré des décès que l’on enchaînera parfois pendant un moment tant le degré de difficulté est « fatal » sur certains niveaux, on ne pestera que rarement… car même la mort est joliment illustrée, grâce à un nuage de poussière s’évaporant délicatement.

Il nous… aaaaaaaaarggggh !

A Walk In The Dark nous propose une expérience particulière et magnifique. Malgré l’agacement qu’il aurait pu provoquer de par son statut de Die & Retry, on en redemande toujours plus grâce à une maniabilité diabolique et un level design travaillé. Le jeu se montre même reposant par moments, avec son ambiance visuelle onirique, sa musique mélodieuse qui imprégnera votre esprit et son histoire qui se murmure sans jamais s’exposer. Inoubliable !

La bande-annonce

Réalisation: 19/20

Une réalisation magnifique, qui mêle habilement simplicité et originalité. Des couleurs douces qui mettent en valeur un univers pourtant très sombre. Tout est justement dosé, si bien que l’on n’arrive même pas à perdre patience lorsque l’on en est à sa quinzième mort pour le même niveau et que l’on s’extasie toujours autant devant les visuels empreints de poésie proposés par les développeurs.

Gameplay/Scénario: 17/20

Un scénario qui mise plus sur la suggestion que sur le concret. De fait, chacun verra dans A Walk In The Dark ce qu’il a envie d’y voir. Le gameplay, lui, se montre simple et complexe à la fois, finement pensé. Si les débuts seront peut-être hésitants car on essaiera d’anticiper le danger, une fois les commandes bien assimilées, les niveaux se parcourront avec beaucoup de plaisir. Le level design est diabolique, et la recherche de sphères de lumières à attraper rajoute son petit plus.

Bande-Son: 16/20

Une bande son épurée au possible, mais dans la simplicité on retrouve l’efficacité ! Ainsi, les différentes nappes sonores nous plongent dans une atmosphère quasi relaxante. On se surprendra même parfois à les murmurer en douce sans forcément sans rendre compte. Dommage, par contre, qu’elles soient trop répétitives.

Durée de vie: 17/20

Une durée de vie significative ! En effet… 100 niveaux à parcourir, c’est déjà du boulot ! Pour le reste, tout dépendra de votre agilité, de votre rapidité, de votre envie de refaire les stages afin d’obtenir les sphères de lumières ainsi que le sigle qui démontre que vous pouvez être plus rapide que la limite imposée par les développeurs. La présence de succès Steam ajoute son lot de petits challenges.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

A Walk In The Dark est un jeu attachant, enivrant, qui ne peut laisser de marbre. On a du mal à lâcher son clavier, à sortir de ce monde qui paraît doux mais est truffé de pièges prêts à nous mettre en pièces. On fait une pause le temps de laisser retomber la tension après avoir tué le pauvre minou une dizaine de fois sur le même niveau, et l’on reprend aussitôt. Vous pourrez trouver cette petite merveille sur Steam pour une somme assez dérisoire de 6 €. Un titre à faire absolument si vous avez adhéré à Limbo, Super Meat Boy ou tout simplement si vous êtes adeptes des titres un peu à part et dans lesquels la magie opère au premier coup d’œil.



About the Author

LadyDisturbed
Jeune sœur de bataille, dévoreuse de romans à la vitesse de la lumière et fanatique de jeux vidéo depuis sa plus tendre enfance... voilà ce qui pourrait résumer de façon rapide votre petite rédactrice. Les mangas ne me font pas peur, la couture et le cosplay sont mon lot quotidien, l'écriture de fan fiction m'occupe et je rêve et vis dans un monde fait de fantasy et de science-fiction où les princesses Disney ont leur place. Éclectique, je suis ouverte à tous types de jeux, allant du RPG au FPS en passant par le Visual Novel, les MMO ou encore les jeux de stratégie, tout en voguant dans les eaux troubles des jeux indépendants que je me plais à vous faire découvrir. Je ferai tout ce qui est possible pour être juste dans mes jugements, et puisse le sort vous être favorable !