Review
Suite à la fermeture des salles de cinéma à cause du Covid-19 et en tant que grand cinéphile dans l’âme, je vous avoue que j’ai dû ronger mon frein des mois durant en espérant une réouverture prochaine bardée de nouveaux films aptes à faire comprendre aux gens à quel point le 7ème art manquait dans leur vie. Et pourtant, en voyant les annulations de blockbusters comme Mulan (hop, direct à 30€ sur Disney Plus) et les reports à 2021 de titres phares, j’en avais gros sur le coeur. Du coup, quand j’ai compris que le très attendu Tenet de Christopher Nolan allait être « CE » long métrage qui pouvait propulser le grand écran vers un nouvel âge d’or tout en prouvant que celui-ci enterrait un bon home cinéma et une VOD anticipée, je me suis coupé de tout trailer, de toute info potentielle. Le but ? Découvrir l’oeuvre du créateur d’Inception (un de mes films fétiches), vierge de tout « spoiler » éventuel. Et le résultat ? J’ai pris une claque MONUMENTALE aussi grande que pour ma trilogie reine: Matrix ! Pourquoi ? Découvrez-le dans ma critique garantie 100% sans spoils !
Agent de la C.I.A. infiltré dans une opération russe pour récupérer un mystérieux objet caché dans un opéra bondé à Kiev, le « Protagoniste » (John David Washington) se fait malheureusement trahir et capturer. Torturé par les autorités du pays, il préfère choisir la mort plutôt que de livrer ses compagnons d’arme et c’est grâce à cette abnégation qu’il va être recruté pour une mission de la plus haute importance: empêcher la 3ème Guerre Mondiale !
Mais cette dernière ne sera pas nucléaire, non, elle sera… temporelle ! Ayant reçu l’énigmatique Neil (Robert Pattinson) comme agent pour le seconder dans cette tâche ainsi qu’un mot, TENET, destiné à lui ouvrir certaines portes et rencontrer les bonnes personnes, notre héros va devoir remonter la filière d’étranges balles à l’entropie « inversée » qui semblent remonter le temps, et ce sera loin d’être la seule anomalie physique que notre Protagoniste va découvrir dans cette course contre la montre pour sauver l’Humanité contre… elle-même !
Techniquement, ce TENET est juste… totalement en avance sur son temps (sans mauvais jeu de mots) ! Le titre fourmille de séquences toutes plus folles et étrangement réalistes/crédibles les unes que les autres pour qu’à aucun moment on ne soupçonne le recours à du fond vert ou des images de synthèse.
Qu’il s’agisse d’un crash de boeing (et il s’agissait d’un vrai!), d’une bataille rangée se déroulant à la fois à l’endroit et à l’envers au beau milieu d’explosions et de coups de feu inversés, d’un combat au corps à corps chorégraphié à la perfection en plein restaurant ou encore d’une course poursuite sur l’autoroute aussi dingue, si pas plus, que celle de Matrix Reloaded, le bébé de Nolan est un spectacle visuel de chaque instant qui vous clouera littéralement sur votre fauteuil et marquera votre rétine comme jamais. Un nouveau standard graphique est né, comme pour… Matrix à l’époque justement !
Mais le réalisateur n’en oublie pas pour autant les phases scénaristiques plus posées et chaque dialogue dans TENET est un régal bourré de niveaux de lectures parfois très ambitieux, au même titre qu’Inception sauf que là, si vous êtes vraiment attentifs, pas de fin interprétative à trois cents tiroirs mais un récit qui se tient de bout en bout et que vous pourrez voir et revoir pour en décrypter à chaque fois un peu plus, sans aucune frustration quant au final.
Tout est donc logique, bien pensé, bien amené et brillamment mis en scène pour votre compréhension si vous faites l’effort de ne pas lâcher une seule des répliques de ces acteurs au sommet de leur art que sont John David Washington (le héros), Robert Pattinson (totalement génial en Neil) ou encore la bouleversante Elizabeth Debicki (Kat) qui interprètent des personnages charismatiques (et même badass) en diable face à un Kenneth Branagh (Andrei Sator) malsain au possible et qui semble toujours avoir un coup d’avance.
Enfin, que dire de cette bande-son qui vous prend aux tripes dès les premières secondes du film durant cette séquence d’action qui, déjà, ne laisse aucun répit au spectateur ! Vibrante, épique, mystérieuse et anxiogène à souhait, la composition musicale de Ludwig Göransson, à qui l’on doit déjà l’incroyable OST de Black Panther, est inoubliable de bout en bout. Croyez-moi, vous aurez encore longtemps en tête, après votre sortie, les notes et rythmes frénétiques de TENET, tout comme les bruitages qui vous immergeront dans l’action comme peu d’oeuvres savent le faire.
Vous l’aurez compris, TENET est purement et simplement le Matrix de cette décennie, le nouvel Inception, le projet de la maturité pour un Christopher Nolan qui nous livre ici un long métrage apte à marquer son temps, à devenir culte, et surtout à vous obliger à retourner dans les salles obscures même en période de pandémie pour ne pas rater « LE » film de l’année, celui qui prouve que le grand écran est irremplaçable même avec un bon home cinéma, celui qui va vous retourner le cerveau pour vous procurer une jouissance cérébrale de haute volée et plus que tout… celui vous laissera bouche bée à chaque seconde pour vous marquer à vie. A voir ABSOLUMENT !