Review
Le film Predator, sorti en 1987, est sans contexte un des longs métrages d’action horrifique les plus connu des années 80/90. Il a d’ailleurs eu droit à un second opus, logiquement baptisée Predator 2, qui a été plutôt apprécié. Le souci, c’est que Hollywood a bien compris qu’il était possible de se faire pas mal d’argent avec le méchant extraterrestre, et plusieurs mauvaises suites et autres Crossovers ont fort logiquement vu le jour. Pas de chance, The Predator est malheureusement l’une d’elles.
Quinn McKenna, soldat d’élite membre d’un commando des Forces spéciales de l’armée Américaine, est le témoin du crash d’un vaisseau spatial. Il va y découvrir le casque mais aussi l’arme d’un Predator et ne va rien trouver de mieux que d’envoyer le tout chez lui, où vivent sa femme et son fils autiste. Ce dernier va malheureusement réussir à activer tout cet appareillage et, ce faisant, permettre à d’autres Predators de le retrouver via une balise. Entre temps, Quinn va se faire arrêter et se retrouver dans le même bus que d’anciens soldats ayant commis de graves délits et atteints de problèmes mentaux. Mais lorsque Quinn comprend que son fils est en danger, lui et ses nouveaux compagnons d’infortune vont tout faire pour le sauver, tout en essayant… de ne pas mourir.
Le plus gros point positif de ce film est sans conteste les effets spéciaux car, il faut l’avouer, ils en jettent quand même un peu. Explosions, Predators modélisés, litres de sang, tout est vraiment fait pour nous immerger dans un gros film d’action. Même les décors sont vraiment réfléchis, avec notamment un immense laboratoire ultra sophistiqué et des séquences assez nerveuses en pleine forêt.
Le souci, c’est que si d’un point de vue technique l’oeuvre de Shane Black fait le job en termes d’action et de science-fiction, son scénario est vraiment… totalement bidon! Entre le fils autiste du héros, qui est donc forcément un génie capable de manipuler la technologie des Predators, et le fait que tous les soldats déchus du bus décident d’aider Quinn pour sauver le gamin, autant vous dire que ça sent le patriotisme et le bon sentiment à plein nez. Ajoutez à cela un humour qui flingue parfois totalement la pression, et vous comprendrez que cela a tout l’air d’un gros Nanar.
Heureusement qu’à côté de ça, la bande-son est vraiment correcte. La musique s’adapte bien à chaque scène et permet de bien faire vivre certaines phases, sans jamais se faire trop discrète, et les bruitages sont finement dosés. Exit donc l’effet « mal de crâne » malgré la kyrielle d’explosions, ce qui est vraiment agréable. De plus les acteurs principaux sont en général plutôt bons. Boyd Holbrook, par exemple, joue très bien le rôle du soldat qui veut sauver son fils, incarné par un Jacob Tremblay qui livre une excellente prestation. Dommage que Olivia Munn fasse un peu tâche pour le coup.
Au final, on retiendra donc surtout de ce « The Predator » qu’il tente de nous vendre un film d’action stressant sur un extraterrestre capable de terrasser tout un groupe de supers soldats, pour au final nous faire involontairement rire tout au long de l’aventure sous le prétexte que les combattants sont « atteints de troubles psychologique ». Ce n’est vraiment pas terrible et même plutôt malaisant quand on se met à la place de personnes qui souffrent réellement de ces troubles.
Vous l’aurez compris, j’attendais personnellement ce film comme une bonne suite à Prédator 1 & 2, et j’ai été plus que déçu. Je suis venu voir un long métrage d’action mais au final on me sert du comique raté et des personnages qui manquent clairement de profondeur, sans vraie motivation ni réaction crédible quant à la situation qu’ils vivent. A éviter pour tous les fans de la licence Predator, mais il pourra se laisser regarder par les autres pour peu qu’ils débranchent leur cerveau.