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Après pas moins de trois films histoire de mettre en place un vrai « Monsterverse » avec King Kong et Godzilla, Warner a eu envie d’une apothéose façon Marvel’s Avengers : Endgame en créant le mythique combat que tout le monde attendait entre les deux titans ! Seulement voilà : au lieu de faire appel à l’un des réalisateurs ayant déjà officié sur les deux licences, la compagnie a décidé de louer les services de Adam Wingard, l’homme à qui l’on doit le reboot de Blair Witch au ciné ou encore le catastrophique film live de Death Note sur Netflix ! Du coup, on avait terriblement peur que la rixe entre le monumental Gorille et le Lézard géant tourne au simple duel de magicarpes mais est-ce vraiment le cas ? J’ai visionné le film en digital grâce à Day One MPM et voici mon verdict sans concessions !
Alors que Godzilla n’est plus réapparu depuis des années et que Kong vit emprisonné dans une jungle artificielle afin d’éviter tout affrontement contre le lézard nippon, la société Apex travaille en secret sur un projet destiné à régler une bonne fois pour toute le problème des « Titans », ces êtres qui régnaient autrefois sur la Terre. Seulement voilà, c’est pile le moment que choisit ce cher Godzy pour refaire surface et détruire en quelques secondes le siège principal de la compagnie, forçant les autorités à sortir Kong de sa prison afin de défendre l’Humanité et, surtout, parvenir à entrer dans la fameuse « Terre Creuse », un réseau monumental de galeries sous-terraines qui parcourent la planète en tous sens, jusqu’à son coeur.
Les relevés d’Apex démontrent d’ailleurs qu’il y réside une source d’énergie incommensurable permettant enfin de ne plus craindre nos fameux monstres gigantesques si on parvenait à la maîtriser. C’est donc parti pour des combats « titanesques », une descente dans les entrailles de notre astre et une enquête sur le fameux « projet » de cette chère société qui semble bien trop protectrice pour être innocente.
Sur le plan de la réalisation, il n’y a vraiment rien à redire sur Godzilla Vs. Kong. Les images de synthèse sont forcément utilisées à outrance mais passent vraiment très bien, évitant le syndrome du tournage sur fond vert de la prélogie Star Wars. Kong est incroyable de crédibilité avec sa fourrure donc chaque poil semble avoir été animé séparément, tandis que les gros plans sur Godzilla nous montrent les écailles et crevasses de guerre du géant avec une rare véracité.
Les affrontements, quant à eux, sont rondement menés, totalement lisibles et impressionnants à l’extrême. Bref, le contrat est rempli sur les combats et c’est ce qu’on attendait au final, que ce soit en plein coeur de l’océan à dos de porte-avions ou au beau milieu d’une ville remplie de buildings et autres néons super flashys. On en prend vraiment plein les yeux et c’est un régal.
Non, le souci du long métrage, c’est qu’Adam Wingard part trop dans tous les sens et nous livre un scénario, ou plutôt presque un triple récit, totalement sous acide ! Entre l’enquête de Millie Bobby Brown chez Apex pour montrer que Godzilla est quand même gentil, le voyage au beau milieu de la Terre Creuse façon Jurassic World futuriste de Alexander Skarsgard avec cette petite fille qui arrive à parler à Kong en langage des signes et enfin la poursuite de Godzilla pour évacuer les foules, il y a trop d’arcs scénaristiques pour à peine deux heures de film et aucun ne prend le temps de se poser un peu, d’approfondir ses personnages ou ses motivations. Et puis on n’évite pas les poncifs du genre comme le petit copain un peu rondelet adepte des gaffes (Julian Dennison, l’ado du du feu dans Deadpool 2) ou la femme aux formes affolantes qui a le parfait profil de la traîtresse de première.
Bref, si le grand spectacle promis est bel et bien au rendez-vous et que l’on n’a pas du tout le temps de s’ennuyer durant ce Godzilla Vs. Kong, on reste quand même frustré devant cette histoire qui s’éparpille entre trop de héros et d’arcs scénaristiques, ce qui donne souvent un côté « WTF » aux répliques et aux situations. Il n’empêche que si vous aimez les Kaijus, les effets spéciaux et les films « Pop Corn », le long métrage d’Adam Wingard devrait amplement vous satisfaire, et c’est le principal !