Review
Après un premier film qui avait littéralement cartonné au box-office et que nous avions adoré ici à la rédac (confer notre critique complète en cliquant ici), il était évident que Deadpool nous reviendrait dans une suite hollywoodienne en bonne et due forme! Plus explosive ? Oui. Plus sanglante ? Aussi. Plus réussie ? Peut-être pas tant que ça…
Contraint de rejoindre les X-Men, Deadpool va rapidement devoir réaliser sa première mission, laquelle l’emmènera à tenter de calmer un jeune mutant très dangereux. Vous vous en doutez: avec Deadpool, tout ne va pas se passer comme prévu et notre héros ainsi que le garçon qu’il était censé amadouer vont se retrouver finalement enfermé dans une prison de haute sécurité pour mutants, leurs pouvoirs supprimés par l’effet d’un appareil high-tech. Mais quand Cable, un Super Soldat venant du futur et ayant pour objectif de tuer le jeune mutant, débarque à grands coups d’explosion, Deadpool va choisir de le combattre. Se rendant compte que les règles des X-Men ne sont pas faites pour lui, notre anti-héros absolu va alors prendre une grande décision: créer la X-Force, une équipe d’anti-héros déjantés pour empêcher la mort de Russell, son nouveau protégé!
Techniquement, ce Deadpool 2 offre des décors intéressants, certes, mais loin d’être exceptionnels. Pour les scènes de combat, par contre, c’est autre chose! Tout est millimétré à l’extrême, chaque coup est le plus réaliste possible, les chorégraphies sont fluides et ne rentrent jamais dans la surenchère malgré que l’on soit dans un film Deadpool. Bref, tout s’enchaîne à la perfection tandis que le long métrage nous présente un Deadpool loin d’être un simple mec bizarre avec des pouvoirs. Non, on le découvre avant tout mercenaire, capable de vrais conflits intérieurs, tout en étant diamétralement borderline.
Petit bémol par contre pour les effets spéciaux, loin de se fondre comme il faut dans les séquences choc du film. C’est vraiment dommage de remarquer les incrustations 3D pour une oeuvre bourrée d’explosions et de pouvoirs de mutants à tout va là où un Avengers Infinity War nous fait totalement oublier ce type de techniques informatiques par la maestria de sa réalisation.
Niveau musique, celle de Deadpool 2 apporte une touche totalement folle au bébé de David Leitch. Imaginez: on à droit à du Céline Dion en scène d’intro et même à une petite mélodie clin d’œil si vous êtes à jour avec l’Univers Cinématographique de Marvel. Une B.O. aussi déjantée que le film, pour le plus grand bonheur auditif du spectateur. D’ailleurs, toujours pour ce même plaisir un peu coupable, on retrouve Ryan Reynolds qui reprend avec brio son rôle de Deadpool dans cette suite. Il est rejoint par Josh Brolin (qui incarne aussi Thanos, ahem) dans un Cable au poil, bien qu’on déplorera le fait que son personnage soit mal exploité et mal « expliqué ». Zazie Beetz, quant à elle, incarne avec justesse le personnage de Domino, même si l’utilisation de son pouvoir aurait pu être un peu plus imaginative. Elle aussi souffre du fait d’être un peu trop « anecdotique » alors qu’il y avait tant à faire avec son héroïne. Mention spéciale, par contre, à Julian Dennison qui arrive à nous jouer sans souci un ado mutant hautement fragile au niveau émotionnel.
Vous l’aurez compris, sur le plan technique autant que sur le casting pur et dur, Deadpool 2 possède de nombreux bons points… mais il y a un problème de taille: le scénario. Il est bien trop simple. Et ce n’est pas le seul souci puisque le film de David Leitch brise trop souvent le quatrième mur avec un Deadpool s’adressant directement au spectateur. Certes, il le faisait déjà dans le premier, mais là ça frise la surenchère… et dans un scénario qui nous incite à nous investir émotionnellement, et bien c’est totalement absurde car on nous rappelle sans cesse qu’on est dans une salle de ciné en train de regarder un long métrage. Ajoutez à cela un humour qui vise moins juste que son aîné, et vous aurez le topo.
En conclusion, je dirai que Deadpool 2 est un bon film, ui fait passer un agréable moment avec quelques bonnes tranches de rigolade et le côté totalement politiquement incorrect de son héros que l’on adore toujours autant, mais il est malheureusement moins bon que le premier, l’effet de surprise ne jouant déjà plus son rôle tandis que certains le trouveront sans doute trop « trash » par rapport au premier opus. Deadpool s’essoufflerait-il déjà au cinéma? Seul un troisième opus pourra nous le confirmer.