Quand le Breakfast Club est composé de fantômes

Modesto éprouve quelques difficultés à établir une bonne relation avec ses nouveaux élèves

Modesto (Raul Arévalo) passe sa triste existence à se faire virer de tous ses postes d’enseignant car il voit des fantômes et ne parvient pas à s’abstraire de ses « visions ». Jusqu’au jour où il intègre un lycée au bord de la fermeture pour cause de fantômes un peu trop farceurs… A lui de prendre en main ces 5 délinquants ectoplasmiques, les aider à trouver la lumière, sauver l’établissement et peut-être enfin vivre pleinement sa propre existence. Son programme scolaire va être chargé!

Un professeur gaffeur et persuadé d’être fou, cinq lycéens fantômes qui sont des archétypes de la population estudiantine (la fayote, la bimbo enceinte jusqu’aux yeux, le sportif tombeur, le looser souffrant de sa gueule de bois et le rebelle toujours contraire), la trop gentille directrice d’école compensant les vicissitudes de sa vie en grignotant… Pas évident de maintenir l’équilibre entre de tels personnages sans tomber dans la caricature grossière ou le angst lourdingue. Et pourtant cet équilibre est maintenu d’un bout à l’autre du film avec un brio absolu. Tous ces personnages se mêlent avec harmonie, faisant sourire ou touchant en plein cœur, et créent une magnifique toile de la vie tout en gardant une légèreté de ton qui ravit. Le tout lié par le célèbre « Total Eclipse of the heart » de Bonnie Tyler qui revient à chaque moment-clé du film, lui procurant ainsi une osmose extraordinaire.

Les cinq fantômes prennent la pose « Breakfast Club »

Tout le monde connait « SOS Fantômes ». Beaucoup d’entre vous ont été profondément émus par « the Breakfast Club ». Et il y a en a peut-être quelques uns pour avoir vu et apprécié le charmant « Heart and souls / Drôles de fantômes ». « GHOST GRADUATION » est au croisement de ces trois films, qui font d’ailleurs tous partie des références d’Adolpho Valor et de Javier Ruiz caldera, respectivement scénariste et réalisateur de cette pépite. Ces deux-là sont jeunes, dynamiques, bourrés de talent et savent comment ressusciter  le charme des eighties et l’intégrer à un film du XXIème siècle, y apportant une touche de magie et de nostalgie sans pour autant rester dans l’hommage. Et ils sont maîtres dans l’art comment doser leur humour. Car le plus difficile dans une comédie, c’est d’en faire juste assez. Ici, les dialogues sont tous parfaits, les références soigneusement dispersées, les scènes comiques tombent juste comme il faut… Et le public de rire et de fondre scène après scène.

Adolpho Valor et Javier Ruiz Caldera se lâchent lors de l’interview

Finalement, on sent que Valor et Caldera se sont avant tout fait plaisir en se lançant dans « GHOST GRADUATION ». Et ce plaisir communicatif a su toucher les spectateurs. Voilà peut-être la recette du succès, car ce « petit » film a finalement été le grand gagnant de cette édition en raflant non seulement le Corbeau d’Or mais également le Prix du Public. Croisons donc les doigts pour que ce long métrage formidable trouve sa voie vers nos salles obscures afin que tous puissent profiter de ce qui est et restera sans aucun doute un des films les plus craquants de cette année 2013!

Note Globale N-Gamz: 5/5

LA BANDE-ANNONCE