Review
Drop Bear Bytes nous propose depuis le 10 avril son Broken Roads, une aventure narrative aux choix moraux complexes qui place en plein Outback australien post-apocalyptique. Lancé au prix de 39,99€ sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series, Nintendo Switch et PC, le titre entend sortir du lot sur un marché du RPG en vue isométrique qui semble vouloir nous gâter depuis ces dernières années. Y parvient-il ? La réponse dans notre test qui fleure bon le sable.
Kaboum !
Dans une Australie post-apocalyptique sauce fiesta nucléaire, Broken Roads vous convie en tant que survivant au sein d’un monde désolé où l’Humanité ne représente plus qu’un groupe et non plus une doctrine morale et comportementale. A vous de voir si vous allez conserver la vôtre selon les décisions que vous prendrez au fil de vos rencontres plus qu’atypiques ! Le pitch de départ du soft ressemble donc à ce qu’on retrouve souvent dans les histoires post-apo orientées survivalisme mais hélas, il faut bien avouer que rien dans le récit ne parvient à nous prendre vraiment aux tripes. Disons que l’on se laisse plutôt porter sans vraiment jamais se prendre une claque ou s’intéresser au fond profond du jeu puisqu’il ne semble pas si existant que cela.
Tout tourne ainsi principalement autour de la « boussole morale » de votre personnage qui évoluera selon vos choix et orientera votre aventure différemment, ainsi que la façon dont les gens vont vouloir interagir avec vous. Le souci c’est que ces fameux choix sont toujours très clichés et poussent à partir dans des alignements très stéréotypés plutôt que réalistes, allant du hippie peace and love qui ne tiendrait pas une seconde dans un monde pareil, à l’espèce de sociopathe qu’il faudrait interner pour son bien et celui du reste du monde. Pourtant, je suis très friande du genre entre les Shadowrun, Disco Elysium ou plus récemment The Thaumaturge qui sont autant de RPG en vue iso hyper qualitatifs en termes d’histoire ou de gameplay mais pour Broken Roads, se heurter à ce genre de voisins rend le boulot encore plus compliqué.
De fait, cette aventure australienne semble plus que vide malheureusement quand on a pour habitude d’être happé dès les premières minutes d’un récit. Ici, on peine littéralement à vraiment s’immerger dedans. Attention, ce n’est pas mauvais pour autant, entendons-nous bien, mais c’est un poil facile et sans surprise réelle.
Techniquement charmant… mais un peu aux fraises
Broken Roads est joli visuellement parlant : c’est lumineux et bien réalisé mais on ressent rapidement les limites de l’Outback australien en termes de diversité graphique, ce qui n’aide pas à nous accrocher et nous plonge rapidement dans une espèce de lassitude oculaire. On se souvient forcément de Weird West, qui nous livrait un Far West bien sablonneux lui aussi mais dans lequel cette sensation de redondance ne pointait jamais le bout de son nez.
Le souci majeur du soft ne vient pas de son gameplay car la prise en main se fait assez rapidement mais on se heurte hélas à des problèmes de lags et des combats vraiment bordéliques et frustrants à souhait. On peine à trouver un intérêt à poursuivre notre aventure par moment, d’autant que certaines quêtes sont totalement buggées et ne nous aiguillent pas du tout sur la direction à prendre. Il faudra aussi parfois finir une mission avant de pouvoir se lancer dans une autre sans que cela ne soit indiqué nulle part. De quoi nous compliquer la tâche pour rien et défier la logique pour zéro raison. Je pense que les développeurs ont voulu trop en faire et se sont perdus en route, ce qui est bien dommage car on sent tout l’amour qui a été distillé dans ce projet mais en l’état, force est de constater que le périple est tout juste moyen et ne semble pas justifier son prix de quasiment quarante Euros.
Broken Roads : Trailer
Note N-Gamz : 11/20
Ne parvenant jamais à trouver une histoire qui prenne aux tripes, Broken Roads propose des choix bien trop stéréotypés et des combats bien trop frustrants pour parvenir à tenir tête aux Disco Elysium, Weird West et autre Thaumaturge sortis récemment. Il nous reste un petit RPG post-apocalyptique sympathique, à la réalisation correcte, qui pêche hélas par ses bugs de quêtes et son prix un peu prohibitif vu ce qu’il offre en retour.