Ceux qui connaissent un peu Andrzej Sapkowski savent que l’homme est loin d’être facile à interviewer. Amer sur pas mal de choses et ayant des idées parfois très obtuses, notamment sur le jeu vidéo, l’écrivain qui a créé le personnage de Geralt de Riv et toutes ses aventures semble avoir encore un peu de mal à digérer le succès des softs inspirés de ses romans.
Ainsi, il a livré tout récemment à nos confrères de Waypoint un joli: « La croyance, largement relayée par CDProjekt Red, que les jeux m’ont rendu populaires hors de Pologne est complètement fausse. J’ai rendu les jeux populaires. Toutes mes traductions pour l’Occident, incluant la version anglaise, ont été publiées avant le premier jeu.«Â
On a juste envie de lui dire que… c’est faux! En effet, le premier The Witcher est sorti sur PC fin 2006 tandis que son premier bouquin traduit en anglais n’a débarqué que l’année suivante.
Mais notre romancier ne s’arrête pas là puisqu’il déclare: « Les jeux m’ont fait perdre autant de ventes qu’ils ont pu m’en faire gagner. Il y a beaucoup gens qui ont joué au jeu parce qu’ils ont lu les bouquins. C’est mon point de vue, mais je ne suis pas sûr, je n’ai jamais lancé d’études sur le sujet.«Â
En lisant cela, l’auteur de Metro 2033, une autre saga romancière venant de l’Est qui a trouvé une excellente adaptation vidéoludique, a tenu à réagir. Ainsi, Dmitry Glukhovsky pense que Sapkowski a « totalement tort » et est juste « un fils de p… arrogant » pour balancer ce genre de vérités sur la toile.
Il faut dire qu’on a du mal à croire que la saga The Witcher en romans ait eu autant de succès sans les jeux de CDProjekt, pas vous? A notre avis, Mister Sapkoswki est juste aigri d’avoir cédé tous ses droits vidéoludiques contre une seule et unique somme d’argent au début du projet, alors qu’il aurait pu prendre des royalties sur les ventes futures (mais qu’il a refusé, confer notre article ici). L’hôpital qui se fout de la charité, en quelques sortes.
En voilà un qui devrait s’ouvrir à la culture française, et en particulier à Michel Audiard, avec l’une de ses phrases culte: « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. «Â