Review

Il est enfin là, cet ultime volet des aventures de notre cher Nathan Drake ! Il faut dire que l’on suit les diverses chasses au trésor « hollywoodiennes » de notre Indiana Jones des temps moderne depuis pas moins de 9 longues années, chaque épisode ayant fait mieux que le précédent en termes de plaisir de jeu et de réalisation graphique. Aussi l’attente pour bénéficier de ce premier opus « Next-Gen » (et accessoirement dernier épisode de la saga) fut-elle horriblement longue et empreinte d’angoisses. Allait-on être bluffés une nouvelle fois ? La série pouvait-elle encore repousser ses propres limites de titre à grand spectacle là où la concurrence et même sa consoeur ennemie, Lara Croft, ne jure plus que par l’Open World, le craft et les quêtes annexes ? Clairement… OUI !

C’est pas beau de mentir à sa femme…

Un frère disparu refait surface, et Nathan sort illico de sa retraite!

Un frère disparu refait surface, et Nathan sort illico de sa retraite!

Nathan Drake, ténébreux baroudeur chasseur de trésors devant l’éternel, a pris sa retraite. Oui, vous avez bien lu, notre aventurier qui a vu la mort de près à de nombreuses reprises et découvert de fabuleuses  cités antiques a décidé de se ranger pour mener sa petite vie bien tranquille, se faire une pizza quand ça lui chante et jouer à Crash Bandicoot sur PS One, le soir venu, avec sa superbe femme : Elena Fisher ! Désormais plongeur pour une société de nettoyage fluvial, il rêve néanmoins de temps à autre de son existence passée, mais trouve le bonheur là où il est, tout simplement.

Seulement voilà, quand son frère Sam qu’il croyait mort depuis 15 ans alors qu’ils étaient tous deux sur la piste du trésor d’Henry Avery, le plus célèbre de tous les pirates,  refait subitement surface et lui demande de terminer le job pour rembourser un caïd de la pègre voulant sa peau, le naturel de Nathan revient au galop. Mentant sans aucun remords à sa chère et tendre, notre héros va se lancer dans ce qui pourrait bien être… son ultime voyage !

Push the limits

Des héros biens plus humains dans leur traitement visuel et psychologique!

Des héros biens plus humains dans leur traitement visuel et psychologique!

Ceux qui suivent la saga Uncharted depuis ses tout débuts sur PlayStation 3, en 2007, le savent : les pérégrinations de Nathan Drake nous ont toujours offert du grand spectacle quasi « cinématographique » totalement assumé par les développeurs chevronnés de Naughty Dog. Il s’agit d’ailleurs incontestablement de la série qui a imposé le studio dans la catégorie des incontournables créateurs de hits dits « matures », avant d’enfoncer le clou avec le vibrant et inoubliable The Last of Us. Pourtant, il manquait toujours cette dose d’humanité et de sincérité chez notre Indiana Jones des temps modernes pour le rendre intemporel et plus crédible à nos yeux. Trop lisse, trop enclin à l’humour, trop surréaliste dans sa capacité à échapper à la mort des centaines de fois, le personnage principal d’Uncharted avait pris du plomb dans l’aile quand les gamers avaient découvert les émouvants Joël et Ellie.

Aussi, et avant tout, ce quatrième volet a été l’occasion pour le développeur de se servir de l’expérience narrative acquise sur The Last of Us afin de nous livrer, enfin, un Drake plus humain. Certes, on garde le sens de la plaisanterie verbale et les situations hollywoodiennes façon Michael Bay, mais elles se font moins présentes et se concentrent en milieu de récit, le début et la fin de ce dernier nous présentant un Nathan comme on l’a rarement vu, avec d’un côté des situations de la vie de tous les jours qui nous le rendent terriblement attachant, et de l’autre une mise en scène épique et une remise en question constante pour un final grandiose. Oui, incontestablement, la narration dans Uncharted 4 est une réussite et repousse les limites psychologiques du personnage principal sans jamais dénaturer le côté « too much » qui a fait de lui ce qu’il est.

L'infiltration est bien plus importante dans cet opus, grâce à un level design pensé à l'extrême

L’infiltration est bien plus importante dans cet opus, grâce à un level design pensé à l’extrême

Mais ses limites physiques sont également dépassées, car même si le soft reste avant tout un TPS/Plateforme mâtiné d’énigmes vous faisant tantôt escalader une tour millénaire à la force de vos mains pour résoudre un puzzle antique, tantôt combattre des ennemis bien armés avec une pléthore de flingues, il se pare de trois sympathiques nouveautés qui améliorent considérablement l’expérience de jeu. Tout d’abord, les séquences d’infiltration, si elles étaient déjà présentes dans les opus antérieurs, se voient ici plus finement intégrées au gameplay grâce à un level design propice au meurtre silencieux. Vous aurez du coup toujours le choix entre affronter de face une dizaine d’opposants (et souvent risquer une mort certaine vu la résistance et l’armement de ces derniers) ou y aller plus en douceur, vous cachant dans les hautes herbes ou vous cramponnant au rebord d’une falaise et « marquant » vos ennemis un à un, façon Assassin’s Creed, pour mieux les occire en toute discrétion. Vraiment grisant grâce à une jouabilité très souple et permettant quelques petites folies pas désagréables.

La mode du grappin

Les niveaux jouent sur la verticalité pour permettre l'usage du grappin

Les niveaux jouent sur la verticalité pour permettre l’usage du grappin

Démocratisé et même surexploité dans Just Cause, l’usage du grappin est la seconde nouveauté d’Uncharted 4. Rassurez-vous, Nathan Drake ne va pas marcher sur les platebandes grandguignolesques de Rico Rodriguez et vous ne risquez pas de faire du surf à dos de missile fraichement « harponné ». Ici, vous pourrez agripper votre précieux à divers éléments bien définis par les développeurs tels que des branches d’arbres, des lustres ou encore des rebords muraux pour tenter quelques mouvements de balancier, une descente en rappel ou encore une chute libre stoppée in-extremis par votre corde salvatrice. Le tout est très permissif et offre un excellent sentiment de liberté, nous donnant l’impression, avec les capacités d’escalade innées du héros, qu’aucun endroit n’est inaccessible. Le level design abondant largement en ce sens en proposant plus de verticalité qu’auparavant, gommant habilement d’éventuels murs invisibles par l’un ou l’autre précipice ou paroi un peu trop lisse afin de garder le joueur totalement immergé dans ce rollercoaster vidéoludique. Signalons également l’habile clin d’œil de Drake à Lara avec la transposition, sous forme de poinçon alpin, du piolet emblématique de cette dernière dans les aventures du premier. La boucle est bouclée ?

Certaines zones, qui pourraient largement faire partie du prochain The Last of Us, ressemblent presque à des Open Worlds. L'exploration y gagne en intensité!

Certaines zones, qui pourraient largement faire partie du prochain The Last of Us, ressemblent presque à des Open Worlds. L’exploration y gagne en intensité!

Enfin, le dernier gros ajout de gameplay concerne la taille de certaines zones du soft. En effet, si la saga nous avait habitués à des environnements plus cloisonnés que la concurrence et relativement linéaires pour garder un rythme soutenu, cet Uncharted 4 nous offre des espaces plutôt vastes dans certaines missions, pouvant presque s’apparenter à… de l’Open World !  Du coup, les fans avaient un peu peur du syndrome MGS V, dans lequel la narration et l’intensité seraient diluées au gré d’une pléthore de missions annexes. Il n’en est rien. De fait, si des endroits comme l’Ecosse à pied, les terres boueuses de Madagascar en Jeep ou encore votre périple maritime près de la Baie du Roi proposent de faire des détours pour explorer les environs à la recherche de trésors cachés et autres notes archéologiques,  le jeu trouve toujours un moyen intelligent de vous recentrer vers votre objectif via une petite phrase de vos compagnons, un passage unique du type « pont » vers une autre zone ouverte ou tout simplement un « indice » laissé par les développeurs pour vous aiguiller. Même sans carte, impossible de se perdre ou de stopper net le rythme de l’aventure. Les fans apprécieront tandis que ceux qui espéraient un changement radical en seront pour leur frais. Encore une fois, les limites sont repoussées par des ajouts bien pensés, selon nous, le but étant d’offrir l’Uncharted ultime et pas de démarrer une nouvelle série reniant les bases posées par la trilogie PS3.

Un multi nerveux et jouissif à 60FPS!

Un multi nerveux et jouissif à 60FPS!

On terminera avec un petit mot sur le multi, que tous ceux ayant acquis la Nathan Drake Collection doivent connaître puisqu’une beta a été organisée en leur honneur. Condensé de ce qui s’est fait de mieux niveau multijoueur dans la franchise, ce mode vous permet d’incarner tous les personnages emblématiques de la licence. Vous choisissez ensuite vos armes et compétences, ces dernières se débloquant au fur et à mesure de la partie en les « payant » avec l’aide des cristaux récoltés ou des frags accumulés. Ainsi, hormis la présence des acolytes qui vous redonnent de la vie ou font le ménage à grands coups de gatling, vous pourrez également utiliser des pouvoirs mystiques issus des trésors précédemment récoltés par Drake dans ses aventures « old-gen ». Là encore, la verticalité de certaines zones permet pas mal d’excentricités, surtout avec le grappin, pour un résultat vraiment jouissif et tournant sans sourciller à 60 FPS… mais en 900p seulement, contrairement au solo en 1080p mais limité à 30FPS. La fluidité à plusieurs est à ce prix.

Le plus beau jeu PlayStation 4… c’est lui !

Visuellement, le titre est tout simplement le meilleur, toutes catégories confondues!

Visuellement, le titre est tout simplement le meilleur, toutes catégories confondues!

Ne cherchez plus : s’il fallait un maître-étalon des capacités graphiques de la PlayStation 4, vous l’avez trouvé ! Uncharted 4 propose tout simplement ce qui se fait de mieux sur console en termes de modélisation graphique et d’effets spéciaux. Les cinématiques, utilisant le moteur du jeu, sont sublimes, les personnages réalistes au possible et la mise en scène grandiose tandis que les décors ingame fourmillent de milliers de petits éléments pour rendre l’univers crédible à souhait. Particules de poussière, gouttelettes d’eau ruisselant le long des parois rocheuses, végétation dense s’écartant sur votre passage, insectes volant autour de nos héros ou encore faune locale finement reproduite sont autant d’éléments qui assurent un dépaysement constant. Le tout, s’il n’est pas exempt de certains bugs de collision, jouit de textures riches et variées, d’une netteté d’image sans pareille (1080p et très peu de motion-blur obligent… ), d’effets climatiques et lumineux à tomber (il faut voir la pluie diluvienne tropicale s’abattre sur notre héros ou les rayons de lumière perçant la cime des arbres pour le croire) ainsi que d’une profondeur de champ assez incroyable qui vous fera souvent stopper votre partie juste pour admirer la grandeur et la beauté du paysage, utilisant le mode photo au passage. Oui, la claque graphique tant attendue est là et mieux, de nombreux environnements (village à l’abandon et recouvert de végétation, décors forestiers, …) et situations nous font entrevoir ce que pourrait donner un The Last of Us 2 sur Next-Gen… avec les frissons de plaisir de circonstances.

Du grand spectacle à couper le souffle, de l'aventure, de l'action et une histoire passionnante à suivre, bien que linéaire... que demander de plus?

Du grand spectacle à couper le souffle, de l’aventure, de l’action et une histoire passionnante à suivre, bien que linéaire… que demander de plus?

La bande-son se met également au diapason puisque l’on retrouve avec plaisir les excellents doubleurs français de la saga, totalement investis dans leur rôle. Les musiques mixent allègrement thèmes contemplatifs et rythmes frénétiques pour donner un cachet « blockbuster d’action hollywoodien » bien connu des fans, mais certaines mélodies un peu plus mélancoliques font leur apparition pour accentuer le côté plus mature et humain de l’œuvre. Encore une fois, Naughty Dog n’est plus le même depuis qu’il a créé le duo Joël-Ellie… et c’est tant mieux ! On finit enfin ce tour d’horizon technique avec les bruitages, totalement dans le ton comme toujours, et bénéficiant d’un gros travail de basse sur les explosions titanesques et les éléments de la nature déchaînés dont réchappera notre héros… jusqu’à la fin ?

Must-Have ?

Incontestablement LE titre fort du catalogue d’exclusivités PlayStation 4 pour 2016, Uncharted 4 nous livre une prestation technique magistrale dotée d’une mise en scène terriblement efficace et de personnages plus matures au charisme largement rehaussé. On sent clairement l’avant et l’après The Last of Us dans la conception de jeux chez Naughty Dog, et l’ultime aventure de Nathan Drake en ressort grandie scénaristiquement et émotionnellement parlant, sans non plus en oublier ce qu’elle a toujours été : un énorme divertissement hollywoodien bardé d’humour et de scènes d’action à couper le souffle, qui profite de nouveaux éléments de gameplay et de zones plus vastes permettant d’augmenter l’aspect recherche et exploration du titre.

Alors oui, Uncharted 4 reste un jeu « linéaire » mais son sentiment de liberté intrinsèque est plus important que pour ses aînés et il représente, à notre sens, le mix parfait entre tous les éléments qui ont fait le succès de cette saga, sans la réinventer mais en l’améliorant de fort belle façon. Si les détracteurs n’y verront pas l’occasion de rejoindre Drake, les fans seront quant à eux littéralement aux anges dans cette conclusion vidéoludique ô combien inoubliable !

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Presskit Unboxing par Neoanderson

Réalisation: 19,5/20

1080p et 30FPS en solo, 900p et 60FPS en multi, le tout bardé de textures incroyablement fines, d’effets de lumière aguicheurs et d’une quantité de détails environnementaux astronomique, Uncharted 4 est tout simplement le plus beau jeu Next-Gen à l’heure actuelle ! L’image est d’ailleurs d’une netteté sans pareille, même en mouvement, et les conditions climatiques que va affronter Nathan sont saisissantes de réalisme, tout comme la modélisation des personnages. Un voyage visuel sans commune mesure, tout juste entaché par quelques bugs de collision sans incidence sur le gameplay.

Gameplay/Scénario: 17,5/20

Si le scénario risque bien d’en surprendre certains par l’étonnante maturité donnée aux héros en début et fin de récit, le centre de l’histoire reste sur les mêmes bases que ses aînés : une immense chasse au trésor qui vous fera visiter des lieux d’une rare beauté, certes, mais sans vous permettre le moindre embranchement scénaristique majeur. Linéarité quand tu nous tiens. Le gameplay, quant à lui, parlera d’entrée de jeu aux fans de la saga mais se dote de quelques ajouts propres à repousser les limites de la franchise : grappin, environnements plus ouverts ainsi qu’un level design plus vertical et propice à l’infiltration vont changer certaines habitudes des gamers, pour un bien d’autant que la souplesse de la jouabilité est terriblement agréable et permet pas mal de petites folies en matière d’enchaînements de mouvements acrobatiques.

Bande-Son: 19/20

Doubleurs français présents depuis les débuts et totalement investis dans leur rôle, bruitages réalistes au possible, explosions tonitruantes et thèmes musicaux dignes d’un blockbuster américain, la bande-son d’Uncharted 4 est un modèle du genre.

Durée de vie: 18,5/20

Uncharted 4 est bien plus long que ses aînés, et n’ennuie pourtant jamais. Comptez ainsi une grosse quinzaine d’heures pour en faire le tour et une très bonne replay value pour la recherche des trésors, notes et autres documents qui vous en apprendront plus sur l’histoire. Ajoutez à cela un multi nerveux au possible et vite addictif, et vous comprendrez que vous allez passer pas mal de temps en compagnie de notre cher Nathan Drake.

Note Globale N-Gamz.com: 19/20

Uncharted 4 n’a déçu aucune de nos attentes ! Nous voulions le plus beau jeu Next-Gen ? Nous l’avons ! Nous souhaitions une durée de vie exemplaire et une histoire plus sombre et mature que les précédents volets pour une conclusion épique ? Vœu exaucé ! Nous réclamions des ajouts de gameplay pour varier les plaisirs et un meilleur équilibrage entre action et exploration, avec enfin de l’infiltration qui vaut le coup ? Il suffisait de demander ! Alors oui, Uncharted 4 ne réinvente aucunement la saga et conserve, bien que moins « ressentie » cette fois,  sa linéarité qui lui est propre… Mais bon sang quelle claque aussi bien visuelle qu’en termes de plaisir de jeu une fois la manette en main ! Moins culte qu’un The Last of Us, mais totalement inoubliable quand même pour un titre qui comblera les fans au-delà de leurs espérances.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!