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Annoncé en plein Nintendo Direct de janvier 2013 sous les acclamations des fans de RPG, le Cross Over improbable entre les univers de Shin Megami Tensei et Fire Emblem avait toutes les cartes en main et une sacrée pression sur les épaules pour devenir le meilleur jeu de rôle de la Wii U. Seulement voilà, quelques mois plus tard, les premières images officielles du titre et de son look Pop Kawaï Idol ont littéralement généré une levée de boucliers de la part des gamers, ne comprenant pas ce que cet univers acidulé avait de cohérent là où Megaten était « dérangeant » à souhait tandis que Fire Emblem optait pour un monde guerrier au possible. Et pourtant, à sa sortie en 2016, le titre s’est imposé comme l’un des meilleurs jeux de rôle de la Wii U. Hélas, il ne connut pas le succès escompté, la faute aux faibles ventes de la machine. Du coup, voir Atlus et Nintendo redonner une seconde chance au soft avec un portage bourré de bonus sur Nintendo Switch… comment ne pas craquer?

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Les nouveautés en vidéo

NDLR: Etant donné les conditions très restrictives imposée par Nintendo concernant la capture vidéo de la version Switch, nous avons été dans l’impossibilité d’enregistrer un vidéo-test complet digne du soft, aussi avons-nous décidé de vous proposer celui de la version Wii U, sensiblement identique et non soumis aux restrictions précitées.

Réalisation: 18/20

Personnages charismatiques aux dimensions réalistes et finement modélisés, Tokyo contemporain plutôt crédible bien que très compartimenté, ennemis dérangeants à souhait et animation sans faille font de ce Tokyo Mirage Sessions un excellent représentant du genre J-RPG sur la nouvelle console de salon de Nintendo. Bien entendu, il va falloir adhérer à son look plein de pop-attitude nippone, mais le spectacle visuel est bel et bien au rendez-vous, magnifié au travers de somptueuses cinématiques animées qui vont souvent vous déscotcher la rétine. De plus, les temps de chargement horripilants de la version Wii U ont ici été sensiblement réduits. Dommage donc que l’un de nos reproches sur l’opus originel, à savoir des donjons qui auraient mérité d’être un peu plus inspirés sur le plan du design artistique, n’ait pas été revu. Mention spéciale par contre aux costumes additionnels issus de Persona ou Fire Emblem!

Gameplay/Scénario: 15/20

Avec ses combats haletants, techniques et incorporant aussi bien la triangulation des armes de Fire Emblem que les affinités élémentaires de Megaten, ce Tokyo Mirage Sessions FE Encore est une vraie réussite qui parvient à conserver une bonne base de stratégie sans jamais devenir prise de tête. La montée en niveau est très courante, le crafting d’armes pour apprendre de nouveaux sorts se montre bien fichu, et il y a tout un tas de petites notions très intéressantes comme le niveau de succès auprès des foules, les quêtes d’amitié, les mini-games pour se faire un nom dans le milieu de l’entertainment nippon mais aussi et surtout les fameuses « Sessions » qui permettent jusqu’à une vingtaine d’enchaînements automatisés en plein combat. Hélas, on déplorera un level design des donjons parfois atroce, bardé d’énigmes inintéressantes et frustrantes par leur répétition. A ce niveau, on aurait vraiment apprécié une génération aléatoire à la Persona plutôt que ces levels bien trop bourrés de monstres et sans réelle inspiration, vous obligeant à faire quelque peu de grinding alors que vous voudriez surtout éviter le plus de rixes possibles. Enfin, le scénario est bien plus profond qu’il n’y paraît de prime abord, mais ne vous retournera jamais le cerveau par sa complexité et ses cliffhangers ahurissants. Par contre, on apprécie le fait qu’Atlus ait ajouté un récit et un donjon supplémentaire ainsi que la possibilité de raccourcir les animations des Sessions et même d’utiliser Tiki, Maiko et Barry durant ces dernières.

Bande-Son: 17/20

Si vous aimez la j-pop mâtinée de thèmes sombres dans les donjons, vous allez ADORER la B.O. de ce Tokyo Mirage Sessions #FE. Véritable hymne à l’amour de la musique contemporaine nippone, elle vous propulsera directement dans le milieu si aguicheur des Idols à grands coups de rythmes entraînants et acidulés. Le doublage japonais est également très convaincant, donnant vie aux combats avec pas mal de parlotte bien stylée entre deux coups. Gros soucis : aucun sous-titre n’est prévu durant les affrontements, ce qui peut être un handicap notamment lors des rixes contre les boss… qui semblent vous en dire beaucoup sans que vous ne compreniez rien. On aurait également aimé que les cut-scenes soient au moins doublées en anglais, tout comme les chansons, histoire d’ouvrir le soft à un plus large public, surtout pour un titre qui fait de la musique l’une de ses pierres angulaires. Heureusement que « She is », la mélodie additionnelle interprétée par Tsubas et Kiria, comblera de bonheur les adeptes de J-Pop!

Durée de vie: 16/20

Comptez plus d’une trentaine d’heures pour boucler le jeu, avec un peu de grinding, et largement le double pour réaliser les nombreuses quêtes annexes offertes par les monstres et les scénarios d’amitiés vous permettant de créer des liens plus forts avec vos coéquipiers, le tout sans parler du récit inédit et du stage supplémentaire. Un constat plus que satisfaisant, surtout si l’on y ajoute l’énorme replay value des donjons qui, bien que trop longuets et dénués d’un level design bien pensé, offrent néanmoins de nombreuses voies optionnelles bloquées lors de votre premier passage et bardées de bonus.

Note Globale N-Gamz.com: 18/20

S’il a pu effrayer les fans de Megami Tensei et de Fire Emblem dans un premier temps à cause de son propos résolument pop-kawai, Tokyo Mirage Sessions #FE a réussi, en 2016 et sur Wii U, le tour de force de marier de très bons éléments de ces deux sagas tout en créant une nouvelle franchise qui parvient à exister par elle-même. Ce portage sur Nintendo Switch se révèle d’ailleurs encore meilleur que l’opus originel avec l’ajout de nombreux bonus pour cet hommage vibrant à la j-pop. Un soft qui vous fait vivre comme si vous étiez le quotidien des Idols japonaises dans un J-RPG Tour par Tour au gameplay travaillé, addictif et chronophage, qui ne souffre au final que d’un réel manque de localisation et surtout d’un level design vraiment déplaisant pour ses donjons. Pas de quoi bouder ce titre qui se place d’office comme l’un des meilleurs de sa catégorie sur Switch. Un must have pétillant, rafraîchissant et passionnant… un peu comme une Idol en fait !



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!