Review

L’année 2016 sera-t-elle nommée “année des Remaster”? Cette fois-ci, le jeu qui passe par la case « Lifting Next-Gen » n’est autre que le RPG The Witch and the Hundred Knight, développé à l’origine sur PS3 par NIS, que l’on connaît tous pour ses jeux de rôle nippons déjantés, Disgaea en tête. Graphismes remaniés, certes, mais aussi contenu additionnel presque obligatoire, cette version en vaut-elle au final la chandelle ? Montez sur vos balais et venez le découvrir dans ce test !

Je rêve d’un monde… marécageux !

La provocante Metallia, aussi belle qu'irritante, veut se venger de la Terre entière !

La provocante Metallia, aussi belle qu’irritante, veut se venger de la Terre entière !

Le jeu nous raconte l’histoire d’un duo légendaire incarné par Metallia, la sorcière du marécage, et son laquais démon humanoïde : le « Hundred Knight » qu’elle a invoqué depuis un royaume ténébreux afin qu’il la serve religieusement. Ayant été confinée dans les recoins du marais pendant des années, notre petite jeteuse de sort au caractère bien trempé a développé une certaine haine contre le monde entier. Elle espère donc partir en croisade et détruire ses adversaires pour soumettre à sa volonté tout le continent, en étendant au passage son repaire boueux aux moindres recoins de la planète.

Pour cela, une seule solution : détruire les piliers de la tempérance, sortes de gardiens silencieux qui maintiennent l’équilibre sur Terre. Une fois ces monolithes défaits, Metallia pourra faire déferler ses eaux poisseuses de plus en plus loin ! Et c’est à vous, le Hundred Knight, qu’incombe cette tâche ingrate ! Amusez-vous bien… ou pas !

La complexité ça a du bon !… et du moins bon…

Un gameplay bien plus chronophage qu’il n’y paraît au premier abord, dommage qu’il soit si mal expliqué

Un gameplay bien plus chronophage qu’il n’y paraît au premier abord, dommage qu’il soit si mal expliqué

Si l’histoire peut sembler assez basique et sans prise de tête, ce n’est certainement pas le cas du gameplay. Ainsi, après un tutoriel un peu trop long, on maîtrise les bases : se mouvoir, courir, esquiver, attaquer et parer. Mais une fois que vous sortez de cette partie, le soft arrête de vous tenir par la main pour de bon. Tout ce qu’on vous proposera, ce seront quelques explications durant les temps de chargement. Je pèse mes mots en disant cela, surtout en sachant que je suis un féru de la série des Dark Souls, mais la courbe d’apprentissage dans The Witch and the Hundred Knight est extrêmement abrupte.

Le titre vous invite donc à explorer des donjons remplis de monstres, de trésors et autres secrets. Le tout se présentant sous forme de hack n’ slash hybride, avec un côté manga qui ne s’en cache absolument pas. La partie la plus importante du gameplay réside surtout dans une mécanique malheureusement pas très bien expliquée ingame : l’utilisation des GigaCals. En gros, Metallia ne peut pas quitter le marécage, mais elle peut tout de même assister le Hundred Knight grâce à sa magie, à distance. Pour cela, elle aura besoin de ses GigaCals pour canaliser ses pouvoirs. Cette ressource, essentielle pour battre certains ennemis, n’arrête pas de diminuer avec le temps et cette diminution peut même se voir accélérée par certains facteurs tels qu’explorer une zone trop longtemps ou subir des dommages. Tant que vous avez assez de GigaCals, vous pouvez être vaincu puis ressuscité (même si cela vous coûtera bonbon) mais une fois que votre compteur est à zéro, vous serez expulsé du donjon à coups de pieds dans l’arrière-train et devrez tout recommencer ! Vous avez plusieurs possibilités pour remplir votre jauge de GC : vaincre des ennemis, utiliser des items dans votre menu ou carrément manger les adversaires que vous avez affaiblis. Oui, vous avez bien lu !

Du fan-service? Jamais entendu parler...

Du fan-service? Jamais entendu parler…

Etant donné que les donjons que vous explorez sont vastes et que les monstres peuvent y être extrêmement dangereux, il sera important de ne pas agir de manière frivole ! Chaque mouvement, coup ou faux-pas peut vous coûter cher en GC. Pour rajouter à la tension déjà bien présente, votre Hundred Knight frappe de façon extrêmement lente, et même si vous pouvez lui ajouter des combos en l’armant avec divers instruments de mort, il y a TOUJOURS un délai entre votre pression sur le bouton et le coup porté. Cela procure une sensation de stress pendant les combats qui n’est pas sans rappeler les coups de fouet nonchalants de Simon Belmont dans le premier Castlevania (les passionnés comprendront). Enfin, pour couronner le tout, une barre d’endurance vous donnera un repère visuel sur votre état de fatigue, vous aidant à être plus stratégique avec vos actions car oui, tout brûle de l’endurance dans ce soft, même sprinter !

Aller plus loin… mais pas trop !

La structure des donjons, quant à elle, est assez satisfaisante avec un rapport de risque / récompense qui vaut le coup. Si on note la présence de nombreux de checkpoints qui vous permettent de revenir à la base et de faire le plein de GC, le jeu nous pousse quand même à avancer le plus possible sans faire d’aller-retour vers votre QG, en nous récompensant avec des points d’expérience, des power-ups de statistique et des loots de donjons plus prestigieux. Cela dit, si vous êtes vaincu, vous perdrez tous vos trésors, et je dis bien TOUS !

Le scénario proposent des personnages au background plutôt recherché, même si certains, dont Metallia, mettent un peu plus de temps pour se révéler complètement

Le scénario proposent des personnages au background plutôt recherché, même si certains, dont Metallia, mettent un peu plus de temps pour se révéler complètement

Vous pouvez équiper votre Hundred Knight avec pas moins de 5 armes différentes, dont vous pourrez monter les niveaux, ce qui vous permettra d’être stratégique même dans votre leveling up en décidant quoi modifier et quand, ou encore en ajoutant des effets élémentaires et autres attributs. En analysant vos ennemis et en créant une combinaison d’armes spécifique à vos besoins, vous pourrez sortir des combos ravageurs qui laisseront à peine le temps de dire « ouf » à vos Némésis. Ensuite, vous pourrez utiliser les « Tochkas », des techniques magiques variées que vous allez débloquer au fur et à mesure de votre avancée. Elles pourront aller du simple projectile élémentaire aux pièges et autres trompe-l’œil qui vont semer la zizanie chez vos adversaires ! En effet, ces derniers possèdent des « émotions » avec lesquelles vous pourrez jouer pour tourner le combat à votre avantage. Selon l’ennemi, la situation et vos outils, vous pourrez aller jusqu’à effrayer à mort ou même faire tomber amoureux de vous vos opposants. Dernière petite chose amusante : quand vous entrez dans un village, vous pouvez soit visiter les maisons pour faire connaissance avec les habitants, soit… les piller sans pitié pour débloquer objets clés et trésors aguicheurs !

Vous l’aurez compris, The Witch and the Hundred Knight ne manque donc pas d’idées intéressantes, ce qui rend le fait que beaucoup d’entre elles ne soient pas expliquées dans le jeu en lui-même incroyablement frustrant ! Sincèrement, si je n’étais pas allé voir les contrôles dans mon menu d’options, je n’aurais jamais vu que l’on pouvait manger ses adversaires, par exemple. Après plusieurs heures d’aventure, je me sentais encore comme un novice ayant juste acquis les bases. Le titre vous apprend son gameplay à la dure, vous voilà prévenu !

Une nature morte, c’est une nature quand même !

Les effets visuels flattent la rétine et l'animation est ultra fluide pour cette version HD!

Les effets visuels flattent la rétine et l’animation est ultra fluide pour cette version HD!

Visuellement, le soft est vibrant et vivant. Les couleurs rayonnent de partout, et même quand le ton est sombre, on est charmé par les nuances qui s’écoulent sur l’écran. Le design des personnages est souvent original, et les représentations de ceux-ci, bien que dans un style indubitablement « manga », sont charmantes. Le directeur artistique n’a d’ailleurs pas lésiné sur les formes des personnages féminins, dans la plus grande tradition nipponne.

Puisqu’on parle des personnages, on peut également noter le doublage anglais qui n’a rien à envier à la version originale en japonais ! Les voix sont adéquates, et l’adaptation des répliques est brillante, ce qui n’est pas toujours une partie de plaisir quand on localise un soft! Les effets visuels sont également très beaux. Chaque attaque fait déferler une nuée de magie, d’électricité ou de puissance et on ressent un grand plaisir et un bon sentiment de puissance à enchaîner les attaques sur ses opposants. Vous vous en doutez, qui dit Revival dit graphismes remaniés ! Et en effet, ces derniers sont plus nets, ce qui aide pas mal dans le gameplay. Dans la version originale, il pouvait arriver que l’écran devienne un peu flou et brouille l’action.

Non, vous ne rêvez pas: Metallia est jouable dans cette version!

Non, vous ne rêvez pas: Metallia est jouable dans cette version!

Niveau contenu additionnel, vous aurez droit à un tout nouveau donjon : La Tour Infinie. Elle consiste en une suite de pièces où des défis vous seront posés, comme par exemple battre tous les ennemis d’un étage avant de pouvoir se diriger vers le suivant. C’est une façon assez facile de faire grimper le niveau de votre Hundred Knight quand vous trouvez qu’il manque d’entraînement ! Ce mode ajoute quelques heures d’amusement en plus, mais n’apporte rien de nouveau à l’histoire. Par contre, vous pourrez y incarner Metallia, ce qui est particulièrement plaisant!

Ding Dong la sorcière… n’est pas morte !

Avec des graphismes et une ambiance très inspirés par les contes des frères Grimm ainsi qu’un gameplay dur mais fun à la fois, The Witch and the Hundred Knight est un RPG plus que correct dans son genre. Certes, quelques gamers pourraient être repoussés par le langage obscène et le caractère presque insupportable de Metallia, mais plus l’histoire avance, plus son personnage prendra forme et vous offrira une narration intéressante. NIS nous livre donc un jeu de rôle hardcore mâtiné de beat’em all et de hack’n’slash, qui intéressera grandement les plus téméraires d’entre vous, pour peu qu’ils passent le cap du difficile apprentissage imposé par les développeurs.

La bande-annonce

Réalisation: 16/20

Dotés de graphismes en HD vibrants et franchement beaux, The Witch and the Hundred Knight jouit également d’un framerate qui ne ralentit pas et d’une direction artistique enchanteresse. On sent que les développeurs ont fait des efforts visibles pour que le jeu soit plaisant à regarder.

Gameplay/Scénario: 17/20

Un scénario sympathique et qui vous tiendra en haleine tout du long, avec des personnages qui prendront parfois leur temps pour se développer vers leur potentiel maximal (notamment Metallia…). Le gameplay est jouissif, chronophage et bien pensé, mais seulement quand vous en aurez maîtrisé toutes les facettes, ce qui n’est pas une tâche aisée tant les explications sont aux abonnées absentes !

Bande-Son: 18/20

Des morceaux magiques et épiques, les pièces orchestrales de cette bande-son vous laisseront bouche bée et ajouteront du pathos aux combats titanesques contre les boss ! Les doublages anglais, quant à eux, n’ont absolument pas à rougir de leurs homologues nippons.

Durée de vie: 16/20

Avec des donjons extrêmement vastes à explorer, des quêtes annexes variées et un bon nombre de secrets, le soft vous offre d’innombrables heures de jeu ! Ajoutez à cela différentes difficultés et le mode Tour Infinie et vous prolongerez encore un peu le plaisir !

Note Globale N-Gamz.com: 16/20

Si vous êtes un amateur des RPG nippons, ne passez pas à côté de ce soft bien fun et décalé qu’est The Witch and the Hundred Knight, où l’on joue finalement un peu le rôle du méchant, mais qu’est-ce que c’est bon ! Le gameplay est complexe, certes, mais dispose de nombreux éléments plutôt bien pensés et chronophages malgré un gros manque d’explications sur ces derniers. Un jeu pour hardcore gamer qui devrait leur procurer une expérience très satisfaisante au final, le tout sur une bande-son tout bonnement incroyable.



About the Author

Snakethoot
Je baigne dans la culture vidéoludique depuis ma plus tendre enfance, elle m'a façonné, elle m'a donné le goût pour les passions qui m'animent aujourd'hui. J'accorde la plus grande importance à chaque détail, aussi infime soit-il, pour être certain de saisir tout l'arôme que l'expérience d'un jeu-vidéo peut m'amener (Appelez-moi le romantique virtuel...). Cosplayeur à mes heures perdues, mon dévolu se jette aussi sur le septième art, les comics et la musique. Les passions comme les avis sont faits pour se partager et se discuter, ne soyez pas timides!