Review
Après avoir vaincu Ganon, plus connu sous le nom du fléau, on aurait pu espérer pour Hyrule une petite reconstruction dans la joie et la bonne humeur mais c’était sans compter sur une nouvelle menace qui risque de plomber l’avenir de Link et de la princesse Zelda dans ce tant attendu The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom ! Et oui, 2017 est déjà loin derrière nous mais s’il y a bien un soft qui a su garder sa base de joueurs sur la Switch, c’est assurément Breath of The Wild ! Aujourd’hui, nous voilà en 2023 et le monde va trembler une nouvelle fois sous le rouleau compresseur Action-RPG de Nintendo ! Alors retrouvons donc notre blondinet à grandes oreilles avec un plaisir non dissimulé et embarquons pour un test qui sait prendre… de la hauteur !
On prend les mêmes et on recommence…ou presque !
Hyrule se remet doucement sur pied après les événements de Breath of the Wild et vous êtes en train d’escorter la charmante princesse Zelda dans les sous sol du château d’Hyrule, car la demoiselle est persuadée que la Clef des Anciens qui peuplaient ce monde bien avant vous se situe en ces lieux. Un nouveau phénomène s’est également déclaré : les miasmes ! Ces derniers empoisonnent les terres et ceux qui les touchent mais étrangement, vous et la princesse y êtes visiblement peu sensibles.
Si bien que vous n’êtes que tous les deux pour errer sous cette terre hostile. Bien entendu, vous allez finir par trouver ce que vous êtes venus chercher mais votre audace va réveiller la momie bien desséchée d’un mal ancestral qui a déjà, par le passé, tenté de mettre Hyrule à feu et à sang ! Il est bien trop tard ceci dit pour reculer et Zelda va plonger dans un puits qui semble sans fond tandis que Link va perdre son épée mythique et voir son corps se faire corrompre… avant de sombrer.
Heureusement, il émerge en des lieux étranges où un être fantomatique va lui confié avoir sauver son bras en… lui greffant le sien ! Vous allez devoir rapidement vous rétablir pour comprendre que le monde qui vous entoure désormais est celui des Anciens. La technologie Sonneau règne ici en maître et vous allez pouvoir vous familiariser avec elle ainsi qu’avec les nouveaux pouvoirs qui débarquent en bonus avec votre bras.
Votre mission principale est simple : retrouver la princesse Zelda ! Cependant, vous allez vite vous rendre compte qu’Hyrule n’est pas au bout de ses peines : un blizzard sans précédent se déchaine du côté des Piafs, les Gérudos sont noyés dans une tempête de sable, quant aux Gorons… un drôle de mal les accable, mettant en péril toute l’industrie minière et la vie du peuple. Enfin, les zoras ne sont pas épargnés non plus et se prennent des vagues de boue qui semblent tomber du ciel et risquent de pourrir la source d’eau sacrée du peuple aquatique.
Je ne vous en dirai pas plus concernant le scénario et vous laisse le bonheur de le découvrir par vous même, de vous plonger dans ce passé encore plus lointain que celui que l’on a connu grâce à Hyrule Warriors et cet avenir qui pourrait devenir très sombre sans vous pour le sauver à nouveau. Le scénario de ce Tears of the Kingdom est clairement des plus solide et il faudra même prévoir les mouchoirs par moment. Nintendo nous prouve que sa licence chérie n’a pas fini de nous surprendre même après avoir passé plus de trente ans à nos côtés.
Petit coup de neuf sur le gameplay
Le bras de Link nous permet d’acquérir de nouveaux pouvoirs ! Emprise vous permettra ainsi de porter des objets, même à distance, et de les coller à d’autres éléments, ce qui vous permettra de fabriquer les fameux véhicules et autres créations diaboliques que vous avez pu voir fleurir sur le net ces derniers jours. Rétrospective, quant à lui, fera remonter le temps à des objets en mouvement tandis qu’Amalgame vous permettra de faire fusionner des objets avec votre arme, votre bouclier ou encore vos flèches histoire de pouvoir faire toujours plus de dégâts.
Infiltration, enfin, vous donnera la possibilité de traverser les surfaces qui se situent au dessus de votre tête et vous retrouverez bien entendu l’appareil photo ainsi que votre tablette avec ses encyclopédies à remplir. Rien n’a changé niveau maniement et vous reprendrez très (trop ?) vite vos vieilles habitudes qui vous ont collé à la peau pendant plus de deux cents heures de jeu sur BotW et qui rempliront certainement pour la même durée de vie votre périple sur Tears of the Kingdom.
Par contre, il faut reconnaître que les premiers moments de création avec Emprise sont peu intuitifs mais une fois qu’on a pris en main le bestiau, on peut vraiment faire des constructions monstrueuses qui nous aideront dans nos déplacements mais aussi à résoudre des énigmes, à juste se simplifier la vie ou encore à faire monter ses compétences de torture en attendant la sortie de Diablo IV, les pauvres korogus en voyant déjà de toutes les couleurs sur les réseaux sociaux.
En parlant de déplacements, pourquoi ne pas aborder l’exploration ! Le soft nous propose en fait la map de BotW revue et corrigée suite aux évènements qui s’abattent sur Hyrule mais cette fois vous allez pouvoir prendre de la hauteur (ou de la profondeur…) puisque la carte s’étale désormais verticalement sur trois niveaux. Vous aurez ainsi accès aux cieux et au monde sous-terrain pour satisfaire votre soif de promenade.
On ne se serait pas déjà rencontré ?
Est-ce dû à cette immensité que l’on ressent par moment une espèce de lassitude dans notre balade ? Peut-être mais j’ai l’impression que TotK nous propose moins de choses à faire que son prédécesseur. A moins que ce ne soit cette désagréable impression de… « déjà vu » ? Même endroits ou presque, même bestiaire ou presque, mêmes armes et armures… on a déjà soupé de cet univers et on aurait peut-être apprécié avoir plus de piquants, de surprises et de découvertes. Cela n’enlève rien à la qualité de l’aventure, entendons-nous bien, mais il manque un petit quelques chose pour nous enlever cette impression de « on n’est jamais vraiment parti, on est dans BotW depuis 2017 avec quelques ajouts bien classes ».
Les sanctuaires sont bien entendu toujours de la partie, nous proposant de tester nos neurones ou la force de Link. On retrouvera bien entendu les korogus et leurs noix, qu’ils soient bien cachés, qu’ils vous demandent de résoudre des défis ou qu’ils vous supplient d’aller retrouver leur pote installé plus loin. Les auberges et villages que l’on a aimé découvrir dans BotW répondent présents pour vous accueillir avec leur lot de quêtes secondaires toujours scénaristiquement agréables et parvenant parfois à nous sortir du tragique et de l’urgence de la situation.
Les donjons des créatures qu’il faudra vaincre pour avancer dans la trame principale vous proposeront d’utiliser les pouvoirs de vos amis, une petite touche de nouveauté agréable. N’allez d’ailleurs pas croire que vous devrez dire adieu à ces nouvelles capacités une fois les boss achevés car vous les embarquerez dans votre nouveau bras une fois la quête terminée ! Cela vous facilitera l’exploration d’Hyrule et vous permettra parfois d’ouvrir de nouveaux accès.
La voie des airs est, quant à elle et pour être honnête, un poil décevante. Rien de bien méchant mais juste que lorsque l’on débute notre aventure, on se retrouve littéralement sur des îles qui laissent présager des aventures aériennes sur des îlots hyper développés alors qu’au final, on n’en retrouvera assez peu une fois lancé pour de bon dans l’aventure. Quand on voit que le studio a axé beaucoup de sa communication sur ces fameuses îles flottantes, c’est un peu incompréhensible. Quant aux profondeurs, on y trouvera surtout un lieu de farm intensif.
La belle Hyrule…
Je vois déjà venir les pros du graphisme réaliste tomber comme une nuée de corbeaux sur le soft mais ici, à N-Gamz.com, on se satisfait pleinement de ce que Nintendo nous propose avec sa Switch. On préfère profiter totalement d’une direction artistique plutôt chouette, de ses nuits de pleine lune rouge, de ses plages mystérieuses, bref on aime cet univers coloré et empli de mystères à découvrir. Forcément, on croisera parfois des lags dès que l’action s’emballe trop mais rien qui ne nuise globalement à notre aventure. Pas de grosse révolution pour cet opus donc : les cinématiques sont toujours charmantes, le level design est ingénieux et la bande-son est canon, avec un doublage français qualitatif.
Un peu trop cuite comme recette ?
The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom est une fabuleuse suite. Elle nous emmène à nouveau dans une aventure légendaire qui marquera le paysage vidéoludique, sans aucun doute, avec autant de force que ne l’a fait Breath of the Wild. Mais il n’empêche que malgré ça, il reste en bouche une impression assez forte de « déjà-vu ». Je suis navrée mais bien qu’étant une fana inconditionnelle de la licence, je dois bien dire que le soft sent parfois le réchauffé.
Dans BotW, on était dans une soif de découverte qui semblait intarissable alors qu’ici elle est plus raisonnée. On est en terrain conquis et malgré quelques excellentes surprises, on garde ce sentiment d’être dans un « copier-quasi coller » de notre précédente aventure. Alors c’est compréhensible puisque les évènements des deux softs s’enchaînent, j’imagine donc qu’il fallait un lien indestructible entre nos deux épopées mais ça manque de cette petite étincelle.
Bon, disons honnêtement que cette fameuse étincelle est présente quand on se lance pour la première fois dans le soft car on est heureux d’être à nouveau en Hyrule, on est plongé dans une civilisation qui nous en met plein la vue, on veut en savoir plus, on veut s’immerger dans ses restes de savoirs perdus et de paysages mais… on comprend très vite que l’on va être limité dans cette nouveauté !
Je ne dis pas que l’on se lasse de Tears of the Kingdom mais plus clairement que je ne me vois pas faire 300 ou 400 heures comme ce fut le cas dans BotW. Peut-être que je me trompe, je ne lis pas encore dans l’avenir. Alors oui, il y a des petits plus qui proposent un brin de folie grâce aux pouvoirs inédits qui mettent à l’épreuve notre esprit créatif et c’est assez génial… mais on aurait apprécie plus de nouveautés aussi concernant le bestiaire et notre garde robe. Un peu de renouvellement, que diable !
The Legend of Zelda Tears of the Kingdom Trailer
Note N-Gamz.com: 17/20
The Legend of Zelda Tears of the Kingdom s’installe comme un excellent successeur à Breath of the Wild, un très (très, très) bon Action-RPG et un fameux Legend of Zelda même si je sais que certains n’adhèrent pas à cette nouvelle recette sauce monde ouvert sandbox mais ce n’est pas mon cas. Cependant, je ne trouve personnellement pas qu’il dépasse son prédécesseur. En effet, BotW a posé les bases d’une nouvelle mouture pour une licence ayant plus de trente ans, de façon audacieuse, et Nintendo l’avait réalisé avec brio. Cependant, Tears of the Kingdom nous la joue « oon prend les mêmes et on repart », perdant un peu de cette magie de la nouveauté, de cette découverte pure et dure qui nous avaient tant enflammés en 2017. Je ne doute pas que 2023 sera aussi l’année de Zelda et de notre chevalier intemporel, je tente de prendre des pincettes, mais à la rédaction on est un peu moins porté par la hype et l’engouement général dont la presse « mainstream » nous a bombardés dès la levée d’embargo. Pour nous, Tears of the Kingdom est un excellent soft, une aventure qui nous transporte mais certainement pas une bombe révolutionnaire comme son aîné. Sur ce, je file car « Daddy Ganon » m’attend !