Review

Après vingt-cinq ans d’absence depuis l’opus originel et sept ans depuis le remake de ce dernier (Second Contact), Cutter Slade revient enfin dans notre monde vidéoludique pour nous proposer une suite à Outcast sobrement baptisée Outcast A New Beginning. Aux commandes, on retrouve les créateurs originaux, à savoir les belges d’Appeal Studios, ainsi que THQ Nordic qui entendent nous livrer une aventure à la sauce monde ouvert Next-Gen (PS5, Xbox Series et PC) sur fond de science-fiction. Si le premier soft avait assurément marqué son époque grâce à son moteur 3D révolutionnaire à base de technologie Voxel, ce retour qui ne parlera sûrement qu’aux vieux de la vieille peut-il tout autant s’imposer que son aîné dans un paysage vidéoludique qui déborde littéralement de titres du même genre ? La réponse tout de suite dans mon test !

John McClane rencontre Avatar

« Une suite aux mêmes objectifs : rentrer au bercail ! »

Dans Outcast A New Beginning, vous incarnez Cutter Slade, un ex Navy-Seal qui se retrouve propulsé sur la planète Adelpha. Là, il va se rendre compte que les humains sont vraiment des pourritures prêtes à tout pour piller les mondes d’autrui en se la jouant bons gros colons et en massacrant faunes et flores locales. Et dans cette configuration, c’est vous qui êtes le sauveur, l’élu de cet univers sur fond d’incompréhension, de loupés mémoriels et de volonté de rentrer chez vous. Rien de bien novateur pour cette recette qui, sur le principe, fonctionne relativement bien. Dans les faits par contre, …

En effet, tout le scénario du soft nous est balancé dans les cinq premières minutes sans aucun ménagement et on prend rapidement conscience que notre Cutter Slade est désormais très loin de son image de John McClane (il était d’ailleurs doublé par le très regretté Patrick Poivey) du premier volet, lui qui nous balançait avec plaisir tous les stéréotypes du héros des films d’action des 90’s, un poil vulgaire, toujours badass et balançant des répliques qui faisaient forcément sourire derrière l’écran. Non, ici on constamment en pleine diarrhée verbale car notre perso a visiblement besoin de commenter TOUT ce qui se passe, TOUT ce qu’il voit, même en combat, nous donnant presque envie de lui ôter les cordes vocales !

« Des combats mous et des dialogues bien trop longs »

Alors certes, le doublage est bon et on n’est pas dans un problème d’acting mais plutôt de rédaction car on se trouve dans le trop plein, le trop lourd, le trop prévisible, le trop « trop »… tout le temps. Le souci est général et se retrouve dans quasiment tous les dialogues du soft, ce qui devient rapidement agaçant, voire carrément lassant. Ne comptez donc pas sur un récit de haute volée ou encore des joutes verbales mémorables dans cette nouvelle aventure.

Sauvez le monde… mais un village à la fois…

Votre avancée dans votre quête de retour au bercail ne peut se faire qu’au travers de votre progression dans le sauvetage d’Adelpha. La grande prêtresse locale a en effet besoin des preuves de votre bonne volonté et va vous envoyer parcourir le monde afin de montrer votre valeur dans les sept grands villages qui peuplent la map. Entre quêtes aller-retour sans réel intérêt, nettoyage de zones envahies d’ennemis corrompus ou de vilains droïdes et piratage d’un ordinateur pour récupérer le cœur d’une porte des étoiles qui servira de TP, ça ne casse pas trois pattes à un canard et si le principe se laisse aborder gaiement les premières fois, c’est ensuite un enfer de répétition dont vous ne pourrez pas sortir indemne car ces missions sont obligatoires pour faire progresser la trame principale. Ajoutons que les quêtes annexes ont elles aussi des missions annexes, le tout enrobé dans un journal pas des plus intuitifs et vous obtenez… un concept usant !

« Des déplacements très sympathiques en Wing Suit »

Malgré tout, le gameplay se montre sympa et se laisse prendre en main rapidement, étant plutôt du genre dynamique. Niveau mouvement, on pourra compter sur un jet pack et une combinaison façon Wing Suit pour obtenir des déplacements fluides et assez peu restrictifs dans un monde ouvert plutôt joli. Quant aux armes, le système de visée semble parfois aléatoire et l’impact n’est pas optimal. Les affrontements se révèlent donc assez mous et l’IA adverse ne pousse pas à proposer de rixes épiques.

Enfin, question réalisation et si ce Outcast A New Beginnin n’est pas vilain et qu’il rend honneur à son esprit AA, il nous noie hélas dans une armée de bugs de collisions et de textures ultra répétitives qui viennent flinguer la profondeur de champ et donnent l’impression que l’on se trouve dans un soft vieillot. Les villages sont cependant sympathiques, le level design est assez bien pensé mais ça manque clairement de piment. On est censé être sur une autre planète et pourtant on pourrait largement se croire aux commandes de Lara dans une nouvelle aventure archéologique sur notre bonne vieille Terre. Ajoutez à cela des ennemis qui disparaissent, une bande-son qui saute, des soucis d’apparitions de textures, des sous-titres qui se switchent de langue tout seul et j’en passe et vous comprendrez que que l’expérience n’est pas des plus agréable lors de notre aventure sur Adelpha.

Outcast A New Beginning : Trailer

Note N-Gamz : 10/20

Outcast A New Beginning s’avère de prime abord plutôt agréable au point que l’on se dit rapidement que s’il ne sera pas le titre de la décennie, il se laissera parcourir avec plaisir et fun. Hélas, les heures passent et la lassitude se fait de plus en plus grande à cause d’une boucle de gameplay totalement ratée et répétitive. Je ne pense donc clairement pas que le soft nous laisse le même souvenir impérissable dans vingt-cinq ans que celui laissé par son illustre aîné. Il faut dire qu’entre son héros qui finit par nous sortir par tous les trous, ses soucis techniques ou encore son scénario qui se survole sans jamais proposer quelque chose de surprenant, on est loin de l’aventure promise sur le papier et c’est assurément dommage car le potentiel était pourtant bien là.



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!