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The Elder Scrolls Online bénéficie d’un portage sur PlayStation 4 et Xbox One, un peu plus d’un an après sa sortie sur PC. Dans ce MMORPG, vous partez à l’aventure seul ou à plusieurs pour sauver Tamriel, la Beauté de l’Aurore, et affronter Molag Bal et Mannimarco, rien que ça! Si les joueurs avaient plus ou moins été séduits par la version PC, la célèbre licence de Bethesda a-t-elle su s’adapter aux consoles de salon ?

Une licence qu’on ne présente plus

L'univers des Elder Scrolls débarque pour la première fois sur Next-Gen

La licence Elder Scrolls existe depuis plus de 20 ans et a su se créer un large public. Un peu plus d’un an après l’arrivée de The Elder Scrolls Online sur PC, l’opus et la saga s’installent dans le même temps sur consoles next-gen. Sur PC, une version Online des aventures Elder Scrolls avaient été attendue comme le Messie par des millions de joueurs, bien pressés de pouvoir enfin jouer en communauté. L’accueil avait néanmoins été mitigé, le jeu n’étant pas exempt de défauts. Loin de se laisser abattre, Bethesda avait su rester à l’écoute de son public pour peaufiner son bébé. Avant d’arriver sur consoles de salon, The Elder Scrolls Online a profité de six mises à jour majeures et de nombreux patches. C’est donc un jeu résolument abouti que l’on retrouve dans cette adaptation sur next-gen.

Le jeu et l’histoire ayant déjà été développés dans nos colonnes (http://n-gamz.com/video-game-review/the-elder-scrolls-online-test/), c’est particulièrement sur le portage en lui-même et les améliorations apportées que nous allons nous pencher dans ce test. La grosse révolution du jeu, c’est son passage en version buy-to-play, profitant pour l’occasion de s’affubler d’un léger ajout à son nom, se baptisant ainsi « The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited ». Tout le contenu sorti jusqu’alors sur le MMO est inclus dans cette nouvelle version. L’abonnement mensuel n’est donc plus nécessaire et une nouvelle monnaie fait son apparition dans le jeu : les Couronnes, qui permettent de se procurer des DLC, des objets pour gagner du temps ou encore customiser ses personnages, dans des boutiques spéciales.

Un portage facilité

Les dialogues et l'inventaire sont présentés sous forme de liste

De base, The Elder Scrolls Online est pourvu d’un système de jeu adapté au PC mais d’une interface pensée pour les consoles. Dans The Elder Scrolls Online, vous bénéficiez de cinq compétences et d’un sort ultime, et pouvez même atteindre dix compétences avec une seconde arme. Toutes ces compétences sont assignées au Pad et ceci relativement intuitivement. Seul le changement d’arme s’opère avec le bouton gauche de la croix directionnelle. La jouabilité reste donc tout à fait opérationnelle sur manette puisque les mécaniques de jeu n’étaient pas figées au clavier. Un léger temps d’adaptation sera nécessaire pour ceux qui avaient joué à la version PC, mais pour les autres, le gameplay restera fluide et intuitif.

Ce portage donne en revanche tout son sens à l’interface de jeu, puisque celle-ci était finalement peu agréable à l’usage sur PC. Présentés sous forme de liste, l’inventaire, la gestion des compétences et les options se déroulent de haut en bas sur le côté gauche de l’écran. Ladite interface se veut donc minimaliste et épurée. Ceci permet une meilleure immersion mais n’est pas sans défaut. En effet, certaines informations importantes n’apparaissent pas à l’écran comme la mini-map. Si quelques améliorations avaient été proposées en add-on sur PC comme l’inventaire en grille, la meilleure gestion des barres de vie en groupe ou la fameuse mini-map, le portage ne permet pas la personnalisation du jeu et il faut donc se passer de ces petites améliorations.

Une communication compliquée

Le gameplay des combats est bien adapté au support console

Mais la version console a surtout du sacrifier les canaux de discussion écrits, laissant place néanmoins à un chat vocal qui s’active automatiquement à proximité des autres joueurs. Une modification qui ne ravit pas forcément tous les aventuriers, mais qui a le mérite d’être pratique. Pour plus de réalisme, le volume sonore s’adapte en fonction de la proximité de votre personnage avec l’interlocuteur. Malheureusement, un lieu peuplé se traduira indubitablement par une cacophonie insupportable. En outre, des emotes ont également fait leur apparition dans cette version, permettant de communiquer avec des phrases pré-formatées utiles pour les salutations, les remerciements ou des ordres simples.

Classiquement, le jeu tourne sur des serveurs regroupés en fonction des plates-formes, l’un européen et l’autre américain. Vous ne pouvez donc pas jouer avec des amis qui ne seraient pas sur la même console que vous ou qui officieraient sur PC. Ceci dit, les premiers jours de jeu comportaient de nombreux soucis de connexion et d’authentification. Des bugs qui sont rapidement corrigés au fil du temps mais qui ont tendance à agacer les joueurs pressés de s’affairer à leurs quêtes. The Elder Scrolls Online offre un beau panel d’outils pour les interactions sociales mais n’égale absolument pas les possibilités offertes par un PC. En ce sens, on sent poindre rapidement les limites du portage, qui traduit finalement le jeu en adaptation banale restant coincée entre deux genres, puisque l’expérience se rapproche finalement bien plus d’un RPG coop que d’un MMORPG.

Un gameplay plus fun

Les donjons ont bénéficié de nombreuses améliorations et sont un plaisir à parcourir en coop

Après plus d’un an d’améliorations continuelles, le gameplay est de loin ce qui se fait de plus abouti dans cette nouvelle version de The Elder Scrolls Online. De nombreux modes de jeu sont disponibles permettant de ne jamais s’ennuyer. On apprécie en particulier le mode Epreuve qui permet de battre un boss à 12 joueurs mais qui est réservé aux vétérans les plus aguerris et dans lequel les résurrections sont limitées. Et si ce niveau Vétéran a été revu à la hausse pour être plus long à atteindre, il est néanmoins plus facile à obtenir qu’au lancement du jeu. Malgré tout, il se murmure qu’il pourrait disparaître car les joueurs n’en seraient pas totalement satisfaits.

Du côté des donjons, ceux-là ont bénéficié de nombreuses améliorations au fil des mises à jour et il est possible d’ajuster leur niveau de difficulté en fonction du niveau du chef de groupe. Plus grands, plus nombreux et peuplés de plus de monstres, ils représentent un véritable bonheur pour ceux qui apprécient le combat. Très appréciables également, les Serments des indomptables, renouvelés toutes les 20 heures et qui permettent de parcourir tous les donjons du jeu afin d’accumuler des clés pour décrocher des équipements uniques. Par ailleurs, des groupes de quatre joueurs peuvent affronter le Dragon dans son arène afin de tenter de remporter ses récompenses.

Plus personnalisé et plus réaliste

Le craft et la personnalisation sont extrêmement poussés

D’autres améliorations du jeu d’origine ont également fait du bien à The Elder Scrolls Online. C’est le cas notamment des combats, qui manquaient de dynamisme mais ont subis un patch apparu en début d’année 2015 qui les a rendus beaucoup plus agréables à l’heure actuelle. En outre, la customisation a également été peaufinée, notamment par une teinture plus poussée sur les pièces d’équipement, mais également la personnalisation des guildes à travers leurs blasons et leurs rangs.

Enfin, les compétences sont également améliorables à l’heure actuelle. En effet, cela se passe à travers les points de Champion qui permettent d’interagir sur les constellations Guerrier, Mage et Voleur. On appréciera également l’immersion plus poussée grâce au développement des systèmes d’artisanat et de cuisine et l’apparition du système judiciaire. Tout ceci permet un gameplay bien plus abouti qu’à l’origine du jeu et reste incontestablement le point fort de The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited.

Beaucoup moins beau

Si, sur le plan du gameplay et de la durée de vie, le soft est plus qu'abouti, techniquement on est loin du compte

Techniquement, la version consoles n’atteint pas la qualité de ce que permet un bon PC à l’heure actuelle, le rendu égalant finalement difficilement ce qu’un ordi en réglages moyens peut proposer. Pourtant, la PS4 et la Xbox One sont largement capables de faire mieux, notamment en 30 fps. Le jeu peine graphiquement et les textures sont globalement fades. En outre, les détails des armures des joueurs et des PNJ, ou les décors lointains, s’affichent avec un décalage de quelques secondes, bien désagréable. Par ailleurs, le titre souffre de saccades, en particulier en ville. Si ces problèmes techniques n’empêchent pas de profiter d’un soft plutôt agréable, on aurait préféré attendre encore quelques temps pour avoir en main un jeu plus beau.

Du côté de la musique, celle-ci reste fidèle à l’esprit Elder Scrolls. De nombreux thèmes familiers de la saga ont été repris pour se mêler à de nouveaux, et le tout conserve son degré d’émotion si cher à la licence. La bande-son est fluide et s’intègre parfaitement à l’expérience de jeu jusqu’à permettre une immersion complète. Composée par deux habituées de MMO, elle s’adapte à chaque mode de jeu et à chaque situation, oscillant entre lyrisme et tonalités épiques. Néanmoins, la musique se retrouve vite gâchée par les cacophonies des joueurs expliquées plus haut.

Un portage réussi ?

Si The Elder Scrolls Online s’adapte plutôt bien sur consoles grâce à une interface réfléchie, il aurait mérité mieux techniquement. Le portage souffre de graphismes et de textures fades, de saccades et de problèmes de latence qui auraient pu être largement corrigés compte tenu des capacités des PS4 et Xbox One. Heureusement, le gameplay sauve les meubles puisqu’il a l’avantage d’avoir bénéficié d’un peaufinage d’une année complète suite à six mises à jour effectuées sur la version PC sortie en avril 2014. C’est donc un titre résolument abouti que l’on a entre les mains et qui a l’avantage non négligeable d’être passé en buy-to-play, ne nécessitant donc plus d’abonnement mensuel pour partir au combat.

Le vidéo-test par Neoanderson

Réalisation: 11/20

Les consoles next-gen ayant de très bonnes capacités, on aurait pu s’attendre à beaucoup mieux avec le portage d’un jeu aussi important que The Elder Scrolls Online. Malheureusement, le titre n’est absolument pas à la hauteur des autres softs du moment, tant sur les graphismes que sur les textures, et n’est pas exempt de bugs.

Gameplay/Scénario: 16/20

Les adeptes de MMORPG heroïc-fantasy épiques seront ravis de cette aventure plutôt bien aboutie dans son gameplay. La version PC sortie il y a un peu plus d’un an ayant bénéficié de six mises à jour majeures permet aux joueurs actuels de profiter d’un jeu quasiment parfait dans sa jouabilité et agrémenté d’améliorations non négligeables.

Bande-Son: 15/20

Comme toujours dans l’univers de Elder Scrolls, la musique est soignée et s’adapte parfaitement à l’ambiance. Elle suscite l’émotion au bon moment et ajoute juste ce qu’il faut de tonalités épiques aux combats. En revanche, si la bande originale offre une bonne immersion dans le jeu, le système de communication permettant aux joueurs de communiquer oralement in-game crée parfois une cacophonie désagréable dans les lieux les plus peuplés.

Durée de vie: 17/20

Agrémenté de nombreux modes de jeux, The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited permet de passer un nombre incalculable d’heures à combattre et à peaufiner son armure et sa guilde. Si le jeu se rapproche plus du RPG coop à certains égards, la durée de vie est quant à elle similaire aux plus grands MMORPG. Par ailleurs, des events seront bien sûr au programme dans les semaines à venir.

Note Globale N-Gamz.com: 14,5/20

Un peu plus d’un an après avoir débarqué sur PC, The Elder Scrolls Online bénéficie des améliorations apportées par les six grosses mises à jour déjà sorties, en particulier sur son gameplay. C’est donc un jeu résolument abouti que l’on a entre les mains, mais il a grandement perdu de sa superbe avec ce portage sur consoles de salon puisque la technique livrée avec cette version n’égale absolument pas ce qu’un PC aux capacités moyennes aurait pu offrir. On aurait donc espéré mieux à ce niveau-là, d’autant que les capacités des PS4 et des Xbox One permettent largement de le faire.



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CerberusXV3
Un smartphone greffé dans la main gauche, une manette dans la droite, polyvalente, rebelle, débrouillarde, un poil geeky, tatouée, piercée, pas fataliste mais réaliste, n’aime pas les préjugés, addict au café et à la junk-food, bref : comme tout le monde, mais en pire.