Review

Tales of Hearts, pour les amoureux de la saga Tales of, n’est clairement pas un inconnu. En effet, le titre est sorti à l’origine sur Nintendo DS, en décembre 2008, et a été très apprécié par la critique bien qu’il fût, au final, l’opus le moins bien vendu de toute la saga. Et vous savez quoi ? Cette réédition sur Vita ne va pas arranger les choses…

C’est une étoile, une fusée ? Non… un météore plutôt…

Shing Meteor et ses amis sont au coeur d'une aventure ultra linéaire

Un jeune homme du nom de Shing Meteor (traduit par Kor en français, ne me demandez pas pourquoi) vit paisiblement avec son grand-père dans la petite ville de Seeble. Il s’entraîne dur dans la forêt avoisinante lorsqu’il parvient enfin à battre son mentor, ce qui lui permet d’obtenir son Soma, Asteria, une arme capable de battre les Xeroms, des monstres spirituels. Lors de leur retour de la forêt, Shing et son maître font la connaissance d’une fille nommée Kohaku Hearts. Fait alors irruption une sorcière, Incarose, entraînant un combat entre le grand-père et la jeteuse de sorts.

Lors du duel, et pour on ne sait quelle raison, Incarose va maudire le soma de Kohaku. Shing, voulant sauver la belle, va établir une liaison spirituelle avec elle et plonger dans sa Spiria, son esprit, pour tenter de l’aider en tuant les Xéroms qui y sont présents. A l’intérieur de la psyché de Kohaku, il va rencontrer une jeune fille aux cheveux d’émeraude du nom de Lithia. Malheureusement, Shing va échouer et briser la Spiria-même de Kohaku qui perdra donc tous ses sentiments… sauf sa gentillesse. Il se met alors en quête des fragments qui se sont éparpillés aux quatre coins du monde, Kohaku l’aidant en lui indiquant d’un faisceau de lumière la direction à prendre. Au cours de son périple, Shing fera la rencontre de plusieurs protagonistes qui lui viendront en aide pour sauver la belle… et révéler le sombre passé de cette dernière.

Un gameplay retravaillé

Les combats bénéficient du Tri-Linear Motion Battle System

Tales of Hearts nous offre un nouveau système de combat par rapport à sa version DS. En effet, cette fois, place au temps réel en lieu et place du tour par tour. On a donc affaire au fameux Tri-Linear Motion Battle System cher aux fans des opus sur console de salon, avec la possibilité de faire combattre jusqu’à 4 personnages au lieu de 3. Vous dirigez toujours un seul protagoniste à la fois, tandis que l’I.A. des autres peut être paramétrée via des stratégies (maximum quatre différentes à enregistrer) qui consistent surtout à leur assigner un rôle: attaquant, soigneur, défense, soutien, … Ne reste plus qu’à choisir un équilibre à ce statut (soit votre compagnon attaque sans arrêt, soit il s’équilibre entre la baston, les soins et la défense) et le maximum de points de technique utilisable et hop, c’est parti pour l’action! A noter que, pour ceux qui voudraient approfondir le système de rixe un peu plus, il est possible d’aller plus loin dans le paramétrage avec des actions précises à réaliser si telle ou telle condition se réalise, un peu à la façon des gambits de Final Fantasy XII.

Pour faire évoluer ses personnages et leur apprendre de nouvelles capacités et artes, vous aurez à développer leur soma, représenté par une fleur avec 5 pétales. De même, pour augmenter vos stats de base, il vous faudra répartir des points gagnés à chaque niveau d’expérience atteint entre les attributs suivants: combat (pour les PV et l’attaque physique), confiance (pour les PT et l’attaque magique), courage (PV et défense physique), endurance (PT et défense magique) et un attribut propre à chaque héros comme ténacité ou délicatesse. Chaque attribut demande un certain nombre de points pour changer de niveau. Une fois ceci fait, vous gagnez une capacité, un arte ou même une arme (à noter que c’est l’unique moyen de remporter de nouvelles armes). Bref, un système assez travaillé qui vous donner pas mal de libertés pour la création de votre équipe.

Ready… fight!

Le level design est tout bonnement monstrueux… répétitif et ennuyant à souhait

Comme dit plus haut, les joutes se passent cette fois en temps réel et offrent quelques nouveautés assez sympathiques pour les dynamiser. Ainsi, il arrivera parfois que votre opposant soit entouré d’un anneau bleu. Cela vous permet de passer en mode « assaut » contre lui et d’enclencher une attaque décisive qui met votre ennemi totalement sans défense. Il se pourra également que, durant ce mode, le portrait d’un des héros se mette à briller. Il vous suffit alors d’appuyer sur ledit portrait via l’écran tactile pour réaliser une attaque collaborative puissante, augmentant également le temps de l’assaut. Enfin, et toujours en assaut, vous pourrez réaliser un finish surpuissant en maintenant la touche X. A utiliser quand votre compteur de temps est quasiment à zéro, of course. Pour varier encore un peu plus les plaisirs, vous trouverez sur le côté gauche de l’écran une jauge de Spiria qui se remplira au fur et à mesure des actions réalisées lors des combats. Chaque niveau de cette jauge, qui en compte quatre, vous octroiera des bonus en combat tels qu’une augmentation de l’attaque et de la défense, aucun PT consommé, les artes d’éther lancés instantanément, la possibilité d’utiliser un arte mystique en maintenant la touche O ou même carrément l’invincibilité d’un perso si vous atteignez le niveau max de Spiria! A noter que certaines rixes vous proposeront de réaliser des « objectifs » secondaires ou « défis » tels que des attaques chronométrées, un max de combo à atteindre, … Il y a plusieurs paliers de défis. Plus ils sont hauts, plus la récompense est intéressante et permet de gagner de l’expérience supplémentaire ou carrément régénérer les PV ou les PT des héros ainsi que récupérer des objets exclusifs.

Enfin, que serait un Tales of sans l’une de ses featurettes phares: la cuisine! Comme toujours, il vous faudra apprendre des recettes en les achetant en boutique et en trouvant les chefs cuistots planqués dans les villes. Ne reste plus alors qu’à récupérer les bons ingrédients pour préparer ce qui vous plait, chaque fois avec un effet bien spécifique (regain de PV, de points d’ether, boost d’attaque, …). Attention, chaque personnage a une préférence pour un plat et sera plus doué que ses amis pour préparer certaines recettes plutôt que d’autres. A vous de choisir le bon cuisinier pour le bon met, et à mettre souvent la main au fourneau pour augmenter votre niveau de réussite. Il est également possible de cuisiner à la fin d’un combat grâce à un raccourci vous permettant de réaliser pas moins de 4 plats à pré-enregistrer.

Souris, j’te dis!

Regardez-moi ces textures immondes… et on est sur Vita!

Tales of Hearts R, contrairement à sa version d’origine, a cette fois été réalisé entièrement en 3D sur Vita, aussi bien pour les combats qu’au niveau des déplacement dans les villes et donjons (qui étaient auparavant en 2D sur DS). Hélas, le constat est plutôt amer car on se confronte à des décors aux textures biens pauvres et au level design peu inspiré. Certains lieux se répétant même entre eux. Pire, les animations des personnages, hors combat, sont réduites au strict minimum. Des exemples? Votre héros ne bouge pas lorsqu’il ouvre une porte, et il arrive même que certains gestes soient remplacés par un écran noir et un bruit (genre je fouille dans mon sac) pour nous faire comprendre ce qui se passe. Les émotions sur les visages des protagonistes sont monocordes. Ils sourient constamment, même lorsqu’ils sont tristes ou de mauvaise humeur. La seule façon de comprendre vraiment leur état d’esprit ne peut se faire que via les doublages. Graphiquement, on regrette le choix de la palette de couleur qui se révèle vraiment pauvre, tout comme la modélisation des personnages qui aurait mérité plus de travail. Pour faire passer la pilule, le soft nous offre de nombreuses cinématique dans un style anime… mais qui passent mal à l’écran de la Vita puisqu’elles sont généralement floues ou légèrement pixelisées. Gros bémol, donc.

Le doublage, par contre, est heureusement très bon. Les comédiens nous font clairement ressentir leurs émotions. Attention, les voix sont en japonais avec impossibilité d’avoir la version anglaise. Les puristes apprécieront, les fans de Shakespeare un peu moins. Niveau bande-son, le générique d’ouverture est réalisé en partie par Motoi Sakuraba, qui s’occupe également de l’intégralité des musiques ingame. Une B.O. très rythmée et variée mais pas aussi épique que prévue.

Un remake nécessaire?

Soyons francs, si Tales of Hearts R nous propose une nouvelle façon de jouer à un opus mal aimé du public grâce à un gameplay remanié et une représentation toute en 3D, le peu de soin apporté à la réalisation par Bandai Namco ainsi que les environnements ultra répétitifs ne pourront que frustrer les gamers fans de la saga, sans parler de la durée de vie bien trop faible car ne proposant quasiment aucune quête annexe. Dommage…

La bande-annonce

Réalisation: 10/20

Graphiquement, on aurait aimé que le soft se mette à la page, d’autant qu’il tourne sur Vita. Pourtant, les animations ingame sont quasi inexistantes, les cinématiques floues ou pixelisées, la palette de couleur très pauvre et les textures pas vraiment au top… Grosse déception donc.

Gameplay/Scénario: 12/20

Le gameplay est plus riche que sur la version DS, notamment par l’ajout du Trilinear Motion Battle System. Les deux-trois spécificités en combat apportent un bon dynamisme, mais les mordus de la saga connaissent déjà tout ça grâce aux épisodes PS3 notamment. Du coup, ils pourront regretter le peu de nouveautés là où chaque Tales of original essaie de nous pondre un nouveau système de jeu. Le scénario est, quant à lui, assez basique, proposant une première partie très linéaire vous obligeant d’aller d’une ville à une autre dans un ordre précis pour récupérer les fragments de Kohaku. Heureusement, la seconde partie est nettement plus intéressante!

Bande-Son: 14/20

Le doublage japonais est très réussi et nous permet de pouvoir comprendre les émotions des personnages. On regrettera néanmoins qu’il n’existe pas de voix anglaise. Les musiques du jeu sont plutôt jolies quoique pas aussi inoubliables que les compositions habituelles de Motoi Sakuraba.

Durée de vie: 8/20

La durée de vie pour l’histoire principale est d’un peu moins de 30h, ce qui est bas pour un J-RPG. De plus, le titre ne nous propose que très peu de quêtes annexes… ce qui est tout bonnement honteux. Note sanction, donc.

Note Globale N-Gamz.com: 11/20

Malgré un temps de jeu relativement court et une histoire assez simpliste, Tales of Hearts R peut être conseillé aux gamers ayant terminé Innocence R ou aux fans purs et durs de la licence. Les autres: passez votre chemin, le traitement graphique et la linéarité de la première partie du soft auront tôt fait de vous rebuter.



About the Author

Chizuna
Passionnée de jeux vidéo depuis l'âge de mes 7 ans, j'ai commencé à jouer à des survival horror tel que Resident Evil mais je suis avant tout une grande passionnée de RPG, surtout les Final Fantasy et plus particulièrement le VII et le X. Depuis peu, je me suis mise à jouer à des FPS. Pour les mangas, j'aime beaucoup les seinens, particulièrement ceux axés sur le thriller (Doubt, Judge et Consuctor), J'aime aussi le shonen avec une petite préférence pour Arata. Je vais très souvent au cinéma, au minimum deux fois par mois et mes genres de prédilection sont le fantastique, l'horreur, l'action et les films de guerre.