Review

Annoncé en 2016 à l’E3  de Los Angeles, le jeu d’aventure narratif « State of Mind » de Daedalic s’était fait extrêmement discret depuis, mais a continué son petit bonhomme de chemin pour débarquer enfin ce 15 août, sur PC et consoles pour la modique somme de 30€. Que nous réserve le studio pour ce prix? Et bien un soft à l’esthétique « low poly » terriblement alléchante dans un monde qui mixe allègrement Blade Runner à Matrix, avec des personnages foncièrement humains tentant d’exister au sein d’une histoire passionnante certes, mais assez dirigiste. Alors, on craque et on sort le portefeuille?

Le Vidéo-Test par Neoanderson

Réalisation: 18/20

Le Low Poly a sans doute ses détracteurs, mais quand il est brillamment exécuté et sublimé par des effets de lumières que n’aurait pas reniés un Blade Runner, on ne peut que s’incliner devant la maestria de cette direction artistique envoûtante concoctée par Daedalic. Le Berlin de 2048 est sombre, glauque et « cyberpunk » à souhait tandis que la ville utopique de City 5 transpire l’aseptisation comme jamais. Ajoutez à cela des personnages crédibles et doté d’un bon charisme visuel ainsi qu’une mise en scène royale pour les séquences cinématiques, et vous comprendrez que State of Mind fait plus dans le « Triple Indie » que dans la série B de SF niveaux graphismes!

Gameplay/Scénario: 15/20

Le scénario est un mix absolu entre Matrix et Blade Runner, en ce sens qu’il touche aussi bien aux relations humaines qu’à l’intelligence artificielle, à la robotique, à la réalité virtuelle et à la recherche de ce qu’est vraiment le monde réel. Morcelé avec des retours dans le passé omniprésents et divisé entre deux personnages centraux switchables à l’envie et loin d’être des « good guy », on avait peur que le récit s’emmêle les pinceaux mais… que du contraire et le final est terriblement jouissif même! Dommage donc que vos choix durant les 7 premières heures de jeu ne servent pas à grand chose car tout s’emballe et se décide vraiment sur la fin. De même, le gameplay est simpliste, trop peut-être, durant ce même laps de temps, et c’est encore une fois sur la dernière heure de jeu que vous allez trouver des énigmes intéressantes et un peu plus d’interactions. Il n’empêche, cette linéarité permet de poser les bases d’une histoire plutôt incroyable, et c’est bien là le principal.

Bande-Son: 18,5/20

Les doublages anglais (sous-titré français) sont excellents et permettent aux personnages d’avoir une vraie présence, en générant un fort attachement avec le joueur. Les bruitages sont crédibles comme il faut mais c’est surtout la musique du soft qui crée cette ambiance si particulière, mix de sonorités électroniques et de basses lourdes anxiogènes aptes à donner corps au Berlin technologiquement crasseux de 2048.

Durée de vie: 15/20

Pour 30 Euros, comptez 8 heures de durée de vie, avec une replay value qui se joue dans la dernière partie du soft. A ce prix-là, on aurait aimé un soft un chouïa moins cher.

Note Globale N-Gamz.com: 17/20

State of Mind est un jeu d’aventure narratif à l’ambiance unique et au scénario passionnant, qui m’a personnellement subjugué du début à la fin par le brio avec lequel il arrive à marier personnages intéressants et non manichéens à des notions comme ce qui définit la réalité, l’intelligence artificielle et… la vie. Un titre assez bouleversant qui souffre néanmoins d’une sacrée linéarité sur ses premiers 80%, sans doute dans le but de poser son univers avant que tout ne parte en une vrille jouissive sur la dernière heure. Bref, si votre trip c’est l’histoire et une direction artistique unique et bluffante, foncez sur State of Mind. Si, par contre, vous souhaitez un maximum de gameplay et des dizaines de choix scénaristiques façon Detroit, restez sur le titre de David Cage ou… attendez que le bébé de Daedalic baisse un peu de prix!



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!