Review

Depuis la sortie de GTA3, le monde vidéoludique a radicalement changé. La simulation de gangster en environnement ouvert a enfin défoncé les tabous à coups de bazookas, vous mettant dans la peau d’un hors la loi que rien n’arrête : meurtre, courses-poursuites, braquages, tout y passait pour le plus grand bonheur des joueurs résolument mâtures. Depuis, Grand Theft Auto 4 est passé par la à et a placé la barre encore plus haut en terme de liberté…au détriment d’un scénario un peu bancal. Et c’est là que Sleeping Dogs débarque pour mettre tout le monde d’accord : GTA 4, c’est enfin du passé !

Histoire de vengeance 

Le cinéma policier hongkongais est passé par là! (Infernal Affairs)

Wei Shen est la parfaite incarnation du flic hongkongais version Infernal Affairs. Beau gosse au passé trouble, notre policier s’est exilé aux USA pour sortir sa famille de l’enfer de la drogue et des Triades. De retour au pays, il est bien décidé à faire payer les Sun on Yee, la pègre locale dont l’influence sur les trafics en tous genres est sans commune mesure. Se servant de son ancien réseau d’amis d’enfance pour se faire engager comme homme de main par le gang et va gravir, un à un, les échelons de l’organisation pour leur faire tomber de l’intérieur…mais si, petit à petit, il commençait à se lier d’affection pour cette grande « famille » et ses règles basées sur l’honneur… ?

C’est là tout le sel du scénario de Sleeping Dogs, un jeu où la dualité est présente à chaque étape. Tiraillé entre son rôle de flic côtoyant des ripoux au sein même de sa brigade, et sa loyauté naissante envers les Sun On Yee, Wei Shen va sans cesse se trouver sur le fil du rasoir, à la manière du film culte d’Andrew Lau, précité. Ajoutez à cela l’une ou l’autre romance et des retournements de situations bienvenus, et vous comprenez que le contexte qui entoure le jeu d’United Front Games est autrement plus intéressant que les aventures de Niko Bellic.

Un copié-collé ? Pas tant que ça. 

Les courses poursuites sont ultra dynamiques!

Si, dans les faits, on peut aisément rapprocher GTA 4 de Sleeping Dogs, en ce sens qu’il s’agit d’un jeu d’action/aventure à la troisième personne dans un environnement ouvert avec une foultitude de missions et de vols de véhicules, le dernier nommé marque énormément de différences, et pas seulement que d’un point de vue scénaristique. En effet, le gameplay est bien plus évolutif que dans le titre de Rockstar, avec notamment la possibilité de gagner des points de réputation qui vous ouvrent l’accès à des compétences passives très prisées (vol de voiture amélioré, envoi d’un chauffeur qui vous amène votre véhicule où que vous vous trouviez, …).

De même, en fonction de vos choix de missions et de votre orientation flic ou mafieux, vous obtiendrez de l’expérience dans chacune de ces factions. Expérience que vous pourrez dépenser dans deux arbres de compétences par camp, afin d’obtenir des capacités actives cette fois,. Débloquer le coffre de toutes les voitures de flics pour y trouver de l’argent, diminuer votre jauge de recherche, sauter d’une caisse à l’autre en pleine course-poursuite, autant dire qu’il y aura du choix. Enfin, des autels disséminés ça et là dans tout Hong-Kong vous permettront d’augmenter votre barre de vie, tout comme des statues de Dieux à retrouver vous octroieront des coups de mêlées supplémentaires.

Let’s Get Ready to Ruuuuuuuuuuummmmmmmble !

Inspirées totalement du gameplay de Batman Arkham City, les rixes sont de vrais ballets made in cinéma hongkongais

Car même si les tirages de bourre en voiture sont présents dans Sleeping Dogs, c’est surtout le combat en versus qui va vous botter au plus haut point. Inspirées totalement du gameplay de Batman Arkham City, les rixes sont de vrais ballets made in cinéma hongkongais. Vous pouvez taper de façon faible ou forte, utiliser de nombreux combos, mais surtout « contrer » une attaque à la manière du Chevalier Noir pour rendre la monnaie de sa pièce à l’ennemi. Jouissif au possible, le système se paie en plus le luxe de surpasser son maître en proposant une interaction ultra poussée avec le décor.

En effet, dès que vous agrippez un ennemi, tous les éléments interactifs de la zone se colorent en rouge. Une simple pression près de l’un d’eux et à vous les joies du plongeon de tête adverse dans le l’huile bouillante, du passage de bras dans un ventilateur d’air-co ou de l’écrasement de front sur une cabine téléphonique. Les possibilités sont nombreuses et croyez-moi, c’est un vrai plaisir à chaque fois.

Une ambiance inimitable pour une profondeur de jeu sans pareille 

De nuit, le jeu est juste bluffant et offre une ambiance unique

Mais ce qui surprend le plus, dans Sleeping Dogs, c’est l’endroit où se passe l’action. Marre des villes américaines made in RockStar, ici place à Hong Kong et ses ruelles serpenteuses, ses enseignes lumineuses qui la rendent si unique la nuit, ses câbles électriques tentaculaires qui relient chaque immeuble en un vaste réseau et sa côté parsemée de vagues et de ponts suspendus. Le tout jouit d’une très bonne animation malgré les personnages un peu raide, de jeux de lumière et d’effets climatiques soignés (la ville, de nuit et sous la pluie, est tout simplement à tomber !) mais souffre néanmoins d’un certain aliasing et de textures qui auraient pu être plus fines. Tout ceci est néanmoins rattrapé par une foule de détails comme des papiers qui volent au vent, une foule réaliste et une ambiance sonore ultra immersive, à base de mix anglais-cantonnais, de musique asiatiques et de bruitages réussis.

Et comme si cela ne suffisait pas, United Front Games, pour qui Sleeping Dogs aurait normalement dû être le troisième épisode de Truc Crime, s’est en plus payé le luxe de varier un maximum les missions et d’ajouter des petits éléments de gameplay hallucinants. Courses nocturnes façon Fast and Farious, combats de coqs, prises de photos, cambriolages, racket, pose de micro, filature, en passant par les salons de massage, karaoké, boutiques de fringues, vendeurs de voitures et achat de nourriture à la sauvette pour booster temporairement vos stats, le jeu semble infini et surtout n’ennuie jamais, les développeurs ayant toujours un nouvel élément à révéler qui vient varier les situations. Du grand art, tout simplement.

GTA est mort, vive Sleeping Dogs 

Une foule de quête annexes et de liens à créer vous attendent!

Avec un scénario mâture et maîtrisé, une ambiance tout simplement divine et dépaysante, mais surtout un gameplay soigné aux petits oignons, Sleeping Dogs est un must have pour qui se dit fan de GTA-Like (que j’appellerai d’ailleurs dès maintenant Sleeping Dogs-Like^^). Bien qu’il pêche parfois par une technique pas toujours au point, le soft vous promet des heures et des heures d’amusement dans un Hong-Kong qu’on espère revoir très prochainement dans d’autres titres de cette franchise désormais incontournable du jeu vidéo !

 
 
 

Le Video-Test

Réalisation: 17/20

De jour, le jeu est beau mais pas inoubliable. De nuit, par contre, c’est une toute autre histoire ! Les jeux de lumière sont un pur régal visuel, l’animation est au poil et on entre complètement dans cette ambiance hongkongaise chère aux amateurs de polars asiatiques. Bluffant.

Gameplay/Scénario: 19/20

Un scénario captivant qui met aux prises la conscience policière face à la loyauté quasi féodale de la mafia, le tout servi par une mise en scène spectaculaire et des missions variées et toutes intéressantes, rien à redire tant on frôle la perfection sur bien des points. On aurait à la rigueur aimé un peu plus de liberté quant aux choix scénaristiques, mais le tout est largement contrebalancé par un gameplay aux petits oignons, profond et varié avec ses choix de compétence, et par un système de combat ultra jouissif.

Bande-Son: 20/20

Le grand nombre de radios disponibles vous permettra de trouver chaussure à votre pied en matière de musicalité. Les doublages tantôt anglais, tantôt hongkongais, sonnent terriblement justes, et l’ambiance sonore générale, avec ses conversations entre npc, sa circulation routière et la faune locale (mention spéciale aux bruits de poulets près des étals^^) est une réussite. C’est bien simple, jouez les yeux fermés, et vous serez immédiatement transporté à des kilomètres de chez vous !

Durée de vie: 19/20

Comptez une bonne trentaine d’heure en ligne droite pour arriver à l’épilogue de cette histoire haute en couleur, et le double si vous souhaitez terminer toutes les quêtes annexes proposées par le soft, sans compter les dlc qui suivent et ne se ressemblent pas. On peut dire que SquareEnix gâte son nouveau bébé !

Note Globale N-Gamz.com: 20/20

On ne peut qu’être admiratif face à Sleeping Dogs. Soigné du début à la fin, que ce soit sur l’ambiance visuelle, sonore ou le gameplay, on a l’impression que les développeurs ont pensé à tout. Beau, riche, immersif, addictif et totalemetn indispensable pour ceux qui aiment les jeux à environnement ouverts dans un univers réaliste et ô combien sombre. Le tueur de GTA est arrivé, il était temps !



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!