Review
Arc System Works, à qui l’on doit notamment la série des Guilty Gear ou encore Blazblue, nous offre, sous la supervision d’Atlus, un jeu dans la lignée des Persona mais en mode « Baston » ! Si l’univers de la saga est vaste et les personnages charismatiques, les sortir ainsi de leur contexte peut-il payer ?
Du RPG au combat
Habituellement développée par Atlus sous forme de RPG, la saga Persona nous a offert deux premiers opus sur PS1 qui étaient sympathiques mais loin d’être marquants. C’est clairement lors de son passage à l’ère PlayStation 2, avec ses opus 3 et 4, que cette série mêlant habilement paranormal, vie estudiantine, dating sim et grosse dosse de dungeon-crawler a gagné ses lettres de noblesse pour entrer dans le cœur des joueurs. A noter qu’au départ, Persona était un spin-off de la longue lignée de jeu de rôle estampillée Shin Megami Tensei , qui a débuté en 1992 sur Super Nes. Nous avons donc affaire, avec ce P4A Ultimax, à un spin-off… d’un spin-off !
L’histoire de Persona 4 Arena Ultimax se situe une semaine après les évènements narrés dans Persona 4 Arena, le premier opus baston de la saga. La Midnight Channel est de retour sur les ondes et diffuse à nouveau une étrange publicité pour un tournoi de combat intitulé P-1 Climax. Elle nous montre les membres de l’Equipe d’Investigation et les Shadow Operatives en combat. On peut également y voir Mitsuru, Aigis et Akihiko crucifiées… Glauque, n’est-ce-pas ? Et ce n’est pas tout : quelques instants après cette diffusion, la ville d’Inaba est sujette à une coupure de courant et se voit engloutir par un étrange brouillard rouge tandis que des Shadows font leur apparition. Il est l’heure d’enquêter… et surtout de combattre au travers des trois scénarios offerts par le soft, rien que ça! En effet, vous allez pouvoir arpenter la voie de l’équipe de Persona 3, mais également le scénario lié aux héros de Persona 4 ainsi qu’une True Ending Route qui se débloquera à la fin des deux premières histoires. Dommage, par contre, que le syndrome de la parlotte abusive à base d’écrans fixes soit resté, c’était déjà l’un des reproches de l’opus précédent.
Persona or not Persona ?
Niveau gameplay, ce P4A Ultimax offre huit personnages supplémentaires et reprend les grandes lignées de son aîné avec quatre touches principales associées au duo coups faible/puissant pour votre personnage et pour son Persona. Le BURST répond également présent ainsi que les cartes liées à la vie de votre Persona, les altérations d’état comme le gel, par exemple, et le statut négatif si vous tentez trop de fois de fuir l’action. Mais la grosse nouveauté de cet opus est sans conteste la possibilité, pour la majorité du casting, d’être joué en Shadow Mode, ce qui leur confère une puissance bien plus grande au détriment de la défense. Les persos joués dans ce mode conservent également leurs SP de round en round tandis que leur Burst est remplacé par la capacité Shadow Rampage qui leur octroie un nombre illimité de SP durant un laps de temps défini. Bref, de sacrées brutes si on arrive à les maîtriser ! Les coups spéciaux et finishs sont toujours aussi jouissifs à sortir, à base de demi-cercles en général, et la croix de direction s’en sort un peu mieux que dans P4A (on vous conseille de toute façon un joystick arcade). Et n’oublions pas non plus que balancer ou bloquer les coups c’est bien, mais les contrer c’est mieux ! Et autant dire qu’on est servi, notamment grâce aux Personas qui sont de véritables alter-egos à vos héros et permettront, quand vous serez en mauvaise posture, de carrément prendre votre adversaire à revers. En tout, il y a pas moins de 56 mouvements possibles en combat, allant du Dash au P Combo, en passant par la charge de coup, la Furious Action, le blocage instantané, les guard cancel, l’Instant Kill, le Burst, la All-Out Attack qui se finit en l’air ou en repoussant l’ennemi mais aussi le Sweep (une attaque basse qui fait tomber l’opposant), sans omettre les attaques Shadow. Pfiou, pour maîtriser tout ça, vous allez passer des heures en Practice !
Tiens, parlons des modes de jeu, justement. Il y en a 4 principaux : Story, Battle, Network et Practice. Si Story vous a déjà été présenté plus haut, vous allez surtout passer votre temps entre amis dans le Battle Mode qui contient l’Arcade Mode, une succession de combats avec ou non la présence de cut-scenes et qui se clôture par une cinématique de fin, mais aussi le Score Attack Mode dont le principe est de se battre contre l’ordinateur et d’engranger un maximum de points; le Versus Mode est également de la partie et permet de combattre aussi bien le CPU qu’un ami. Enfin, le petit nouveau, le Golden Arena Mode, vous permet d’augmenter vos statistiques de combat en gagnant des niveaux et conquérant des « donjons », le tout se jouant forcément en Combat VS. Un petit côté RPG très sympathique. Le Network n’est plus à présenter et permet de se confronter à la planète entière, tandis que le Practice sera le passage obligé pour maîtriser le soft et se décompose en Lesson Mode histoire d’apprendre les bases et attaques spéciales, Training Mode pour vous améliorer et maîtriser au mieux le ou les personnage(s) de votre choix et enfin, Challenge Mode qui vous propose de petits défis en fonction du combattant sélectionné. Enfin, un mode Theater/Gallery vous offrira la possibilité de regarder des replay de match ou d’en télécharger, de profiter de l’OST du jeu ainsi que des artworks et cinématiques. Classique.
Du manga, des affrontements et… de la 2D !
Techniquement parlant, ce P4A Ultimax ressemble énormément à son grand frère et offre une 2D maîtrisée et une foule de détails lors des animations. Chaque personnage dispose de pas moins de 14 tenues différentes (parlons plutôt de couleurs) ainsi que d’une apparence Normale ou Shadow, le tout bénéficiant toujours d’un design manga réussi et soigné. Les arrière-plans lors des combats sont en 3D et certains éléments bougent même histoire de donner plus de vie à l’environnement. Dommage que l’on ne puisse pas interagir avec le décor. Enfin, niveau effets spéciaux, ils flattent la rétine surtout lors des finishs, même si l’on aurait aimé qu’ils soient encore plus impressionnants que dans P4A. Bref, de la belle 2D soignée comme sait en proposer Arc System Works, le tout sans aucun ralentissement !
Niveau sonore, c’est Atsushi Kitajoh qui est de nouveau à l’œuvre ici pour satisfaire votre ouïe en conservant sa manière de faire, lui qui s’était déjà occupé de la musique pour Persona 1, 2, 4 et 4 Arena. Autant dire que vous serez de nouveau charmé par ses compositions qui mixent allègrement pop et sonorités discordantes un peu malsaines, avant d’enchaîner sur de l’électro qui déménage. Le doublage, quant à lui, est identique à P4A (VO possible !) et les bruits des coups et attaques spéciales/finish sont superbes de brutalité.
Stratégie judicieuse ?
Suite du spin-off Persona 4 Arena, cette version Ultimax propose un mode Story plus poussé (mais toujours autant de dialogues et d’écrans fixes), un Golden Arena Mode à l’aspect RPG pas dénué d’intérêt et surtout un gameplay plus nerveux avec l’apparition des versions « Shadow » de vos héros, bien plus axées sur l’attaque et la prise de risque. La maniabilité a, de plus, été optimisée pour offrir un grand confort de jeu. Autant dire que les fans de baston 2D ne seront pas déçus !
La bande-annonce
Réalisation: 18/20
Les graphismes de ce P4A: Ultimax sont très agréables, les décors en 3D et le style manga 2D des personnages se marient parfaitement, l’animation est rapide et fluide histoire de profiter au maximum de chaque coup ou attaque spéciale et les effets spéciaux sont colorés au possible. Du tout bon, qui dispose en plus de temps de chargement assez courts, ce qui permet aux combats de se succéder facilement.
Gameplay/Scénario: 15/20
Toujours fidèle au premier spin-off, les commandes de cette version Ultimax font dans le quart de cercle et les quatre boutons pour contrôler vos deux niveaux de coup, à vous et à votre Persona. Le tout se révèle très efficace et offre des affrontements tout bonnement passionnants. Niveau scénario, vous allez avoir affaire à un visual novel pas forcément très amusant et bourré de dialogues, mais l’histoire a le mérite de se découper en plusieurs parties par chapitre, donc contrairement à Persona 4 Arena, pas besoin de relire tous les dialogues avant de reprendre où vous en étiez !
Bande-Son: 20/20
Des mélodies apaisantes dans les menus et revigorantes en arène, chacune en adéquation avec son environnement. Les voix sont excellentes, les coups claquent et se fondent dans l’action tout naturellement. Rien à dire de plus, c’est fabuleux.
Durée de vie: 16/20
Avec un mode story bien plus long et mieux découpé, un Golden Arena Mode qui donne un petit côté RPG à l’ensemble et surtout l’ajout du Shadow Mode à maîtriser, autant dire que vous allez déjà mettre pas mal de temps avant de bien connaître la bête. Ensuite, place aux soirées entre amis ou au mode online !
Note Globale N-Gamz.com: 17/20
Persona 4 Arena: Ultimax enrichit le gameplay et les modes de jeu de son aîné et se pose en excellent spin-off à la saga RPG culte d’Atlus. Avec son univers inimitable, ses personnages charismatiques et sa 2D impressionnante, le titre d’Arc System Works doit faire partie de votre collection, que vous soyez fan de la franchise ou juste amoureux de la belle baston !