Review

Sorti le 4 septembre dernier sur PS5, Xbox Series X/S et PC, Hell is Us est développé par le studio Rogue Factor, édité par Nacon, et surtout chapeauté par un Directeur Créatif et Artistique de renom, j’ai nommé Jonathan Jacques Belletête, l’homme derrière… Deus Ex Human Revolution et Les Gardiens de la Galaxie chez Eidos (en vidéo-test juste ici) ! Dans un paysage vidéoludique saturé de tutoriels et de marqueurs de quêtes, Hell is Us ose l’audace : le jeu ne vous tiendra jamais la main afin de vous proposer une exploration pure qui récompensera votre curiosité de gamer. Mais cette liberté a-t-elle un prix et peut-elle être proposer un titre dont le contenu narratif ne se dilue pas dans une errance faute d’objectifs clairs affichés à l’écran ? Plongeons dans les méandres de Hadea pour le découvrir dans notre test sur PS5 Pro !

Rémi sans famille

Dans Hell is Us, vous incarnez Rémi, un exilé sociopathe doublé d’un journaliste, incarné par Elias Toufexis (connu pour Deus Ex, tiens, tiens). Notre héros retourne clandestinement dans son pays natal, Hadea, une nation fictive déchirée par une guerre civile sanglante entre les factions rivales des Palomistes et des Sabiniens. Inspiré par des événements réels comme les conflits ethniques, le récit explore les horreurs de la guerre à travers des thèmes profonds : la répétition cyclique de l’Histoire, la propagande, les crimes de guerre et les dommages collatéraux sur les civils, y compris les enfants.

Histoire d’en rajouter une couche, une calamité mystérieuse a libéré des entités spectrales appelées les « Hollows », résistantes aux armes à feu, qui exacerbent le chaos. Le scénario, dense et labyrinthique, se dévoile via un lore étalé sur des siècles, à travers notes, enregistrements et indices disséminés dans l’environnement. Sans cinématiques grandioses ni arcs narratifs classiques, c’est une méditation sombre et nuancée sur l’humanité, où le passé de Rémi se mêle à une conspiration plus vaste, qui se dévoile sous vos yeux. Si le protagoniste reste un peu fade, le monde de Hadea, avec ses villages en ruines et ses camps de réfugiés, captive par sa pertinence actuelle et son traitement sensible.

Démerdez-vous tout seul !

Le cœur battant de Hell is Us réside dans son exploration sans filet : pas de carte, pas de marqueurs de quêtes, pas de tutoriels envahissants. Vous devez observer, écouter et déduire pour progresser, transformant chaque recoin de Hadea en un puzzle vivant. L’escalade, la nage et la navigation se font de manière intuitive, avec des indices subtils comme des traces de pas ou des dialogues de NPC pour guider sans jamais imposer. Les énigmes, souvent liées à l’environnement (manipuler des objets anciens ou décoder des fresques), procurent un sentiment d’accomplissement rare, évoquant un mélange de Zelda old-school et de survival horror. Sur PS5 Pro, les temps de chargement quasi inexistants grâce au SSD boostent cette fluidité, rendant les allers-retours moins frustrants. Le jeu encourage même à prendre des notes réelles, avec un système de « tableaux » in-game reliant les indices.

Côté combat, nous avons affaire à un Soulslike accessible mais exigeant, focalisé sur le corps-à-corps avec une étrange épée héritée d’une rencontre fortuite. Les Hollows, immunisés aux balles, demandent timing précis et combos fluides pour enchaîner attaques légères, lourdes et parades. Un système de guérison post-combo (comme dans Nioh) récompense l’agressivité, et les upgrades via un arbre de compétences ajoutent de la profondeur à l’ensemble. Cependant, les affrontements manquent parfois de variété, avec des ennemis répétitifs et une IA perfectible, menant à des pics de frustration dans les sections plus intenses. Globalement, le gameplay équilibre challenge et satisfaction, avec une durée de vie d’environ 20 heures pour l’histoire principale (et le double pour les quêtes secondaires), mais il divise : un paradis pour les explorateurs patients, un enfer pour les impatients.

Un double A qui a tout… d’un triple !

Hell is Us test ps5 proSur PS5 Pro et grâce à son patch Day One, Hell is Us brille par sa stabilité exemplaire : un framerate verrouillé à 60 FPS en mode performance, avec une résolution 4K upscalée via PSSR pour des visuels nets et détaillés, minimisant les pop-ins que l’on peut avoir sur la PS5 classique. Construit sous Unreal Engine 5, le jeu offre des environnements labyrinthiques sombres et immersifs – villages en cendres, forêts brumeuses, bunkers souterrains – avec un éclairage dynamique et des textures riches qui renforcent l’oppression. Les implémentations DualSense sont subtiles mais efficaces : vibrations haptiques pour la pluie ou les pas sur le gravier, et gâchettes adaptatives pour les parades d’épée.

Côté bande-son, la composition de Stéphane Primeau est un pur chef-d’œuvre d’ambiance : une ambiance dark-électronique oppressante avec synthés grondants, vents hurlants et tintements de carillons, ponctué de cris surnaturels et de dialogues en anglais (mention aux sous-titres FR vraiment impeccables). L’audio 3D immerge pleinement le joueur, transformant Hadea en un cauchemar palpable. Une réalisation AAA exemplaire pour un budget modeste de AA et une équipe réduite : on dit bravo, tout simplement !

Hell is Us : Trailer

Note N-Gamz : 16/20

Hell is Us est une bouffée d’air frais dans un genre souvent sur-guidé, avec un scénario poignant sur les ravages de la guerre, une exploration gratifiante qui redonne du pouvoir au joueur, et une réalisation technique exemplaire sur PS5 Pro, qui sublime son atmosphère étouffante. La bande-son immersive et les énigmes ingénieuses en font un titre plutôt marquant, malgré un combat inégal et, ironie du sort, un manque d’objectifs marqués qui peut finir par lasser (trop de liberté… tue la liberté ?). Il n’empêche que le nouveau bébé du papa de Deus Ex : Human Revolution nous livre un équilibre réussi entre audace, innovation, ambiance et imperfections pardonnables : un titre pour les âmes curieuses prêtes à plonger sans bouée dans un monde unique en son genre !



About the Author

Neoanderson (Chapitre Sébastien)
Hardcore gamer dans l'âme, la quarantaine depuis peu, je suis le rédacteur en chef autant que le rédacteur de news et le vidéo-testeur de ce site (foncez sur la chaîne YouTube d'ailleurs). Amoureux des RPG nourri aux Final Fantasy, Chrono Trigger, Xenogears et consorts, je suis également fan de survival/horror. Niveau japanim, je voue un culte aux shonens/seinens tels que Ga-Rei, L'Ile de Hozuki, Orphen, Sprite ou encore Asebi. Enfin, je suis un cinéphile averti, orienté science-fiction, fantastique et horreur, mes films cultes étant Star Wars, Matrix, Sucker Punch, Inception et Tenet. N'hésitez pas à me suivre via mon Facebook (NeoAnderson N-Gamz), mon Twitter (@neo_ngamz) et mon Instagram (neoandersonngamz)!