Le monde du jeu vidéo est secoué par une distinction pour le moins ironique : Phil Spencer, PDG de Microsoft Gaming et figure de proue d’Xbox depuis 2014, a été nommé première « Icône de l’industrie » lors de la troisième édition des Grand Game Awards, un événement organisé en Algérie le 19 décembre 2025. Absent sur place – Xbox n’y est même pas commercialisé –, Spencer a accepté le trophée via un message vidéo émouvant, remerciant « l’ensemble de l’équipe Xbox sur de nombreuses années » et réaffirmant son engagement pour un gaming « accessible partout ». Ce prix, saluant ses « 11 ans de leadership visionnaire », tombe en pleine tourmente pour la marque : ventes en chute libre, fermetures de studios et abandon des exclusivités.
Spencer, arrivé aux manettes en mars 2014, est crédité d’innovations comme Xbox Game Pass (lancé en 2017, avec plus de 40 millions d’abonnés revendiqués) et l’expansion multiplateforme, rendant des hits comme Sea of Thieves ou Hi-Fi Rush disponibles sur PS5 et Switch. Le rachat d’Activision Blizzard pour 69 milliards en 2023, malgré les controverses antitrust, a boosté le catalogue. Pourtant, ces « succès » masquent un fiasco hardware : les Xbox Series X|S cumulent à peine 30 millions d’unités vendues en cinq ans, reléguées à la troisième place derrière PS5 (84,2 millions) et Switch 2. Le Q1 FY2026 révèle une chute de 29 % des revenus hardware et 2 % globaux pour le Gaming (-113 millions $).
Sous son ère, Xbox a vu ses studios phares laminés : Arkane Austin (Redfall), Tango Gameworks (Hi-Fi Rush), The Initiative et d’autres fermés en 2025, avec des milliers de licenciements (9.000 chez Microsoft Gaming). L’abandon des exclusivités en juin 2025 (Indiana Jones, Avowed sur PS5) est perçu comme un aveu d’échec : « Nous n’avons pas vendu assez de consoles », a admis Spencer. Halo et Gears of War végètent, tandis que Call of Duty, pilier acquis, patine malgré des revenus solides.
La réaction est un raz-de-marée de moqueries sur X. « Icône de la destruction Xbox », tweete @KennyDa39423732, dénonçant « l’incompétence qui a ruiné des centaines de devs ». @Empa90s ironise : « Consoles invendues, exclus mortes, communauté enragée ». Même des fans regrettent : « Phil a tué Xbox de l’intérieur », lit-on chez @alucardkyos. L’ironie domine : un prix en Algérie, où Xbox est absent, pour un boss qui enterre sa marque au profit de PC et cloud.
Ce couronnement, au lieu de glorifier, cristallise le naufrage : Xbox, jadis leader, est devenue un éditeur tiers. Avec une next-gen incertaine et des revenus en berne, Phil Spencer incarne-t-il l’innovation ou l’autodestruction ? Vous connaissez notre avis sur la question, on vous le répète depuis bientôt dix ans…
















