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Développé par le studio The Nameless Epic et vendu 17,49€ l’année dernière sur Steam, The Nameless Slay Dragon se définit lui-même comme un « Gamebook Adventure RPG », une appellation que l’on pourrait grossièrement traduire par « Livre de jeu de rôle/aventure vidéoludique ». Sous ce terme un peu barbare se cache en fait un mélange entre combats au tour par tour, histoire à choix multiples façon Visual Novel et richesse de systèmes de jeu issues des RPG papier. Vous voulez y voir plus clair ? Alors pensez à la trilogie Voice of Cards de Yoko Taro et vous aurez un exemple plus précis du type de soft que peut être ce The Nameless Slay Dragon qui m’a clairement pris par surprise l’année dernière sur mon Steam Deck et que je me suis fait un plaisir de refaire à présent sur Nintendo Switch, où il est dispo pour le même prix que sur PC. Ainsi, sous des abords assez austères, le titre m’a littéralement happé et je vais de ce pas vous expliquer pourquoi dans mon test complet sur la console hybride de Nintendo!

Une histoire très mature

The Nameless: Slay Dragon nous plonge dans un univers de dark fantasy dévasté par l’assaut des dragons, menés par le tyrannique Roi Dragon. Vous incarnez un jeune homme de 17 ans, unique survivant d’une attaque qui a rasé son village natal, rongé par une soif de vengeance inextinguible. Votre périple vous mène à LastGuard, la dernière cité-état humaine, où vous rejoignez une guilde de chasseurs de dragons légendaires.

Accompagné d’alliés aux passés tourmentés, vous affrontez non seulement des wyverns cracheurs de feu, mais aussi des intrigues politiques, des trahisons et des dilemmes moraux qui explorent les thèmes de la perte, de la rédemption et de la fragilité humaine face à l’apocalypse. Avec des multiples fins et des choix ramifiés, l’histoire captive par sa maturité et sa narration textuelle immersive, évoquant une partie de Donjons & Dragons transposée en jeu vidéo.

Un Gamebook Adventure RPG

The Nameless Slay Dragon test 2Le gameplay de The Nameless: Slay Dragon brille par son mélange ingénieux de narration interactive et de combats tactiques au tour par tour. Inspiré des mécaniques de D&D, il met l’accent sur l’exploration textuelle : vous naviguez dans un monde statique mais dense, où chaque interaction – fouiller un objet, interroger un PNJ ou choisir une réplique – peut déclencher des événements, des quêtes secondaires ou des checks de compétences basés sur des jets de dés virtuels. La création de personnage est un régal, avec des origines comme « Enfant des Ténèbres » ou « Sans Nom » qui influencent stats et backstory, et un système de jobs (guerrier, mage, voleur, etc.) ultra-flexible permettant de mixer des compétences pour créer des builds uniques. Les combats, quant à eux, opposent votre équipe à des ennemis rusés, avec une gestion des positions, des buffs/débuffs et des faiblesses élémentaires qui récompense la préparation et la stratégie, sans jamais tomber dans la répétitivité grâce à des variantes comme les embuscades ou les duels solo.Ce qui distingue vraiment le gameplay, c’est sa profondeur de personnalisation et sa rejouabilité.

Les systèmes de Trait Points et de Spark permettent de réallouer des compétences sans reset punitif, favorisant l’expérimentation – passez d’un tank pur à un hybride support en un clin d’œil. L’exploration est aussi cruciale que le combat : observer l’environnement pour dénicher des indices ou des pièges peut renverser une situation critique. Bien que le rythme soit lent et textuel, il offre une satisfaction rare pour les amateurs de RPG narratifs, avec des options de difficulté ajustables pour les néophytes comme pour les vétérans. Sur Switch, les contrôles Joy-Con sont fluides, mais l’absence de support tactile est un petit regret.

Un manque de mise en scène

The Nameless Slay Dragon test 1Techniquement, The Nameless: Slay Dragon est une portage exemplaire du PC vers la Switch, sans chutes de framerate notables ni bugs majeurs, même en mode portable. Les visuels adoptent un style anime sombre et statique – portraits expressifs, arrière-plans détaillés en 2D – qui privilégie l’atmosphère à la fluidité, rappelant les visual novels comme Doki Doki Literature Club mâtiné de Goblin Slayer. La police de texte est malheureusement petite en handheld, forçant parfois à plisser les yeux, et l’interface pourrait gagner en modernité, tout comme la mise en scène assez famélique.

Côté bande-son, la composition est un atout majeur : une OST orchestrale épique, avec des thèmes de cordes lancinants pour les moments dramatiques et des percussions martiales pour les affrontements, crée une immersion palpable. Les effets sonores discrets (rugissements de dragons, cliquetis d’épées) renforcent l’ambiance sans surcharger, tandis que le doublage optionnel (en anglais et chinois) ajoute du poids aux dialogues clés, bien que l’absence de VF soit dommageable pour un titre aussi verbeux.

The Nameless Slay Dragon : Trailer Switch

Note N-Gamz : 17/20

Si le manque de mise en scène et les pics de difficulté parfois bien violents, ajoutés à certains jets de dés rageants pourront avoir raison des moins téméraires d’entre vous, les gamers qui s’accrocheront durant les premières heures de The Nameless Slay Dragon ne pourront qu’être envoûtés par la suite des événements et littéralement « binge-player » le soft plusieurs fois histoire d’en voir les multiples fins. Ils découvriront en effet des systèmes de jeu d’une rare profondeur et proposant des possibilités de customisation affolantes pour ses personnages, des héros charismatiques et scénaristiquement travaillés, une superbe direction artistique, de belles mélodies (malgré des boucles un peu courtes), une histoire intéressante, une exploration toujours gratifiante et un côté chronophage vraiment grisant sur fond de « livres dont vous êtes le héros » et de RPG papier de la grande époque, où chaque choix compte et où la moindre décision hâtive en combat peut faire occire tout votre groupe. Une vraie petite merveille que vous ne devez pas louper si vous avez apprécié des titres tels que Voice of Cards ou Crimson Shrouds !



About the Author

Selyna (Céline Franceus)
Amoureuse des mangas et des jeux vidéo cosy ou d'action (Stellar Blade, je t'adore), je suis fan de films de Noël, de fantasy et de comédies romantiques ainsi que de l'époque Victorienne. Mon cher Neoanderson m'initie à la SF et aux films d'horreur tout en me faisant découvrir de nouveaux genres vidéoludiques tels que les Action-RPG façon Cyberpunk 2077 ou The Witcher et l'aventure ou encore la plateforme, de Zelda à Mario en passant par Princess Peach car j'aime énormément l'univers Nintendo. Qui sait, peut-être qu'un jour je vouerai un culte aux Survival Horror et aux J-RPG comme Mister Anderson ?