Review
Notre aventure démarre…
Sorti de l’esprit du studio mondialement connu Square Enix, associé pour l’occasion à Acquire que l’on connait pour son travail sur les licences Tenchu ou encore Akiba’s Trip, Octopath Traveler a su séduire autant Nintendo, qui a décidé de l’éditer il y a un an sur sa Switch, que les joueurs par le biais de ses démos ainsi que de ses envoûtants trailers. J-RPG aux graphismes feeling old school mais ultra travaillés à grands coups d’effets visuels séduisants, le titre nous promet, cette fois sur PC, une aventure épique, pleine d’émotions et au gameplay d’antan à la sauce remaster.2018.
Niveau scénario, vous allez vous lancer dans une épopée qui se déroule sur les terres d’Orsterra, contrée qui recèle de vastes paysages variés allant de plaines verdoyantes à d’imposants pic enneigés, ainsi que de petits villages tout comme de grandes cités abritant en leur sein le destin de jeunes gens prêts à s’aventurer hors de leur quotidien pour des raisons qui leurs sont propres et auxquelles chaque joueur trouvera un point d’accroche personnel. Le mystère du nom du soft sera donc rapidement découvert puisque ce ne sont pas moins de… 8 voyageurs que vous pourrez incarner!
Il serait complexe de vous conter l’histoire d’Octopath Traveler puisque chaque protagoniste possède son background bien à lui, et ce dernier va bien souvent le pousser à sortir de sa zone de confort, de sa ville de départ afin de partir parcourir le monde ! Seulement c’est une monde dangereux qui vous attend, dispatché en diverses zone plutôt hostiles, et de la compagnie vous sera donc rapidement salutaire…
8 chemins possibles…
… au départ ! En effet, ne commencez pas à stresser à l’idée de passer à côté de l’aventure de tel ou tel personnage puisque vous pourrez tous aller à leur rencontre afin de grossir votre groupe et ne louper aucun détail de chaque story, les prologues personnels finissant par se regrouper pour former un unique scénario terriblement riche.
Cependant il va bien falloir commencer avec l’un des huit, alors sur qui se portera votre choix ? La jeune marchande Tressa qui rêve de voir le Monde ? Ou peut-être Thérion, notre voleur au grand cœur ? A moins que la belle et sauvage chasseuse H’aanit ne ravisse votre cœur ? Je ne vais pas vous faire le listing complet mais sachez qu’ils ont chacun leur histoire, leur passé, leur petit caractère mais surtout… qu’ils sont tous intéressants et charmants !
En plus de leur identité propre, chaque héros dispose de sa capacité spéciale, de son équipement adapté, ainsi que de ses compétences. Prenons ce cher Cyrus par exemple, érudit de son état. Il ne pourra s’armer que d’un bâton, mais saura jouer de ses compétences élémentaires pour causer des ravages dans les rangs ennemis. Il peut aussi user d’un sort de détection afin de trouver d’office l’une des faiblesses adverses. Hors combat il a également la possibilité d’utiliser sa technique spéciale « scruter » qui permet d’en savoir plus sur les PNJ, sur le background de l’univers dans lequel on évolue et même d’obtenir des ristournes dans l’auberge d’une ville, débloquer de nouveaux objets en vente dans les commerces ou révéler l’emplacement d’objets cachés…
Ophilia, quant à elle, est prêtresse et veillera au bien-être de ses coéquipiers tout en exploitant au combat les capacités des PNJ qu’elle pourra y guider. Par contre, si la danseuse aux charmes orientaux Primrose a ravi votre cœur, entre magie occulte, ruse et poignards, sachez que vous pourrez séduire les divers habitants des villes afin de les rallier à votre groupe. Rien de mieux qu’un bon gros chevaliers à vos côtés pour assurer votre défense!
Vous l’aurez donc compris, en termes de gameplay, tous les profils de joueurs seront comblés et il faudra ainsi user de réflexion afin de trouver la constitution d’équipe la plus complète et hétérogène histoire de tenir la route face aux ennemis les plus puissants !
3…2…1…FIGHT !
Comme tout J-RPG qui se respecte, les combats de Octopath Traveler se jouent au tour par tour et il faudra anticiper les coups des opposants, découvrir et jouer avec leurs faiblesses si vous voulez remporter victoires après victoires. Mais revenons déjà à la base de toute combat en TpT qui se respecte avec des choix plutôt basiques : attaquer avec une armée équipée, utiliser une de vos aptitudes de classe, user d’un objet, vous mettre en position défensive ou tenter la fuite si jamais vous êtes en bien mauvaise posture.
Au fil de vos actions, vous allez vite comprendre quels sont les points faibles de vos ennemis : certaines armes, certains éléments magiques… il va falloir tout tenter afin de percer leurs défenses ! Vous remarquerez d’ailleurs vite de petites étoiles brillantes au dessus de chacun de vos personnages. Sachez que ces dernières ne sont pas juste là pour la déco et qu’elles font office de jauge qui se remplit au fur et à mesure des tours d’une rixe, mais nous y reviendrons.
Pour l’instant, sachez que vos ennemis ont un certain nombre de points de vie, qui restera caché et inconnu à vos sens à moins d’utiliser une compétence spécifique. Pour les vaincre, le mieux est dans un premier temps de les en perçant leur garde grâce aux points faibles. Une faille va alors s’ouvrir, les affolant et permettant d’enchaîner de gros dégâts.
C’est justement une fois cette brèche active qu’il sera judicieux de jeter un œil à vos petites étoiles précitées, ces dernières permettant de monter l’exaltation du combattant dont c’est le tour afin de lui faire envoyer de x2 à x4 attaques toujours plus destructrices ! Mais qui dit combat dit forcément récompenses et XP, et il va falloir farmer méchamment afin de monter de niveau en niveau histoire de débloquer moult compétences, qui elles-mêmes permettront l’accès à des capacités passives plus qu’utiles. Enfin, les vrais aventuriers le savent: s’il y a bien une chose qui fait la force d’une fine équipe en plus de ses pouvoirs, c’est son équipement! Et là, entre loot, vol, achat et négociations… tout est bon pour vous stuffer proprement !
Toujours plus d’aventures…
Octopath Traveler reprend donc les bases du genre pour le gameplay tout en l’assaisonnant à sa sauce avec son lot de nouveautés inédites. Si les mécaniques du jeu se prennent en main rapidement, appréhender proprement toutes les facettes sera une affaire bien plus complexe à gérer et il faudra apprendre à prendre son temps, savoir se montrer patient face à la montagne d’expérience parfois nécessaire pour avancer et apprécier l’exploration et les combats frénétiques pour révéler tous les atouts du soft.
Hélas, le passage du soft sur PC empêche fort logiquement le format portable inhérent à la Switch et qui se prêtait à merveille au jeu, nous permettant d’emporter partout avec nous le dernier bébé de Square Enix histoire de farmer tranquillement au fin fond de son canapé avec une série en fond sur la télé. Heureusement, cette absence est en partie compensée par un petit boost graphique de bon aloi, qui permet de prendre encore plus conscience de la beauté du soft, véritable petite pépite graphique 2.5D dont la subtilité se cache bien souvent dans des détails qui sautent aux yeux une fois en action. Effets de lumière, d’eau, de vitesse, flou artistique pour donner l’impression de profondeur, particules… Tout est pensé pour être agréable à regarder, et si l’on pourrait croire que la 2D est un peu une facilité à l’heure où la course au réalisme est en vogue, il suffit de se pencher sur Octopath Traveler et ses univers façon tableau de grand maître pour comprendre qu’il est possible de faire bien plus que du pixel voyant !
De son côté, la bande-son est signée Yasunori Nishiki, compositeur présent lors de la dernière Japan Expo et à qui l’on doit l’opening de Fate/Extella ou encore l’univers musical de Grandblue Fantasy: The Animation. Ici aussi, la qualité est omniprésente : bruitages, ambiance sonore, mélodies nous accompagnant lors de nos balades ou ponctuant les combats… la la promenade auditive est un vrai petit plaisir dont il serait dommage de se priver ! Ajoutons à cela des doublages disponibles en japonais et en anglais tout bonnement excellents et des sous-titres très réussis en français, et vous comprendrez à quel point cet Octopath Traveler a été fignolé dans les moindres détails.
Alors, bombe vidéoludique de l’année or not ?
Octopath Traveler a toujours été prometteur dès sa première annonce vidéo, avec son gameplay mêlant nostalgie et nouveautés, le tout dans un univers rappelant les FF « à l’ancienne » ou encore plus récemment l’ambiance esthétique des Bravely. Et au fil des heures qui vont rapidement défiler en compagnie du produit fini, on prend conscience que les promesses sont tenues, que la hype que l’on a senti monter en nous était complètement justifiée et que la qualité est omniprésente. Plus qu’un J-RPG de plus à ajouter à notre collection, le soft de Square Enix risque de s’imposer comme une nouvelle référence du genre, tout simplement!
La Bande-Annonce
Réalisation: 19/20
Un quasi perfect graphique tant les effets spéciaux sont maîtrisés et enchanteurs, amenant une certaine dose de réalisme dans ce qui n’est pourtant qu’un jeu en 2.5D. La haute définition se ressent dans toutes les textures, le look des persos est réussi, le flou d’avant et arrière plan donne une sacré profondeur aux décors tandis que la fluidité n’est jamais prise en défaut. On constate un petit boost graphique par rapport à la Switch, à laquelle s’ajoute une direction artistique envoûtante pour obtenir un petit bijou graphique pour qui aime le feeling old school.
Gameplay/Scénario: 17,5/20
Toute la surprise du soft réside dans son lore très complet, que l’on pourra découvrir par soi-même si l’on est un tant soit peu curieux de nature, et ce via le point de vue de 8 héros différents. Mais là où les scénaristes ont fait fort, c’est justement qu’ils sont parvenus à nous offrir des backgrounds travaillés en partant de personnages pouvant paraître sans réel intérêt au départ : Tressa la simple marchande par exemple, qui nous emmène au final dans une épopée formidable! Le gameplay, de son côté, propose un level design bien pensé des donjons, des pouvoirs spécifiques à chaque héros plutôt intéressants mais aussi un système de combat assez vif qui demandera pas mal de stratégie à haut niveau pour développer toute la puissance de vos héros grâce aux étoiles d’exaltation. Efficace et jamais barbant, malgré un grinding inhérent au genre. Dommage, par contre, que l’on perde le côté portable inhérent à la Nintendo Switch.
Bande-Son: 19/20
Qualité et diversité sont de la partie pour cette bande-son qui emmène dans son sillage un sacré lot d’émotions et une profondeur rare à l’aventure proposée par le soft. Une véritable promenade onirique auditive.
Durée de vie: 18,5/20
Partez du principe qu’il faut déjà au moins une bonne heure accomplir le prologue de chaque protagoniste, soit 8 heures au total, puis ajoutez-y les dizaines d’heures d’exploration, de farm intensif, de promenade bucoliques et de quêtes secondaires scénarisées qui vous attendent, et vous comprendrez que… c’est la folie ! Avec un côté chronophage énorme, autant dire que le rapport qualité/quantité/prix de Octopath Traveler est plus que convaincant!
Note Globale N-Gamz: 18,5/20
Octopath Traveler se pose encore et toujours comme un véritable diamant du genre RPG Old School hautement chronophage et addictif. Lorsque l’on se lance dans une partie, on ne le fait pas à moitié et on se retrouve rapidement à voir les heures défiler sans même en prendre réellement conscience. Il est certain que le côté grinding intensif peut agacer par moment, car l’on souhaiterait se jeter corps et âme dans la suite d’un scénario qui nous tient en haleine à chaque instant, mais les quêtes secondaires et l’exploration rendent l’aventure toujours intéressante à jouer, évitant toute redondance pour une progression jouissive et une histoire épique, touchante, mignonne mais aussi parfois très mature, en plein coeur d’un univers artistiquement soigné et au level design d’une rare intelligence. Si vous êtes fans du genre, il s’agit clairement d’un must have sur PC, car même si le titre perd sa portabilité liée à la Switch, le petit boost graphique compense assez bien la chose pour vous faire passer à la caisse, et avec le sourire en plus !