Review
Ni No Kuni, incroyable J-RPG issu de la merveilleuse alliance entre Level-5 (Layton, Fantasy Life, Yo-Kai Watch) et le studio d’animation Ghibli, est sorti il y a déjà six ans sur nos PlayStation 3. Après avoir remis ça pour une deuxième opus qui a conquis à nouveau nos cœurs, une charmante proposition nous est faite : replonger dans l’aventure d’Oliver et Lumi grâce à la Switch. Alors, on se laisse tenter?
Il était une fois…
…Un monde très addictif ! Une vraie production Ghibli dotée d’un univers totalement atypique, voilà ce qui résume le mieux le titre de Level-5. Pour preuve : Oliver, un jeune garçon d’une dizaine d’année, vit à Motorville. Un soir qu’il fait le mur pour tester une nouvelle voiture construite par son ami, il a un accident. Sa mère, sur un pressentiment, part à sa recherche et le sauve in extremis de la mort. Malheureusement, cet acte héroïque lui coûtera la vie.
Plongé dans son chagrin Oliver, cherche le réconfort dans les bras de Lumi, son doudou. Les larmes libèrent ce dernier d’un sortilège qui l’avait changé en peluche. La mascotte s’avère être en fait une fée venant d’un autre monde sous le joug du magicien Shadar. Lumi propose alors à Oliver de l’aider à sauver son chez lui, promettant, se faisant, de pouvoir ramener la mère du héros à la vie. En effet cet univers est lié à celui de Motorville, chaque habitant possédant un double dans la dimension parallèle. En conséquence, s’il arrive quelque chose à une personne, son alter-ego en subira les conséquences de l’autre côté.
Attrapez-les tous !!
En tout bon RPG qu’il est, Ni No Kuni propose un système de combat très bien pensé et qui s’inscrit en cohérence avec son univers. Au fur et à mesure de votre initiation à l’art de la magie, vous apprendrez de nouveaux sorts qui pourront être utilisés hors et dans les combats. De plus, les magiciens, dont Oliver fait partie, maîtrisent plusieurs disciplines, et notamment l’élevage de familiers. Ces mêmes familiers combattront pour vous, mais à vous de composer judicieusement votre équipe. En effet, chaque personnage transportera lors des mêlées trois de ces êtres, qui appartiennent à une race définie (dragons, démons, automates, bêtes…) et chaque protagoniste possède des affinités fortes avec trois types de créatures. De fait, il vaudra mieux attribuer les familiers au combattant qui saura développer au mieux les capacités du compagnon qui le défendra. Mais ce n’est pas tout.
En effet, chaque monstre naît sous un signe astrologique. Lune, Soleil, Etoile. Le Soleil sera plus fort contre la Lune qui battra les Etoiles. Les êtres natifs de l’Etoile ne feront qu’une bouchée de ceux qui ont vu le jour sous le Soleil. A ce triangle, s’ajoute le signe Planète, qui englobe les trois autres. Les familiers peuvent évoluer deux fois. Après une évolution, le niveau du monstre redescend à 1 mais les statistiques de bases augmentent et d’autres compétences peuvent être apprises. Il convient dès lors de choisir judicieusement le moment de la transformation pour ne pas se retrouver bloqué par un niveau trop faible. Car vos adversaires seront coriaces ! Le farming-leveling est donc clairement au rendez-vous. Chacun se fera son avis sur la chose mais là où tout le monde se mettra d’accord, c’est que parfois ces séances d’entraînements forcées seront une véritable punition à cause du thème sonore des combats.
Un Almanach qui en jette
Le reste du gameplay est tout aussi bien pensé. Les sorts que l’on apprend au fur et à mesure de l’aventure servent aussi lors de l’exploration des donjons. Vous serez ainsi amenés à construire un pont, déplacer des statues dans un ordre précis… Les quêtes annexes vous demanderont soit de partir à la chasse aux monstres, soit de trouver des objets, ou encore de capturer et d’étudier des familiers. Mais vous aurez aussi à réparer les cœurs brisés. Car Shadar « supprime » tous ses opposants en leur annihilant le cœur. Ce procédé consiste à enlever une qualité essentielle à chacun pour vivre normalement, comme le courage, la tempérance ou encore la bonté. Vous aurez donc à trouver des personnes possédant la qualité manquante en excès pour lui en extraire un peu et en donner aux victimes. Autre élément pour compléter votre attirail du parfait magicien, l’alchimarmite. Inutile d’en parlez plus longuement. Décomposez le mot et vous comprendrez immédiatement le principe. Prenez plusieurs ingrédients, mettez les dans votre « alchi-marmite » et laissez faire le reste par l’alchimie ! Vous aurez deux possibilités : soit laisser libre court à votre imagination, soit suivre les recettes soigneusement consignées dans votre Almanach du magicien.
Et le voilà, le cœur du jeu ! L’Almanach regroupe tous les éléments nécessaires à votre progression et à la compréhension de l’univers dans lequel vous serez plongés. Entre les contes et légendes fixant la mythologie du monde parallèle, la liste des sorts, le bestiaire, les cartes, les recettes alchimiques et autres présentations disséminées tout au long des 340 pages, vous aurez de quoi faire. Cette idée rend Ni No Kuni extrêmement addictif puisqu’au départ de votre aventure, il sera quasiment vide. C’est à vous de le remplir au fil de vos pérégrinations. Soyez curieux, parlez aux habitants, aux commerçants si vous voulez pouvoir comprendre pleinement le monde qui vous entoure. De quoi allonger la durée de vie un peut trop standard du soft. A noter que cet Almanach était inclus en version papier « réelle » dans chaque opus 3DS, mais ne figurera ici que sous forme dématérialisée, à moins que vous n’achetiez l’édition collector du titre…dommage, mais la qualité de l’ouvrage vaut bien de débourser quelques euros de plus!
Plein les yeux…
Malgré un portage quasi bête et méchant, le soft n’a rien perdu de sa splendeur et gagne à être joué en portable. Le flou artistique qui avait pu gêner à l’époque certains joueurs a été rayé de la réalisation afin de nous laisser profiter de chaque recoin du soft ! La fluidité est également de mise en portable comme en mode dock, idéal pour afin de nous laisser profiter pleinement d’une ballade scénaristique touchant made in Ghibli aux combats entraînants et aux mécaniques de jeu qui se sont adaptées à la Switch à merveille.
J’en parlais plus haut, mais niveau musical, force est de constater que le thème des combats va vous en faire baver. Cette musique… est la pire du jeu… elle vous poursuivra jusque dans votre sommeil ! Heureusement, en dehors de cette piste, le reste de la bande-son est tout bonnement sublime ! Chaque morceau est interprété par le Tokyo Philarmonic Orchestra et surpasse l’autre, de sorte que l’on se laisse accompagner tout en douceur dans ce voyage exceptionnel. Le thème principal vous mettra, à ce titre, immédiatement dans l’ambiance. Quant au doublage, pour avoir joué au soft avec les voix japonaises, elles sont dignes d’une production Ghibli. Très bonnes même si on a très vite envie de crier violemment sur toute personne qui prononcera le nom de « Oliveeeeeeeer »… Mais ce petit défaut est vite oublié.
Magique, tout simplement !
Vous l’aurez compris, même si le portage se fait sans réel ajouts mais affine juste un peu les graphismes, Les joueurs étant passés à côté de cette pépite qu’est Ni No Kuni peuvent clairement foncer sur cette adaptation plus que réussie, qui n’a pas vieilli du tout et a même pris un petit coup de neuf tout en conservant sa magie et son ambiance uniques pour ceux qui seraient tentés de relancer l’aventure. Un must have !
La bande-annonce
Réalisation: 18/20
Certainement grâce à son esthétique visuelle, le soft n’a pas pris une ride ! On retrouve l’univers enchanteur plein de poésie, de douceur et de couleur que l’on a aimé parcourir ou que l’on adorera traverser en long en large et en travers si l’on est passé à côté de ce charmant JRPG à l’époque.
Gameplay/Scénario: 17/20
Le gameplay est très bien pensé et en cohérence totale avec l’histoire. L’Almanach pousse à discuter avec tous les personnages et la capture de familiers, de même que le système de combat, sont réellement prenants. Niveau scénario, on nage en plein Ghibli, avec une histoire qui peut paraître enfantine au départ, mais n’en reste pas moins dotée d’une incroyable magie.
Bande-Son: 19/20
Rhaaaa pourquoi ce thème pour les combat…. La perfection était pourtant à portée de main. Hormis cette faute de goût, le reste est tout simplement un régal auditif et les doublages sont plus que convaincants en japonais.
Durée de vie: 15/20
Une durée de vie correcte sans plus. Dans la moyenne de ce qui se fait dans le J-RPG. Dommage, tant la qualité du voyage donne envie qu’il dure plus longtemps.
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Ni No Kuni trouve parfaitement sa place dans la ludothèque RPG de la Nintendo Switch, le soft n’ayant pas perdu ses atouts de l’époque, même si on regrettera un simple portage sans réels ajouts notables hormis une petite amélioration graphique. Il n’empêche, si vous avez raté cette pépite en 2013, foncez vous la procurer aujourd’hui: vous vivrez une aventure envoûtante à plus d’un titre!