Review
Jamais deux sans trois
Supermassive Games semble avoir pris sa vitesse de croisière puisque nous avons droit à un opus de leur anthologie vidéoludique de l’horreur, alias The Dark Pictures Anthology, tous les ans à présent, au risque de lasser les gamers. De fait, pour éviter d’en arriver à cet extrême, le studio améliore à chaque itération sa recette en fonction des retours des fans mais a surtout le bon goût de proposer à chaque fois des histoires différentes et qui nous livrent divers pans de l’horreur, qu’elle soit fantomatique (Man of Medan), psychologique (Little Hope) ou encore claustrophobico-gore à souhait comme dans le jeu qui nous intéresse aujourd’hui : House of Ashes !
En effet, ce dernier vous fait incarner les membres d’une équipe de pros de la C.I.A, de l’U.S. Air Force ou encore des Marines dont la mission est simple : investir un village en plein coeur de l’Irak, en 2003, dans le but de dénicher une cache d’armes chimiques appartenant à Saddam Hussein histoire de justifier l’invasion du pays par les forces américaines. Vous aurez donc droit au boss de l’opération, alias Richard King, qui devra compter sur son ex-femme Rachel en tant que commandante d’un escadron de soldats qui deviendra hélas très vite, embuscade mortelle oblige, un simple duo, alias Jason Kolchek le fou de la gâchette et son binôme Nick Kay… l’amant de Rachel ! Ajoutez à cela un lieutenant irakien dénommé Salim Othman et un séisme qui entraîne tout ce beau monde dans les bas-fonds d’un ancien temple sumérien rempli de croisements entres les Hunters de Resident Evil et les bestioles de films comme La Crypte (The Cave en V.O.) ou The Descent, et vous comprendrez que l’horreur vous attend dans le nouveau bébé de Supermassive !
Des retours de joueurs salvateurs
Si on regrettait les gros bugs de framerate et le scénario décevant de Man of Medan tandis que l’on pestait contre le rythme ultra lent de Little Hope qui ne s’intensifiait réellement que durant la dernière heure, on peut oublier tous ces soucis dans House of Ashes ! Le récit démarre sur les chapeaux de roue à peine dix minutes après le lancement de l’aventure, les rares problèmes de framerate ne vous feront jamais rater de QTE et l’histoire est terriblement jouissive à traverser si vous avez apprécié les films précités (ou même « L’Exorciste » puisque vous pourrez retrouver une statuette de Pazuzu en fouillant un peu). De plus, chaque personnage est vraiment travaillé sur le plan psychologique et il est impossible de ne pas s’attacher à cette équipe et de vivre les inimitiés entre ses membres, inimitiés tantôt nées du conflit qui fait rage dehors (le soldat irakien obligé de coopérer avec des américains), tantôt nées d’une relation conjugale difficile (Rachel qui doit choisir entre son ex-mari et son nouvel amant, par exemple).
Les dilemmes moraux seront donc très souvent de la partie et chaque décision impactera en général assez vite sur l’histoire pour qu’on s’y sente réellement impliqué. D’ailleurs un bon conseil : jouer les bons samaritains à chaque fois ne garantira jamais la survie de tous les membres de votre team, loin de là, tout comme le fait de réussir les QTE car oui, Supermassive Games a implanté le Quick Time Event « dramatique », autrement dit celui qui peut vous conduire vers un funeste destin si vous le réussissez ! De quoi bien faire cogiter votre cerveau entre le « j’appuie ou j’appuie pas » en moins d’une seconde ! Grisant ! Enfin, le titre se pare de niveaux de difficulté, d’une soixantaine de morts et de deux modes pour autant de points de vue afin de gonfler sa replay value : Theatrical et Director’s Cut, sans parler de la possibilité de jouer à 2 online ou à 5 en local pour une durée de vie autour des 5 heures la première fois.
Bouleversement Next-Gen ?
House of Ashes est le premier The Dark Pictures Anthology à sortir sur les consoles Next-Gen et les devs se sont fait plaisir avec deux modes graphiques (qualité et performance) mais surtout de la 4K Native et du Ray-Tracing pour nous proposer un incroyable relief dans les décors grâce à des jeux de lumière de toute beauté et des environnements plus grandioses et ouverts que d’habitude. Mais c’est surtout la représentation en Full 3D (adieu angles de caméra imposés) qui s’avère être un vrai « game changer », vous poussant à l’exploration et vous immergeant comme jamais dans l’horreur même si la focale est parfois trop proche de votre héros au point de masquer une partie de l’action.
Enfin, la bande-son est d’excellente facture, avec des musiques anxiogènes à souhait, un sound design qui fait fonctionner les jump scares à 300 à l’heure et surtout un doublage français de haute volée auquel s’allie l’interprétation magistrale de Ashley Tisdale en Rachel King.
Bref et pour résumser : un vrai régal et assurément le meilleur volet des 3 Dark Pictures si on est dans le trip « film interactif », on vous le dit !
Le Vidéo-Test par Neoanderson
Le vidéo-test est sous embargo jusqu’à la date de sortie du soft, soit le 22 octobre. Il sera donc en ligne à minuit pile ce soir, juste au-dessus !