Review
Comme s’il ne faisait pas assez chaud en cette rentrée, on s’est dit qu’on irait bien jeter un oeil aux flammes de l’enfer ! Et on a même réussi à y décrocher un poste de gestionnaire ! Il va falloir donner dans l’optimisation afin de répondre aux exigences du big boss et vous démarquer de la horde de diables et démons qui briquent eux aussi une place dans les hautes sphères des neufs cercles de cette région chaude qu’est l’enfer. Sortez votre fouet, grimpez à bord de la barque de Charon avec nous pour le test de Hell Architect.
Fait chaud par ici, non ?
Développé par Woodland Games, le soft nous met dans la peau d’un jeune démon qui vient d’obtenir un poste de gestionnaire des enfers. Vous aurez pour collègue des grands noms de ce monde comme la magnifiquement célèbre Lilith ! Votre mission est simple : aménager ce petit monde sous-terrain en un véritable…enfer. Vos pécheurs vont être votre main d’oeuvre et il va falloir la bichonner entre deux séances de torture afin de lui faire conserver son efficacité. Vous aurez deux modes disponibles : une campagne avec ses petits scénarios sympathiques et bourrés d’humour qui comprennent des objectifs à remplir et un bac à sable afin de pouvoir construire à foison sans aucune limite !
Afin de faire monter les multiples ressources nécessaires pour crafter, agrandir votre domaine et faire vivre vos pécheurs, il va falloir penser stratégique ! En effet, votre force de travail a des besoins qu’il va falloir remplir : faim, soif, sommeil, santé mentale… Les adeptes de ce genre de builder ne seront pas dépaysés par les principes mais le soft nous perd rapidement car il y a un gros manque d’explication et l’interface bien qu’hyper simpliste n’est pas forcément des plus intuitive. Dès la première mission on commence à perdre nos petits pécheurs parce qu’au final rien il faut tout deviner. Je peux concevoir le principe de ne pas vouloir tenir la main du joueur mais je pense que pour un novice cela peut se montrer totalement décourageant.
Plus ça va… moins ça va…
Et plus on va avancer dans notre aventure plus on va comprendre que les choses vont se compliquer. Le jeu regorge de bonnes idées mais ne va jamais au bout de celles-ci et c’est frustrant à souhait. Rien n’est réellement expliqué et j’avoue que je me suis retrouvée à écumer les forums et des vidéos sur Youtube afin de comprendre certaines fonctionnalités et surtout comment les débloquer, en remarquant au passage que toute la communauté galère visiblement. Il y a un sentiment de relâchement totale au fil de notre aventure, on aurait pu espérer voir plus d’élément à implanter dans notre monde souterrain, des décorations, de nouvelles fonctionnalités mais non, le soft ne s’étoffe pas et pour un peu plus de vingt euros, le résultat paraît bien léger.
La réalisation en 2D est plutôt réussie, c’est charmant, c’est bien animé, fluide et tout s’articule bien. Ajoutons que le soft est disponible en français et que les traductions sont fidèles à l’humour distillé par les développeurs. L’ambiance sonore n’est pas mauvaise et participe à une bonne immersion dans un univers qui aurait pu être carrément très bon. Ici malheureusement tout retombe comme un soufflé dont on aurait ouvert la porte du four trop tôt. On ressent toutes les bonnes intentions qui ont été mises dans le soft, mais cela ne suffit pas. C’est bien gentil de creuser dans le sol pour trouver des ressources, mais les investir dans les mêmes structures, voir que nos pécheurs ont visiblement laisser leur cerveau dans le monde des vivants, puisqu’incapables de s’en sortir sans vous, le soft devient rapidement barbant, avec presque l’envie de le laisser tourner en tâche de fond en y jetant un oeil de temps en temps.
Hell Architect Trailer
Note N-Gamz.com: 8/20
On dit toujours que l’Enfer est pavé de bonnes intentions et c’est ce qui me chagrine le plus avec Hell Architect. On ressent que le soft a été développé avec soin et amour mais il laisse l’impression qu’il a été conçu par des jeunes gens trop pressés ou qui n’ont juste pas pensé aux gamers. Pour eux, certaines manipulations sont certainement logiques, mais sans explications autant dire que l’on galère derrière son ordinateur. Est-ce que c’est volontaire afin de proposer aux joueurs une réelle expérience de l’enfer ? Ce serait un poil osé. Les remontrances des gamers sont en tous cas nombreuses alors espérons que les devs écouteront leur communauté afin de faire évoluer leur bébé car l’idée de base reste bonne, la réalisation charmante et l’humour mérite que l’on s’y attarde. Hélas pour l’instant, la traversée des neufs cercles sans la compagnie de Virgile pour nous guider rend l’expérience fastidieuse et trop fatigante sur la longueur.