Review
Harvest Moon est assurément « LE » titre qui nous a permis de nous mettre au vert en nous offrant la possibilité de gérer notre petite ferme dans un monde plein de douceur, où la déesse des récoltes vous donne sa bénédiction. Seulement voilà, cette licence n’est, depuis 2014, plus sous la direction du studio Marvelous qui a décidé de continuer sous le nom de « Story of Seasons » pour des raisons de droits internationaux. Du coup, c’est Natsume, qui s’occupait auparavant de l’adaptation des softs pour le marché occidental, qui s’occupe à présent de cette lucrative franchise… Avec malheureusement moins de talent que les développeurs originels. De fait, cet opus « Un Monde à Cultiver » sur Nintendo Switch va-t-il redresser la barre et nous faire revivre les incroyables sensations d’antan ?
On prend les mêmes, ou presque, et on recommence !
« Un vaste monde à explorer avec votre ferme… portative ! »
Originalité première de ce nouveau Harvest Moon, cette fois nous n’héritons pas de la vieille ferme de Papy mais nous partons carrément à la découverte du monde façon Pokemon ! En effet, lassé de manger des patates, notre jeune fermier (ou fermière) décide de partir avec la bénédiction de sa « Môôôôman », en quête d’autres ressources alimentaires. Du coup, petite révolution pour cet opus : notre ferme devient… portative !
Il faudra ainsi trouver des espaces compatibles avec notre installation et remplir un robot avec des récoltes ou trouvailles afin d’activer de nouveau ce mode portable et partir vers d’autres contrées. La map est ainsi divisée en plusieurs zones. Chacune possédant sa météo et son climat, il faudra donc faire attention à ce que l’on plante. Entre désert, plage, petite campagne agréable ou terres aux notes automnales, il y a de quoi visiter et s’implanter… du moins sur le papier. Nous verrons d’ailleurs plus tard ce qui pèche dans les faits.
Au niveau du récit, notre déesse des récoltes a disparu de la circulation et les lutins se font discrets. Vous devrez donc aider les villageois à résoudre leurs petits problèmes du quotidien afin de réactiver de vieux totems. Ces derniers réveilleront alors les lutins porteurs des pierres sacrées nécessaires au rituel de réveil de la déesse. D’ailleurs des lutins, vous allez en croiser à gogo sous la forme de petites étincelles bleutées… et autant en trouver un max car ces derniers vous donneront des graines pour pouvoir exploiter votre terrain de façon optimale. Bien entendu, vous pourrez aussi prendre soin de vos chers animaux ou préparer des petits plats derrières vos fourneaux. Toutes les mécaniques du genre sont présentes et fonctionnent plutôt bien, du moins si l’on met de côté le vide qui règne dans le soft !
« Le climat n’a que peu d’impact sur vos cultures »
Un coup de bêche et ça repart ?
En effet, on est vite largué face notre propre sort. Les journées s’enchaînent et se ressemblent, y compris quêtes identiques qui reviennent en non stop de façon abrutissante. Et si on apprécie l’idée de nous proposer plusieurs terrains, on comprend par contre beaucoup moins les distances démentielles qu’il faut parcourir dans un monde très vide avec peu d’attrait. On perd donc un temps dingue, sur une journée, à errer dans ses longues « zones couloirs » sans intérêt.
Revenons d’ailleurs sur le principe des terrains, climat et saisons car accrochez-vous : autant dire que vous pouvez très bien les ignorer ! En effet, il suffit de planter vos graines, peu importe lesquelles, car du moment que vous les arrosez et leur donniez un peu d’engrais… ça pousse ! Des tomates givrées censées ne pousser qu’en plein hiver sortiront sans mal en plein été, même assommées par un cagnard caniculaire. Entendons-nous bien : la difficulté n’est pas ce que l’on recherche dans un soft de ce genre mais là il y a zéro défi, tout est facile, et on tourne bien vite en rond.
Visuellement en retard ?
« Un titre vide… très vide… »
Techniquement parlant, nous sommes sur la même lignée que le reste. Alors oui, on ne cherche pas le must de ce qui se fait actuellement et ce Harvest Moon propose pour sa défense de la couleur, de la douceur et des animaux tout en rondeur mais il ne faudrait pas lui en demander plus ! Du vide, des textures fades et simplifiées au maximum sont l’apanage de ce soft au design artistique mignonnet mais graphiquement pas à la hauteur de ce que la Switch peut proposer. Il suffit ainsi de regarder son concurrent direct qui débarque en fin de mois sur la machine, alias Story of Seasons : Pionners of Olive Town, pour comprendre que l’on peut proposer quelque chose de bien plus charmant et peaufiné. Même les animations de notre fermier on tendance à faire flipper, surtout cette façon de rester la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés.
Heureusement donc que la bande son reste plutôt kawaï et agréable, sans tomber dans la redondance, et que le jeu a le bon goût d’être intégralement traduit en français avec des sous-titres plus que lisibles et une navigation ultra intuitive !
La bande-annonce
Note Globale N-Gamz.com: 11/20
Ce Harvest Moon ne sera pas la petite révolution que les fans de la licence attendaient ! Il n’est même pas forcément au niveau de nos espérances pourtant assez modestes, c’est dire. De fait, si « Un Monde à Cultiver » avait pourtant de bonnes idées comme le principe de déplacer sa ferme ou encore de trouver des graines en se promenant, le soft n’est pas franchement à la hauteur : tout semble vide, trop facile, et l’ennui pointe très vite le bout de son nez tant les choses se répètent tandis que les trajets trop long à parcourir s’avèrent légion. Le titre semble donc orienté pour un public très jeune et il ravira les plus petits, je pense. Pour les joueurs adeptes de la simulation fermière par contre, autant faire demi-tour et attendre patiemment la sortie de Story of Seasons ou de pépites indépendantes telles que Coral Island ou One Lonely Outpost !
About the Author
