Review
Fraîchement rachetée à un THQ en pleine faillite par un EA au top de sa forme financière, la licence UFC nous a déjà donné, il y a un peu moins de deux ans, un titre de qualité et plutôt axé simu sur Next-Gen : EA Sports UFC. Que les adeptes du MMA se réjouissent, voici venir une suite qui entend bien gommer les défauts de son aîné… et c’est toujours aussi beau !
Un rachat qui vous veut du bien
Le rachat de la licence MMA-UFC par EA a clairement été salvateur pour la franchise vidéoludique liée à ce sport, comme les gamers ont pu s’en rendre compte en juin 2014, avec un EA Sports UFC de haute volée sur le plan de la réalisation, bien qu’un peu mou niveau gameplay. C’est donc tout naturellement que nous retrouvons aujourd’hui la suite tant attendue, sobrement baptisée EA Sports UFC 2, qui devrait selon toute logique devenir la référence du genre… et pas seulement faute de concurrence.
D’entrée de jeu, le titre nous met dans le bain en nous faisant revivre le combat épique opposant Rory McDonald eà Robbie Lawler, deux figures emblématiques du MMA, lors de l’UFC 189. L’occasion idéale d’y insérer un tuto afin d’expliquer les bases de ce sport plus tactique qu’il n’y paraît aux nouveaux venus dans la franchise. Adeptes des coups de poings et autres high kicks à tout va, passez votre chemin : dans UFC 2, la victoire viendra principalement… au sol !
Plus ils sont grands…
En effet, si l’attribution des quatre touches traditionnelles aux coups de poings et pieds gauche et droite permet, avec la bonne direction, d’effectuer de jolis uppercuts et autres crochets du droit, une jauge d’endurance propre à chaque combattant aura tôt fait de refréner vos ardeurs, vous obligeant à bien réfléchir avant d’asséner le moindre punch à votre adversaire, ce dernier ayant souvent la fâcheuse tendance de se défiler à la première occasion. Idem pour votre garde haute ou basse, qu’il faudra savamment doser pour ne pas exposer vos bras à de graves blessures. Un indicateur de dégâts par partie du corps fait d’ailleurs son apparition histoire d’ajouter de la pression aux affrontements, qui se soldent souvent par des K.O. « monstrueux » de réalisme et accentués par un replay faisant froid dans le dos!
Mais si vous vous cantonnez uniquement à la baston « classique », vous risquez vite de vous retrouver le bec dans l’eau dans cet UFC. Ainsi, il est préférable d’agripper dès que possible votre opposant déjà un peu amoché histoire de faire entrer le soft dans une toute autre jouabilité : celle du corps à corps et de l’étreinte « virile » (câliiiiiiiins). Là, on sent nettement l’amélioration par rapport au premier opus. Les changements de positions sont mieux indiqués et les contentions se jouent en alternant coups de proximité et QTE dans lesquels chaque adversaire essaie d’anticiper la direction du stick gauche de son opposant. Le but de l’attaquant étant ici de passer des paliers allant jusqu’à la sacro-sainte soumission tandis que le défenseur aura pour vocation de se libérer petit à petit pour éventuellement retourner la situation. Petit souci, si la maniabilité de ces phases a été revue pour être plus instinctive qu’auparavant, ces dernières restent vraiment trop longues à mener à leur terme, ce qui a tendance à rendre les combats un peu lents au final. Certes, on sait toute l’importance que requiert le corps à corps dans la compétition MMA irl, mais on aurait aimé un peu plus de dynamisme.
Un Ultimate Team « payant » au détriment du mode carrière
Si on ne pourra strictement rien reprocher à l’impressionnant panel de 104 combattants inclus dans le soft (dont les improbables Mike Tyson et… Bruce Lee !) ni à l’éditeur de personnage qui donne des résultats crédibles aussi bien pour les hommes que pour les femmes en offrant une kyrielle hallucinante de possibilités, on restera un peu dubitatif sur le mode Carrière, qui fait souvent le sel de ce mode de jeu. En effet, bien qu’il vous permette de choisir votre catégorie de poids histoire de varier les plaisirs, ne vous attendez pas à un scénario ultra travaillé et des prises de décisions importantes, ni même à une gestion de votre agenda comme la concurrence peut le faire avec la série des 2K. Ici, on reste dans le linéaire pur et dur avec votre arrivée dans la télé-réalité « The Ultimate Fighter », gravissant un à un les échelons pour arriver à la compétition officielle, laquelle vous donnera le choix entre divers combats jusqu’à atteindre le top 15 de votre ligue et affronter le gratin de l’octogone. Entre chaque rixe, vous pourrez vous entraîner pour apprendre de nouveaux coups ou perfectionner les anciens et accroître vos capacités physiques, le tout sur trois épreuves distinctes. Enfin, vous pourrez affecter des atouts à votre combattant pour lui donner quelques bonus durant les rounds comme un boost d’endurance au sol ou des contres plus meurtriers. Attention toutefois, si vous perdez trop souvent, votre retraite sera légèrement « anticipée » au terme d’un ultime match d’adieu à vos fans. Snif…
Si le mode Carrière n’est pas aussi immersif que souhaité et risque même de vous lasser avec le temps, EA a pensé à inclure une grosse nouveauté dans cet UFC 2 : l’Ultimate Team ! Ayant déjà fait ses preuves sur FIFA, il mixe allègrement jeu de gestion managériale et cartes à collectionner pour mettre au point votre écurie de 5 « fighters », à faire évoluer au gré des matchs grâce à des entraînements et des distributions d’atouts pour en tirer le meilleur parti. Gros souci : le développeur a cru bon d’adjoindre une jauge de Fitness à l’ensemble, qui doit être le plus près possible des 100% pour que vos poulains soient les plus performants possibles lors des affrontements. Hélas, elle a tendance à baisser à vitesse grand V. On vous le donne en mille : les boosts de recharges rapides sont… payants ! Bad idea, EA… bad idea…
Enfin, on termine avec les traditionnels Versus en local ou en ligne, ce dernier proposant même un championnat mondial, mais aussi un sympathique mode défi ou encore la possibilité de créer et de partager online vos propres événements UFC. Bref, il y a de quoi faire !
Visuellement… percutant !
N’y allons pas par quatre chemins : en termes de modélisation graphique des combattants, EA Sports UFC 2 fait carrément dans le photo-réalisme. Chaque animation de coup donne lieu à la crispation des muscles de votre avatar tandis que chaque frappe réussie fait voler des gouttes de sueur au loin et entraîne des bleu, coupures et autres blessures largement visibles à l’écran. On s’y croirait ! Tout au plus pourra-t-on reprocher au soft des transitions un peu trop robotisées lors des phases au sol, mais rien de dommageable.
Niveau bande-son, l’ambiance est assurée par Bruce Buffer et les matchs jouissent d’un son du public vraiment immersif. L’impact des coups, quant à elle, fait littéralement froid dans le dos lors des K.O. et les musiques d’intro de chaque combattant nous plongent de suite dans l’univers si particulier du M.M.A., sans parler des mélodies durant les menus. Une réussite.
Champion toute catégorie, avec une belle marge de progression
Certes, cet EA Sports UFC 2 est loin d’être exempt de défauts, les principaux étant un mode Carrière trop linéaire, un Ultimate Team onéreux et des phases au sol auxquelles il manque toujours un vrai punch. Néanmoins, le boulot effectué par les développeurs pour respecter ce « sport » si particulier qu’est le MMA impose le respect, tout comme le moteur de jeu visuellement impressionnant et la pléthore de combattants disponibles. Les fans seront comblés, et ce volet pourrait même intéresser les non adeptes de la discipline grâce à son tuto bien pensé et son réel travail sur l’ambiance. Gageons que le troisième volet sera inoubliable à ce rythme !
La bande-annonce
Réalisation: 18/20
Les combats sont quasiment photo-réalistes et reconnaissables au premier coup d’œil, l’ambiance visuelle sur le ring est incroyable, les impacts des coups laissent des traces détaillées et les mouvements de votre combattant font littéralement jouer toutes les parties de son corps, chaque muscle qui se contracte étant décelable à l’image, surtout lors des ralentis saisissants de beauté « brutale ». Seul bémol : des raccords d’animation pas toujours aussi souples qu’escomptés lors des phases au sol.
Gameplay/Scénario: 15/20
Niveau scénario, le mode carrière est trop linéaire comparé à la concurrence (les 2K en tête), c’est un fait. Fort heureusement pour lui, le titre se rattrape largement sur le gameplay qui arrive à capter l’importance du coup bien placé, de la garde ajustée et surtout du combat au sol, véritable clé de voûte (ou de bras…) de la victoire. Les QTE sont bien amenés, les différentes positions parleront directement aux fans et la gestion de l’endurance apporte une bonne dose de stratégie à l’ensemble. Dommage que les rixes une fois à terre se révèlent un peu trop molles.
Bande-Son: 18/20
Cris de la foule, commentaires de Bruce Buffer, musiques d’entrée de chaque combattant ou impact sonore des coups faisant froid dans le dos, tout est mis en œuvre sur le plan auditif pour vous faire vivre le MMA comme si vous y étiez !
Durée de vie: 16/20
Le mode Carrière est plutôt long à terminer, bien que très linéaire, et le Championnat Online risque vite de vous rendre accro, mais on ragera face au mode Ultimate Team qui vous obligera à passer par la case « paiement réel » pour avancer comme il se doit.
Note Globale N-Gamz.com: 16,5/20
Digne successeur du très bon EA Sports UFC, ce second volet améliore la recette de son aîné sur tous les points, à commencer par un gameplay au sol bien plus compréhensible et une gestion de l’endurance très intéressante. Le titre se pare en outre d’une plastique superbe, de nombreux modes de jeu et d’une pléthore de combattants pour ravir les fans de la discipline. Un excellent cru qui aurait pu atteindre le statut de bête ultime du ring s’il avait proposé un mode carrière moins linéaire et un Ultimate Team mieux équilibré en termes de progression « gratuite ».