Review
Vous connaissez tous Cendrillon: que ce soit au travers des diverses versions littéraires, du célèbre opéra, du ballet, ou bien, pour beaucoup d’entre vous, via le film de Monsieur Walt Disney. Mais connaissez-vous la version de MoaCube, qui vous permet de réécrire le conte et dans laquelle tous vos choix auront une importance sur la fin de l’histoire de la princesse au soulier de verre ? Non ? Alors suivez-moi, il est bientôt minuit !
Bibidi Bobidi Bou
Mais qui est MoaCube ? Développeur et éditeur, dans le genre petite boîte mais avec grosses idées, ils ont à leur actif quatre titres : Magi et sa suite ArcMagi, RPG introduisant des rixes plus axées « jeux de combat pur », mais aussi Co-Op, un jeu qui se joue… en coopération (vous ne l’aviez pas vue venir !). Il s’agit d’un space-shooter dans lequel vous ne pourrez pas… shooter ! Il vous faudra jouer d’astuce pour détruire vos ennemis. Bonfire, quant à lui, est un petit rpg/tactical. Bref un catalogue assez éclectique. Vient enfin le soft qui nous intéresse aujourd’hui : Cinders. A noter qu’actuellement, le studio est sur un projet nommé Solstice, qui semble très prometteur et proche de l’ambiance du jeu objet du présent test. Vous pourrez en savoir plus en allant jeter un coup d’oeil sur la page web réservée au titre et le pré-acheter s’il vous donne envie.
Mais trêves de digressions et revenons à nos moutons, ou plutôt à notre princesse! A la base, Cinders a été développé en 2012. Après un passage par les projets « Greenlight » et suite à l’approbation des joueurs, le voilà qui débarque sur la plateforme Steam. Oui seulement maintenant, mais on peut s’estimer heureux car il aurait été dommage de passer à côté de cette version de Cendrillon… enfin de « ces » versions. Allez, asseyez-vous au coin du feu, Tatie LadyDisturbed va vous conter l’histoire de la jeune souillon devenue reine.
Il était une fois…
Un fond noir, une jeune femme se demande comment tout cela a pu se passer en seulement sept jours… Une discussion entre deux jeunes filles aux cheveux blonds qui ne veut pas dire grand-chose, une voix masculine s’élève à l’extérieur de leur maison, on frappe de plus en plus fort à la porte… une certaine Lady Carmosa fait son apparition et ordonne que l’on fasse entrer cet homme. Il n’est autre que le garde du prince et demande à voir Cinders. La suite…vous l’aurez à la fin du jeu ! Et oui, repartons ses sept fameux jours en arrière, avant que tout ne commence, avant que vous ne décidiez de ce que la belle jeune fille aux cheveux de feu va dire ou faire. Cinders a eu une enfance faite de rêves grâce à un père qui avait la tête dans les étoiles, une enfance où les contes de fées avaient leur place. Sa mère, par contre, elle ne l’a pas connue, elle est morte en couche. Mais « papa » a fini par remplacer « maman » avec la fameuse Carmosa, qui avait déjà deux filles de son côté : Gloria et Sophia, jolies poupées aux yeux bleus et aux cheveux blonds comme les blés. Tout allait bien jusqu’à ce que le père de Cinders meure. Voilà notre héroïne désormais traitée comme une servante, la paie en moins, grandissant dans des conditions peu enviables, avec des sœurs assez spéciales.
C’est à vous de jouer à présent, car vous allez aider la belle à changer de vie ! Cinders se présente en effet comme un livre interactif. Que va-t-elle répondre, que va-t-elle faire, où va-t-elle aller ? Chaque décision aura une influence sur la personnalité de la jeune femme, sur la personne avec qui elle finira ses jours, sa relation avec sa famille… bref sur la fin de l’histoire. Et oui, MoaCube a décidé que la belle Cinders avait le choix ! Elle peut ne pas devenir la princesse nunuche et décider de reprendre sa propriété, ou bien même partir à l’aventure, par exemple. Le nombre de fins possibles est ahurissant, alors comment allez-vous forger votre Cinders ?
La suite du conte est entre vos mains !
Allez-vous faire de votre belle une rebelle, une rêveuse, une âme en peine ne cherchant que vengeance ou encore une fine stratège en quête de réconciliation avec un passé lourd à porter ? Va t’elle rencontrer l’amour de sa vie ?
Pas de souliers de verres mais un maquillage vodou
Quand on lance Cinders pour la première fois, on ne s’attend pas à ce qui nous saute aux yeux, et pourtant… malgré des plans quasi fixes (vous aurez toujours des éléments d’arrières-plans en mouvements), la réalisation est magnifique et les divers personnages nous transmettent très bien leurs émotions. Les dessins sont teintés d’une ambiance façon mysticisme où les fées réclamant des offrandes et les prêtresses vaudou ont autant leur place que les marraines bien portantes et bienveillantes made in Disney. A noter qu’à chaque élément de fin débloqué, le menu changera et s’habillera autrement pour un vrai plaisir visuel.
Cette réalisation artistique va de pair avec une bande son s’intégrant à merveille dans l’ambiance de chaque scène. Parfois discrète, parfois plus marquée, le dosage est toujours excellent. Dommage que le jeu ne soit pas doublé, hélas..
Tu penses arrêter avant minuit ?
Cinders est un titre magnifique, qui nous pousse à faire des choix intéressants et à réfléchir sur la vengeance, le pardon…j’en passe et des meilleurs. La multitude d’options possibles nous donne envie de relancer le titre encore et encore afin d’obtenir de nouvelles fins, d’en savoir plus, de ne pas regretter de ne pas avoir répondu telle chose à tel endroit. Et le meilleur dans tout ça, c’est que l’on ne s’en lasse pas ! MoaCube a réussi une sacrée transformation : Cendrillon est désormais Cinders… pas forcément une potiche qui laisse tomber sa chaussure en verre et finit sur un happy ending digne de tous les contes pour enfant ! Non, ici on forge notre histoire, à nous de faire en sorte d’avoir une fin qui nous ressemble !
La bande-annonce
Réalisation: 17/20
Une réalisation somptueuse malgré un côté un peu trop statique. Les dessins nous montrent que les contes ne sont pas seulement réservés aux enfants grâce à une ambiance tantôt féerique, tantôt très adulte. En bref, MoaCube nous offre un soft de grande qualité visuelle!
Gameplay/Scénario: 18/20
Le gameplay est des plus simples et la mise en route se fait instinctivement : on lit, on clique et on se laisse emporter par nos choix. Le scénario, enfin plutôt LES scénarios, brillent par leur richesse. Tant de choix, tant de possibilités, tant d’histoires possibles et c’est là qu’est toute la force de Cinders ! On se demande si on n’aurait pas mieux fait d’opter pour telle décision plutôt que telle autre, tant pis, la partie d’après on envisagera alors ce choix! Et puis on veut voir toutes ces fameuses fins, toutes ces fameuses possibilités qui s’offrent à nous. Bref un petit bonheur à lire… enfin… à vivre !
Bande-Son: 16/20
La musique est bonne et se cale toujours très bien sur les diverses phases d’actions de l’histoire. Les protagonistes ne parlent pas, lecture et anglais seulement, malheureusement pour ceux ne comprenant pas un mot de la langue de Shakespeare. Cependant, pas la peine d’avoir un niveau de fou furieux non plus pour profiter au maximum du soft.
Durée de vie: 17/20
Si vous ne souhaitez exploiter qu’un scénario, comptez 3 à 4 heures. Cependant, si vous tombez dans le vice du « j’veux savoir, j’veux savoir… », vous pouvez rajouter une dizaine d’heure en plus afin de débloquer tous les succès. Quant à toutes les fins, j’en suis à 13 heures… et je ne les ai pas toutes vues, mais je vais m’accrocher !!!
Note Globale N-Gamz.com: 18/20
Cinders est une magnifique surprise. Tant sur le plan artistique (le jeu est magnifique), que sur le plan du gameplay qui pourtant est plus que sommaire mais nous rend accro très rapidement. La personnalité des protagonistes y est pour beaucoup, et le fait de ne plus être lecteur mais acteur de l’histoire, voire rédacteur est un principe excellent ! Si MoaCube suit le même chemin pour son prochain titre, autant dire que le petit studio va vite monter.