Review
Après Rorona, Totori, Meruru, Ayesha, ma voisine… on en passe et des meilleures, le clan des jeunes filles alchimistes s’agrandit encore avec l’arrivée de la jolie Firis sur PlayStation 4, PC et PS Vita. Les Ateliers continuent donc de sortir à un rythme effréné sur de plus en plus de supports, mais la saturation viendra-t-elle pointer le bout de son nez dans le coeur des gamers? Venez le découvrir en charmante compagnie dans ce Atelier Firis: The Alchemist and the Mysterious Journey!
Here we go again !
Toujours développé par Gust et édité par Koei Tecmo, le JPRG roi de l’alchimie et de l’exploration est de retour sur PS4, PS Vita et Steam. Cette fois-ci, la licence nous emmène dans la peau de Firis, une jeune fille de la ville d’Ertona. Si elle passe son temps à travailler à la mine, on vous déconseille d’appeler les services de protection de l’enfance ! En effet, dans le monde de la demoiselle, cet emploi est tout à fait normal… et pourtant, Firis ressent l’intense appel de l’aventure, toujours plus fort.
Son quotidien va heureusement être chamboulé par l’arrivée de Sophie, l’alchimiste du jeu précédent. Firis découvre alors un océan de nouvelles destinées qui s’offrent à elle tandis que le boss de la ville lui propose un deal : devenir alchimiste en 365 jours afin de quitter la mine. Avec Sophie pour mentor histoire de lui inculquer les bases du métier, nul doute que notre élève va faire… des étincelles !
Un vaste monde
Grande nouveauté de cet Atelier Firis sur ses aînés: Un énorme monde ouvert qui vous offre enfin la possibilité de vous balader à foison et où vous le souhaitez ! Fini les niveaux en couloirs! Attention cependant, car opter pour l’Open World est un piège de taille puisque Atelier Firis a décidé de renouer avec une vieille base du soft que l’on espérait enfin morte et enterrée: la limite de temps! En effet, bien que l’envie de courir à la découverte des paysages vous étreigne souvent, il va falloir maîtriser vos ardeurs et gérer votre agenda de façon stricte.
Afin de prouver qu’elle est une alchimiste reconnue, Firis doit obtenir les lettres de recommandations de trois maîtres de la profession. Chaque grand ponte de l’alchimie donnera de fait des quêtes à notre petite étudiante, consistant la plupart du temps à fabriquer des objets de la même façon que l’on a l’habitude de le faire dans la saga depuis des lustres: en allant collecter nos ingrédients par le biais de combats et de récoltes dans la nature.
Une aventure totalement unique !
Atelier Firis propose donc un monde ouvert qui permet de nouvelles façon d’appréhender votre aventure de façon non linéaire. Ainsi, selon l’endroit où vous déciderez de vous rendre en premier, vous ne ferez pas les mêmes rencontres. Votre équipe se formera donc au fil de vos choix géographiques qui évolueront différemment d’un joueur à l’autre selon la direction prise sur la carte. Il en va de même pour les maîtres qui sont bien plus nombreux que trois ! Du coup, chaque joueur empruntera la voie qu’il souhaite pour vivre un périple qui lui est propre, seulement pressé… par le temps!
Car oui, 365 jours, c’est short, très short même! Si bien qu’il va falloir penser habilement aux déplacements et aux prises de décisions car en plus de devoir récupérer ses lettres de recommandations, Firis devra filer au centre d’examen afin de valider ses connaissances par le biais de trois épreuves plutôt corsées. Mais en plus du timing, la demoiselle aura à lutter avec ses LP, alias ses points de déplacements qui défilent à la vitesse de la lumière lors de vos promenades de santé. Plus ces derniers sont faibles et plus vous obtiendrez de malus pour les récoltes ! Fort heureusement, les développeurs ont inclus un atelier ambulant que vous pouvez sortir à chaque feu de camp repéré dans la nature. Pratique.
Et puis rassurez-vous: la limite de temps ne vous embêtera pas bien longtemps puisqu’il vous suffira de finir cette fameuse quête principale afin de vous voir offrir la possibilité de continuer éternellement votre aventure dans le monde d’Atelier Firis ! A vous les centaines de missions annexes, à vous les rencontres, à vous les boss et surtout la récolte et l’exploration intensive !
Entre combats et alchimie, notre cœur…ne balance pas !
On ne va pas se voiler la face, quand on part sur un Atelier, on ne cherche pas le combat d’une vie, mais force est de constater que dans cet opus le système d’affrontement passe carrément au second plan. Ainsi, il n’y a aucune évolution dans le gameplay des rixes, mais plutôt des régressions: adieu déplacements d’attaque et de défense et rebonjour aux basique du genre avec vos héros bien fixes et le menu de coups, compétences et objets.
Heureusement que l’alchimie reste toujours très plaisante même si elle prend parfois de mauvais détours quand il s’agit de découvrir de nouvelles recettes. En effet, l’apprentissage peut s’avérer pénible à cause du manque d’indices pour débloquer votre situation, et la limite temporelle joue sûrement un rôle dans cette pénibilité car une fois le certificat de Super Alchimiste obtenue, ce mode de fonctionnement paraît beaucoup moins horripilant.
Une promenade revigorante
On prend les mêmes et on recommence, aurais-je envie de dire niveau technique. De fait, on est toujours loin de la claque visuelle que l’on serait en droit d’attendre d’un J-RPG sur Next-Gen. Pourtant, l’univers est mignon tout plein et l’on retrouve sans peine le design artistique cher à la saga. De plus, le jeu est fluide, dénué de gros bugs et de lags, et les effets spéciaux ainsi que le Cell-Shading se montrent convaincants.
La bande-son, qu’elle soit en V.O. ou en version anglaise, est plutôt bonne. On retrouve comme d’habitude les cris si stridents des jeunes filles qui réveilleront forcément l’otaku qui sommeille en vous, ainsi que des jeux d’acting plutôt justes. L’ambiance environnementale est également travaillée, avec une nette différence entre les sons du jour et de la nuit, tandis que les musiques sont bien dans le ton. Une agréable ballade auditive.
Atelier Firis, un compromis ?
Atelier Firis joue sincèrement à un jeu très dangereux en réincorporant la limite temporelle que l’on pensait avoir bannie de la saga. Heureusement, le challenge proposé ainsi que l’abandon de cette limite en fin de quête principale font que l’on ressent, au final, un certain plaisir à vivre un peu de stress de façon scénarisée avant de pouvoir se lancer dans l’obtention des 100% de façon plus cool et relax (jusqu’aux boss…). Le monde ouvert est un pari risqué mais il fonctionne plutôt bien et on doit clairement admettre que Gust a su renouveler son mode d’exploration. Quant à la réalisation, et bien on attend toujours une vraie révolution de la part des développeurs malgré cet univers mignonnet et coloré que l’on connaît par coeur. Un très bon Atelier au final, mais qui aurait pu devenir culte avec un peu plus de travail.
La bande-annonce
Réalisation: 14/20
Atelier Firis n’est pas moche, qu’on se le dise, mais il n’est pas dans l’air du temps non plus. Sincèrement, on pourrait presque reprendre devant nous les softs sur PS3 que l’on n’y verrait pas un changement si prononcé, sauf pour l’environnement naturel. Heureusement, l’Open World est un plus et les effets spéciaux se montrent plutôt réussis.
Gameplay/Scénario: 15,5/20
Un scénario légèrement moins mature que ce que nous avait proposé la trilogie de Dusk. On nous balance donc le retour à Arland avec son objectif : devenir la meilleure des alchimistes… YAY ! Le gameplay, quant à lui, reste sensiblement le même à trois changements majeurs près, en plus de l’Open World: la limite temporelle fait son retour et pourra en stresser certains, les combats ont été clairement négligés et l’alchimie prend parfois des allures bordéliques dans son apprentissage à cause du manque d’indication. Pour le reste, les fans seront en terrain connu et la recette fonctionne toujours étrangement bien.
Bande-Son: 15/20
Des thèmes musicaux agréables, une voxographie travaillée, des bruitages très sympa,… Peu de choses à redire de ce côté si ce n’est que l’on ne tombe pas vraiment sur des musiques mémorables. Quand on repense à celles de Rorona (que l’on a toujours en tête ici à la rédac) ou encore l’opening d’Escha & Logy, on se montre forcément un peu déçu.
Durée de vie: 16/20
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Atelier Firis est un épisode novateur tout en restant fidèle à cette licence que l’on adore depuis maintenant plus de 10 ans (et oui Atelier Iris date de 2006)! Le pari du monde ouvert était vraiment risqué mais Gust nous montre qu’il maîtrise son sujet avec un contenu immense, des possibilités incroyables et une vraie rejouabilité si l’on est tenté de découvrir les autres fins du soft. Par contre, les combats clairement négligés, l’apprentissage de l’alchimie parfois bancal ou encore la limite temporelle rageante (au premier abord) vienne ternir un tableau qui aurait pu être inoubliable avec un peu plus de boulot, notamment graphique. Il n’empêche que ce Firis est un opus à posséder sans hésitation pour les fans de la licence, et qu’il pourrait même permettre aux débutants de s’initier sans trop de crainte au monde des « Atelier » !