Review
Chers fans de plateforme 3D, vous cherchez un soft regroupant tout ce que vous aimez dans le genre et bien plus encore mais rechignez à adopter la moustache et la Switch ? Faites donc connaissance d’A Hat in Time, parce qu’il n’y a pas que les plombiers dans la vie.
Le sable y est
Hat Girl, fillette espiègle aux airs de magicienne, rentre enfin chez elle à bord de son vaisseau spatial après des aventures que l’on imagine mouvementées. Mais patatras ! Les sabliers qui alimentent l’engin se font soudainement la malle et c’est bien malgré elle qu’elle devra quitter son confort et rencontrer une foule de personnages farfelus pour pouvoir mettre la main sur son butin perdu et enfin profiter d’un repos bien mérité.
La formule, vous la connaissez par cœur depuis Super Mario 64: prenez un personnage mignon et bondissant, faites-le explorer un tas de niveaux, récolter un tas d’items ouvrant l’accès à d’autres mondes et affronter des boss gigantesques au sein d’environnements rigolos et colorés et PAF ! Vous avez votre jeu de plateforme 3D. Dit comme ça, on pourrait craindre qu’A Hat in Time nous fasse le coup de la copie peu inspirée, mais c’était sans compter sur les nombreux atouts que la petite Hat Girl garde sous le coude.
Le coup du chapeau
Ce qui fait la force d’A Hat in Time, c’est incontestablement la variété des situations proposée par le soft du studio Gears for Breakfast, fruit de 5 ans de développement et d’une campagne Kickstarter au succès colossal. Si le premier monde (sur cinq au total), Mafia Town, est d’un classicisme à toute épreuve et évoque très fortement Super Mario Sunshine visuellement, la suite réserve un nombre de trouvailles surprenantes.
Sans trop en dévoiler, disons juste que le soft ira aussi bien piocher du côté de l’enquête policière, avec un meurtre à élucider à bord d’un train, que du survival horror (!), au cours d’un niveau à l’ambiance extraordinaire capable de filer des sueurs froides aux plus sensibles. Sous ses apparences enfantines, A Hat in Time cache un humour féroce qui fait très régulièrement mouche à travers de nombreux dialogues bien doublés…le tout uniquement en anglais, malheureusement. Aucune traduction française n’étant à l’ordre du jour, les anglophobes en seront pour leurs frais, le soft perdant une grande partie de son charme si l’on ignore le soin apporté aux différentes rencontres.
Anglophone ou non, on regrettera tout de même un manque de liant entre les différents mondes, un personnage rencontré tôt faisant ainsi office de boss final alors qu’on n’avait pas eu de ses nouvelles depuis un paquet d’heures, débouchant alors un final très fun mais bien mal amené.
Super Hat Girl
Ces bémols, couplés à quelques soucis de caméra propres au genre, sont bien peu en comparaison des innombrables qualités qu’affiche A Hat in Time. Les développeurs sont des amoureux incontestables de la plateforme 3D et cela se ressent de bout en bout. Le gros cliché »un jeu fait par des fans, pour les fans » est vraiment d’application ici, et cet enthousiasme est communicatif.
Quel plaisir d’explorer ses jolis environnements, qu’il s’agisse d’une forêt hantée ou d’un plateau de cinéma, à la recherche de sabliers ou de Time Rifts, des portails menant à des challenges relevés qui mettront vos réflexes à rude épreuve. Libre à vous également de sortir du sentier principal pour partir à la recherche des pelotes de laine vous permettant de tricoter de nouveaux chapeaux donnant accès de nouvelles capacités, certains de ces couvre-chefs étant obligatoires pour accéder à certains niveaux.
Oui, c’est classique, aussi bien visuellement (le moteur graphique date un peu) qu’au niveau sonore (on retrouvera cette fois encore une composition de Grant « Banjo-Kazooie » Kirkhope, très actif cette année) mais le tout est tellement maîtrisé qu’on ne peut s’empêcher de relancer un niveau là où on s’était pourtant juré de faire une pause. Du coup, on échappera difficilement à un goût de trop peu en se contentant d’accumuler les sabliers nécessaires à déverrouiller l’affrontement final, pas bien gourmant à ce niveau-là. D’un autre côté, on appréciera la possibilité d’accéder au final avant de faire une overdose d’objectifs forcés (coucou Yooka-Laylee !). Contrairement à nombre de ses confrères, pas besoin d’être atteint de collectionnite pour profiter du soft, et franchement, c’est rafraîchissant.
Combien de lignes devrai-je encore écrire pour vous convaincre ? Si vous aimez le genre, A Hat in Time fait partie d’incontournable, tout simplement. Et si vous n’aimez pas le genre ? Tentez le coup, il n’est jamais trop tard pour avoir une révélation. Chapeau, Hat Girl !
La bande-annonce
Réalisation: 14/20
Le soft a connu une longue gestation, et cela se ressent. Pas impressionnant visuellement mais fluide en toutes circonstances, il fera sans doute ricaner les fanas de technique tandis que les autres apprécieront le soin apporté à ses cinq mondes et leurs environnements très diversifiés.
Gameplay/Scénario: 15/20
Une maniabilité au poil et une variété de situations impressionnante (quel pied, ce niveau façon survival horror) qui compensent le classicisme assumé de son gameplay plateformesque. On ne parlera pas vraiment de scénario, tant le tout manque quelque peu de liant, mais les dialogues (en anglais uniquement) réservent leur lot de répliques bien senties.
Bande-Son: 15/20
Rien de bien surprenant de ce côté, mais rien que de l’efficace. Pas assez mémorables pour vous trotter dans la tête sur la durée, les compositions n’en restent pas moins fort réussies. Les doublages, très caricaturaux, sont parfaitement dans le ton.
Durée de vie: 14/20
En se contentant de ne récolter que le nombre de sabliers nécessaires pour en voir le bout, la durée d’A Hat in Time en prend un sacré coup. Mais ça serait ignorer un paquet de niveaux et de secrets qui méritent vraiment qu’on s’y attarde et qui allongent intelligemment le compteur d’heures.
Note Globale N-Gamz.com: 15/20
Drôle, généreux et capable de rassasier la plupart des fans de plateformes 3D, A Hat in Time est une incontestable réussite; cela valait assurément la peine d’attendre. Et puisqu’on parle d’attente, les développeurs ont promis deux mondes supplémentaires totalement gratuits. On a Hat !