Review
Depuis sa création à la fin du XIXème siècle, l’histoire du ballet « Casse-Noisette » enchante les Noëls de nombreuses familles. Nous connaissons ainsi tous certains des airs composés par Tchaïkovsky et c’est dans l’optique d’offrir un long métrage ancré dans les traditions que les studios Disney nous offrent aujourd’hui leur version filmique intitulée « Casse-Noisette et les Quatre Royaumes ». Une revisite… magique?
A la veille de Noël, la jeune Clara se voit offrir un cadeau de la part de sa mère, hélas décédée: un œuf avec une serrure à goupille, que l’on ne peut ouvrir qu’avec la clef prévue à cet effet. Malheureusement, aucun clef dans le présent maternel, ce qui va forcer notre héroïne à rendre visite à son parrain, Drosselmeyer, pour obtenir son aide. Là, elle devra suivre un fil doré qui va l’emmener dans un endroit étrange pour retrouver la clef, mais va parvenir à se perdre en chemin. Fort heureusement, Clara n’est pas n’importe qui dans ce nouvel univers: c’est la Princesse des Quatre Royaumes! Et comme de juste, on va avoir besoin d’elle pour restaurer l’harmonie de cette dimension en perdition. Tout un programme.
Niveau technique, à peine le film a-t-il débuté que l’on se retrouve émerveillé par les costumes et les décors de l’ancienne Angleterre. Tout est vraiment bien détaillé, tout fait vraiment « ancien » et arrive à nous transporter sans soucis loin, très loin de notre siège de cinéma. Mais là où tout devient vraiment fou, c’est clairement lorsque l’héroïne découvre les Quatre Royaumes, tous plus incroyables les uns que les autres.
On admire ainsi un royaume ou règne un hiver constant et donc une ambiance de Noël chaleureuse, un autre rempli de fleurs et coloré à la perfection, un troisième entièrement en sucrerie, où tout est plus appétissant que jamais, et enfin le dernier royaume, triste, froid et assez lugubre pour nous faire frissonner. Le design artistique autant que les effets spéciaux nous immergent totalement dans la maestria poétique voulue par Joe Johnston et Lasse Hallström, et cela sans même parler des splendides danses qui égaient le long métrage. Bref, on prend une jolie claque visuelle dans la figure, et heureusement d’ailleurs car sinon ce Casse-Noisette serait bien… plat!
Car oui, hélas… le film est juste beau. Le scénario n’est vraiment pas fameux et on comprend très vite la fin. C’est presque trop facile. On peut bien entendu rétorquer qu’il s’agit d’un conte de Noël qui s’adresse aux enfants principalement mais c’est bien dommage de simplifier autant le récit. A cela s’ajoutent des acteurs loin de leur meilleure prestation, hormis Keira Knightley qui joue un peu mieux que les autres et arrive à incarner assez bien son rôle de Fée Dragée. On finira cependant sur une bonne note avec une musique incroyable, mais c’est en partie dû au fait qu’il s’agit des mélodies du ballet Casse-Noisette, un peu modifiées pour le film. Une oeuvre qui se base donc sur un des plus célèbres ballets au monde, avouez que ça aurait été inconcevable d’en rater la partie musicale, non?
Vous l’aurez compris, ce Casse-Noisette et les Quatre Royaumes doit clairement se savourer en famille, dans l’optique d’aller voir un film de Noël visuellement superbe mais au scénario bien trop prévisible. Si vous n’êtes pas dans cet état d’esprit, vous pouvez carrément l’éviter au cinéma, et ce malgré ses redoutables effets spéciaux et ses décors tout simplement bluffants. Un « joli film », sans plus, mais qui fera largement l’affaire pour les fêtes de fin d’année.