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Si les récents films estampillés DC Comics nous ont habitués à des univers sombres, généralement très sérieux et sans humour, au point d’endormir un peu les foules voire même de décevoir les fans, Aquaman a décidé de prendre tout le monde à contre-pied en proposant une recette qui a plutôt bien fonctionné pour la concurrence made in Marvel: proposer un film plutôt coloré, parfois drôle et dans lequel le héros ne naît pas tel quel, il se cherche encore. Bref, un long métrage qui apporte du changement à un univers cinématique DC qui en avait bien besoin.
En 1985, un gardien de phare du Maine découvre une jeune femme inconsciente rejetée par la mer. Il s’agit d’une Atlante, une habitante de la mer. Petit à petit, nos deux protagonistes que tout oppose vont tomber amoureux l’un de l’autre, et de cet amour va naître un enfant: Arthur. Mais lorsque la jeune femme est retrouvée par son peuple, elle est forcée de retourner dans les profondeurs sous crainte de voir sa nouvelle famille assassinée. 33 ans plus tard, après un entrainement intensif, Arthur est devenu Aquaman et veille sur la planète du mieux qu’il peut. Hélas, lorsque les Atlantes décident d’attaquer le monde terrestre, notre héros n’aura qu’un pas d’autre choix que de jouer son rôle de protecteur, mais parviendra-t-il à sauver autant le peuple de la terre que celui… de la mer?
On ne va pas se mentir, comme beaucoup de film de super héros, quasiment l’intégralité du long métrage de James Wan a été tournée sur un fond vert mais, aussi surprenant que cela puisse paraître, cela ne pose aucun souci puisqu’on est émerveillé de bout en bout par la qualité des décors numériques sous-marins, qui nous paraissent forcément plus colorés et lumineux que ce qu’ils nous apparaissent IRL. L’explication de cette avalanche de teintes est simple pour les scénaristes: on voit les profondeurs comme les verrait ce cher Aquaman, avec des yeux d’Atlante. C’est un argument facile mais logique, non? De leur côté, les effets spéciaux sont particulièrement bien réalisés, notamment pour les explosions ou les portails aqueux, tout comme les cascades, omniprésente et vraiment impressionnantes. On sent que l’oeuvre est un vrai blockbuster graphique et que DC Comics a mis les moyens pour réussir à conquérir le public.
Bien entendu, un film ne se joue pas uniquement sur un aspect visuel réussi, et heureusement on peut également dire que la musique, composée par Rupert Gregson-Williams (Wonder Woman), est plus que correcte et reste dynamique sans dénaturer le film. Rajoutons à cela que Jason Momoa est excellent dans son rôle et incarne à la perfection ce qu’on pourrait imaginer d’un Aquaman de nos jours. Malheureusement, Amber Heard est un peu en dessous avec son jeu d’actrice, mais aussi avec cette perruque absolument ignoble et mal faite. De plus, le scénario n’est pas incroyable et le méchant reste un peu banal et trop manichéen. Classique donc, mais le rythme est plutôt bon et au final, le spectacle est au rendez-vous sans jamais lasser le public.
En résumé, Aquaman est une véritable prouesse visuelle qui nous entraîne dans un monde sous-marin peuplé d’être surpuissants, avec un scénario un peu trop prévisible, un bad guy pas très original, mais un humour qui fait mouche et un héros qui a une sacrée gueule, pour un film qui pourrait enfin faire renouer la licence DC avec le succès au cinéma. Personnellement j’ai passé un bon moment, même si j’ai eu la malchance de le voir en 4DX, ce qui a donné une séance avec beaucoup trop de jets d’eau et des sièges constamment en mouvement (dès que les personnages sont sous l’eau, on tangue comme si on était sur un bateau), avec une pluie trop souvent présente. Bref, on finit le film… frigorifié… mais cela n’ôte en rien les qualités esthétiques et de rythme de ce dernier. A voir donc!