Review
Naoshi Arakawa est en pleine vague nostalgique avec ce huitième opus de Your lie in April chez Ki-Oon. Entre mélodrame et humour, cette histoire sur fond musical nous fait dorénavant verser de petites larmes à chaque volume tout en nous donnant une irrésistible envie… de lire la suite. Comme de juste avec ce tome 8, ça ne rate pas… malgré une certaine répétitivité qui dérange!
Kôsei a décidé de parfaire son apprentissage musical à l’étranger sur les recommandations de Seto Hiroko. Coup dur pour Tsubaki qui risque dès lors de perdre pour toujours celui qu’elle aime en secret depuis si longtemps. Entre temps, une mystérieuse jeune fille désirant plus que tout surpasser Kôsei va devenir… l’élève de ce dernier! Il n’en fallait pas plus pour raviver le jeu amoureux du chat et de la souris entre notre couple inavoué Kôsei-Kaori, l’amourette à sens unique de Tsubaki et la nouvelle donne que constitue le binôme de pianistes maître-disciple… l’énigmatique Nagi Aizato semblant en effet avoir de nombreux points communs insoupçonnés avec son cher mentor Kôsei.
Visuellement, Naoshi Arakawa repart dans une version plus sombre de son trait, avec un encrage noir bien présent pour renforcer l’idée de tristesse qui doit émaner du scénario, principalement dans les premiers chapitres. L’apparition de la jeune Nagi Aizato permet heureusement à notre mangaka de faire souffler un peu de fraîcheur dans ses pages avec des trames plus douces et aérées proposant un graphisme léger et agréable à la lecture avec, comme dans le tome précédent, cette touche de maturité clairement visible sur les personnages par rapport à leurs débuts. L’accent est mis sur les regards et les sentiments pour faire avancer cette histoire qui commence étrangement… à s’éterniser.
En effet, le scénario stagne anormalement et la romance impossible de Tsubaki se confirme encore un peu plus, Kôsei ne pensant plus qu’à la jolie Kaori et souhaitant partir à l’étranger pour continuer ses études de musique, se coupant alors définitivement de son amie d’enfance. On rend de fait grâce à la présence d’un nouveau personnage loufoque qui vient pimenter le tout et redonner un peu de force au récit: Nagi! Sincèrement, heureusement qu’elle débarque dans l’aventure sinon on trouverait le tout terriblement répétitif par rapport au volume 7.
On vous rassure, malgré ce bémol de rythme et d’innovation, on apprécie toujours autant la maturité grandissante des protagonistes vis-à-vis de leur avenir et de leurs amis, la touche comique apportée par la nouvelle élève de Kôsei permettant de sortir agréablement du côté mélodrame inhérent à ce manga.
Vous l’aurez compris, la romance de Your Lie in April touche bientôt à sa fin, ce qui provoque forcément une stagnation de l’histoire afin de s’imprégner une dernière fois de chacun des protagonistes avant de les voir tracer leur route de façon brutale vers leur avenir respectif. Pourtant, Naoshi Arakawa parvient à sortir du piège de la répétition et de l’ennui grâce à la subtile introduction d’un élément humoristique en la personne de Nagi Aizato mais cela n’empêchera pas, on en a peur, une certaine prévisibilité de la suite qui se laissera néanmoins découvrir avec plaisir de par son thème plutôt original pour un manga: le monde de la musique. Espérons donc une vraie et grande surprise pour magnifier le volume 9…