Review
Troisième manga d’Hinako Takanaga à passer entre mes mains expertes, Liberty Liberty est un one-shot centré sur le milieu journalistique. Après les excellents Kimi Ga Koi Ni Ochiru et Turning Point, la mangaka parviendra-t-elle à rester en haut de l’affiche avec ce yaoï édité par Taifu? Pas si sûr, et je vous explique pourquoi.
Dans Liberty Liberty, vous allez faire la connaissance de Koki Kuwabara et de Itaru Yaichi. L’un est un beau jeune homme journaliste d’une chaîne câblée, tandis que l’autre est un fugueur qui fait bien plus « enfant ». Leur rencontre est pour le moins fortuite, puisqu’Itaru va tout simplement détruire accidentellement la caméra de Koki lors d’une nuit de beuverie. Obligé de la lui rembourser, il va apprendre à connaître son comparse pour finir par être attiré par lui. Il faut dire qu’en plus d’avoir explosé l’instrument de travail du jeune homme, Itaru est quasiment SDF et ne va rien trouver de mieux que de vivre chez Koki pour le dédommager en lui apportant son aide. L’amour sera-t-il réciproque?
Dès le début du récit, il faut avouer que l’on retrouve tous les ingrédients typiques des créations de Hinako Takanaga: les expressions des personnages sont toujours aussi parlantes et les blancs dans le décor utilisés à outrance pour centrer l’action sur les protagonistes. Pourtant, cette fois j’ai affaire à une représentation du couple que j’apprécie beaucoup moins, puisqu’on se sent presque en présence d’un shota ( relation adulte/enfant ). En effet, les traits d’Itaru sont beaucoup trop enfantins et chétifs, et heureusement que l’auteur nous précise clairement qu’il est majeur (encore heureux puisqu’on le voit complètement ivre dans les premières pages).
Bref, malgré un découpage sympathique et des qualités intrinsèques non négligeables dans la rythmique de l’histoire, ce côté latent d’un amour qui a tout d’un rapport adulte/enfant, même s’il n’en est pas un, me dérange fortement. Et je pense qu’il a du refroidir Hinako Takanaga également, qui a sans doute eu peur de certains tabous puisque les scènes sexuelles sont quasi inexistantes, ou alors très soft. De plus, pour un one-shot, la fin ouverte risque d’en décevoir certains. Sincèrement, la mangaka a de biens meilleures oeuvres dans sa besace, de sorte qu’on lui pardonne ce « couac », et on ne serait que trop vous conseiller d’opter pour les deux titres cités plus haut dans l’article.