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Ah… l’automne, quand le froid commence à se faire de plus en plus insistant. Mais c’est surtout la période d’Halloween, durant laquelle tout le monde aime à se faire peur! Toujours partant pour vous flanquer la frousse à coup d’horreur et de gore, Komikku a justement décidé de vous offrir Pupa, un seinen haletant pré-publié au Japon en 2011 et adapté en anime en 2014. Là-bas, il a indubitablement su séduire le public nippon grâce à son thème plutôt dérangeant: une relation frère-soeur cannibale et malsaine sur fond de virus mutant. Le public européen aimera-t-il autant cette recette?

"Infecté par un mystérieux virus, la jeune Yume va devenir un monstre assoiffé de chair"

« Infecté par un mystérieux virus, la jeune Yume va devenir un monstre assoiffé de chair »

La vie du jeune Utsutsu et de sa soeur cadette Yume a toujours été semée d’embûches. Battus par leur père puis abandonnés par leur mère, les enfants ont appris à ne compter que sur eux et sont prêts à tout pour se protéger mutuellement. Heureusement, après les malheurs de leur petite enfance, les deux adolescents retrouvent un semblant de vie normale, allant à l’école et vivant ensemble comme une vraie famille. Mais le sort s’acharne et un jour, alors qu’ils rentrent des cours, ils croisent une mystérieuse jeune femme défigurée. Nommée Maria et toute de noir vêtue, elle les met en garde contre les « papillons rouges ». Et ça ne loupe pas! Quelques instants plus tard, ces fameux lépidoptères vermillons débarquent et infestent la pauvre Yume avec un terrible virus …

Pupa, c’est le nom de cette abomination… Un mutagène très puissant qui procure une capacité incroyable : celle de régénérer le corps infecté. Hélas, dans la plupart des cas, il s’avère mortel. Pourtant, en de rares occasions, l’infection donne lieu à une « éclosion » et l’hôte se transforme alors en monstre affamé, capable de tout engloutir, animaux comme humains. C’est ce qui arrive à notre héroïne et la petite fille, déchirée entre sa personnalité inoffensive et la faim qui la tourmente, dévore toutes les personnes à sa portée … y compris son frère adoré! Pourtant, comme ressuscité par sa volonté d’aider et de protéger sa petite soeur, Utsutsu renaît, sans aucune blessure. Il s’avère qu’il a lui aussi été infecté par le virus Pupa… mais qu’il est le premier cas recensé à ne bénéficier que de la régénération de son corps sans subir d’effets négatifs. Maria, qui semble étudier l’anomalie de très près, propose alors à notre garçon de devenir une sorte de nourriture vivante infinie pour Yume, afin d’empêcher celle-ci de se transformer en monstre à nouveau.

"La relation frère-soeur est parfois foncièrement dérangeante, et certains détails surchargent les scènes"

« La relation frère-soeur est parfois foncièrement dérangeante, et certains détails surchargent les scènes »

Comme tout manga gore qui se respecte, l’ambiance se doit d’être oppressante. C’est un pari réussi ici pour Pupa, dont les pages s’avèrent très chargées aux moments clés du scénario. On ressent véritablement l’angoisse de Yume, une fois transformée en monstre, grâce aux cases bordées de noirs et aux trames lourdes et sombres. Hélas, le détail est parfois tellement poussé à l’excès qu’il faut quelques secondes pour réaliser ce qui a été dessiné. Heureusement, des scènes calmes, bien que rares, offrent un contraste parfait avec tous ces moments horrifiques :  style de dessin épuré et décors qui respirent nous aident ainsi à retrouver un semblant de sérénité … avant le prochain drame.

Niveau récit, parmi les monstres et autres scènes de torture, c’est clairement la relation frère-soeur, sujet adoré au Japon, qui représente l’élément clé de ce Pupa. Sa tournure vraiment malsaine pourrait d’ailleurs déranger les lecteurs les moins habitués à ce type de rapport très particulier. Il vous faudra donc, pour apprécier ce manga, une petite passion pour le gore ultra détaillé mais également une bonne tolérance aux relations intra-familiales « étranges » dont les mangakas nippons semblent décidément bien friands. Vous voilà prévenus.

Dire que Komikku croit au succès de son Pupa est un euphémisme tant l’éditeur a mis les petits plats dans les grands avec son édition. Ainsi, afin de gâter le public fan d’horreur, ce premier volume propose un gros contenu haut de gamme: des illustrations en couleur, des planches bonus de l’auteur et d’autres surprises. Bref, si vous avez eu l’occasion d’apprécier l’anime ou que vous êtes tout simplement adepte du gore à la japonaise, il n’y a aucun doute que Pupa est fait pour votre mangathèque ! Dans les cas contraire, l’achat s’avère bien évidemment dispensable, surtout si vous êtes réfractaire aux relations frère-soeur quasi incestueuses.

Note Globale N-Gamz: 3,5/5



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Amy
Gamer girl et otaku dans l'âme, j'ai fait du fansub -aux postes de traductrice/checkeuse- pendant plusieurs années. A la fin de mon anime favori (R.I.P. Bleach), j'ai lentement décroché ; et depuis, j'ai erré sur le net ... Jusqu'à ce que je trouve N-Gamz ! Un site qui me permettrait de partager ma passion non plus de la japanim, mais des jeux vidéos avec un public ; parfait ! Je vais donc mettre tout mon petit coeur dans mes articles et tests, en espérant qu'ils vous plairont ! Random fact : je fais un délicieux brownie