Review
La plus grande faiblesse des gens réside dans leurs sentiments, et quand ces derniers viennent guider leurs choix, la Guerre Sainte prend une tournure des plus étonnantes. Accrochez-vous, Gen Urobuchi nous emmène dans une trame narrative totalement inattendue avec ce quatrième tome de Fate/Zero! A présent que la mission et la volonté des maîtres et des servants vont se confronter à ce qu’ils ressentent au plus profond d’eux-mêmes, préparez-vous à des surprises!
Dans le volume précédent, l’apparition bruyante et imposante de Rider sur son char venait mettre fin à la confrontation de Berserker et Lancer face à Saber. Ce contre-temps modifie, par la même occasion, le plan de Kiritsugu de tuer son ennemi Kayneth, le maître de Lancer. Mais le Tueur de Mages n’entend pas en rester là et va jusqu’à faire exploser l’hôtel dans lequel son ennemi se trouve! Comme si cela ne suffisait pas, l’apparition de Kirei vient totalement changer la donne pour un scénario qui évolue à 100 à l’heure. Le must: pendant que notre petit monde se fait la guerre, Caster et son maître, Ryûnosuke, continuent leurs ravages en enlevant des enfants et en commettant des meurtres en plein jour. Tout cela est bien entendu contraire au règlement de l’Heaven’s Feel, cette guerre entre mage pour s’accaparer le Saint-Graal devant se faire dans le plus grand secret. Toute cette agitation oblige le médiateur de l’événement à modifier les règles du jeu: désormais, les maîtres vont devoir s’allier pour battre Ryûnosuke, adepte de la magie moire, avec évidemment une grande compensation à la clef. Mais peut-on vraiment faire confiance à d’anciens ennemis?
Graphiquement ce nouvel opus de Fate/Zero continue de nous émerveiller. On peut par contre regretter une abondance de trames noires qui gâche la lecture et fait un peu perdre le fil des combats. La noirceur pèse en permanence dans cette mise en page, ce que l’on peut comprendre par la symbiose entre le dessin et le déroulement de l’histoire. Comment imaginer un combat contre Caster, un maître de la magie noire, sans une ambiance terriblement sombre, un encrage amplifié? On vous rassure, les détails restent visibles et les scènes de combat sont malgré tout agréables à lire, bien que rares dans ce tome à la signature seinen fortement marquée.
Point fort du graphisme: le soin apporté aux visages des personnages. En effet, ce quatrième tome est caractérisé par une mise en avant du ressenti personnel. Déjà esquissée dans le tome précédent avec un Lancer qui ne souhaitait pas affronter Saber, l’importance des sentiments est la clé de voûte de ce volet. L’auteur fait un vrai travail de conscience sur les personnages et sur les actes qu’ils accomplissent, offrant à ce volume une dimension terriblement émotionnelle pour le lecteur. Le rendu final se montre bien plus « Humain », le lien entre dominé et dominant n’étant plus aussi visible que dans les premiers tomes, sans parler des petites touches comiques offertes par le duo Rider/Waver.
Bref, Fate/Zero nous prouve à nouveau, par son tome 4, que ce manga est une vraie bonne surprise littéraire. Chaque volume possède sa propre marque de fabrique, avec son ambiance et son histoire bien à lui, ce quatrième opus tendant clairement vers les sentiments. Autant dire que plus la série avance, plus le lecteur fait un pas dans un scénario qui s’annonce incroyablement étonnant.