Review
Avec Bandai Namco, autant dire qu’on est désormais habitué aux adaptations vidéoludiques de mangas et d’animes à succès! Il est clair qu’entre les Naruto, Dragon Ball, Sword Art Online et compagnie, une grosse partie du line up de l’éditeur fleure bon le Shonen, aussi n’est-il pas étonnant de voir débarquer The Seven Deadly Sins sur nos chères PlayStation 4! Saga bien connue des amoureux du genre depuis 2012, elle a même fait l’objet d’une série animée diffusée à l’international par Netflix. Alors, The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia fait-il partie des titres à posséder impérativement si l’on est fan ou… faut-il vite l’oublier ? La réponse dans ce test.
Dans le royaume fort lointain de Liones…
Avant de vous conter les fabuleuses aventures de nos héros, commençons par le commencement puisque The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia, exclusif à la PlayStation 4, est développé par Natsume Atari, l’une des deux sections de feu Natsume Co Ltd, à qui l’on doit entre autre la licence Harvest Moon (OK… et le Godzilla de la PS3, ahem). Le jeu est édité par Bandai Namco, que l’on n’a plus besoin de vous présenter désormais.
Le soft nous emmène donc dans le royaume de Liones, gangrené par les Chevaliers Sacrés qui, sous le couvert d’armures rutilantes, tiennent le monde entre leurs mains de façon peu catholique, avec une petite tendance à tataner facilement du pauvre paysan. Leur but? Mettre la main sur les 7 Deadly Sins, des guerriers peu conventionnels qui ont vu leur réputation malmenée après un complot à leur encontre, il y a dix ans de cela. Le titre nous invite donc à suivre les tribulations de douce princesse Elizabeth, qui va se mettre en tête de retrouver ces Sins afin de sauver le royaume des Chevaliers Sacrés et de la Guerre Sainte qui se prépare.
…tout se ressemble !
Si le scénario vous paraît déjà bateau, sachez qu’il va vite devenir totalement incompréhensible pour les non aficionados du manga et/ou de l’anime! En effet, tout est expédié à la vitesse de la lumière et les dialogues annexes qui font leur apparition par intermittence se ressemblent tous, n’apportant au final rien de bien glorieux à notre épopée. On ne parvient donc pas à être touché par cette aventure, ni par ces héros au charisme douteux.
Au travers d’un rapide didacticiel, on découvre alors les différents modes de jeu : récolte sous escorte, vagues d’ennemis à tuer en un temps défini et combats classiques contre un groupe d’adversaires ou en duel simple. Avouons-le: au départ, on est séduit par ces activités qui nous promettent une joyeuse balade se prétendant « diversifiée ». Et puis, deux heures défilent et notre conscience s’allume en émettant un énorme « Warning » à cause de la forte redondance qui pointe déjà le bout de son nez. Le joueur en est, du coup, réduit à affronter en boucle les même mobs, les mêmes ennemis, dans des décors qui ne changent ô grand jamais : un pour la ville, un pour la campagne, un pour la forêt… On s’acharne en se disant que cela va évoluer avec le temps… et bien non, jamais! Cela reste Ad Vitam Eternam le même cercle restreint d’activités sans intérêt, à l’infini.
L’art de brasser de l’air !
Le soft voit grand et nous promet un monde ouvert où la promenade se veut amusante et donc blindée de moult activités. Hélas, tout ça c’est du vent… La carte est d’une froideur sans nom, les quêtes sont toutes les mêmes d’une ville à l’autre et le principe de rumeurs qui vantent les faits d’armes de nos protagonistes, sympathique sur le papier, finit par nous lasser tant ses retombées ne riment pas à grand chose. Pire: le système de progression se fait via l’obtention d’objets et le déplacement sur un arbre de compétences qui, s’il pourrait faire penser au Sphérier de Final Fantasy X, n’offre que peu de répercussions réelles hormis celui de permettre l’équipement de bonus et autres boost sur chacun des héros, dont on voit peu le résultat une fois en mode confrontation.
A cela s’ajoute un gameplay famélique durant les combats, lesquels sont soumis à une difficulté ultra mal dosée et à une caméra sous LSD. Les coups sont peu nombreux, les rixes brouillonnes et les attaques ultimes ont autant d’impact qu’un coup de patte d’un chaton de trois mois… Bref, on a mal à son DualShock. On en vient donc tout naturellement à penser que les développeurs ont cru qu’il était facile de taper sur de l’adaptation manga bas de gamme pour rencontrer le succès, pariant sur l’amour des fans pour leur licence histoire de se faire des caisses de billets verts.
Retour vers le passé !
Si The Seven Deadly Sins nous assomme déjà avec son gameplay soporifique, il nous met également une sacrée mauvaise baffe… de nostalgie 3D! En effet, la réalisation pauvrette est tout juste bonne pour la génération précédente de consoles, les cinématiques relevant à peine le niveau (et elles sont rares). Certes, sur une PS3 au lancement, ça aurait pu être joli, mignon et coloré, mais sur PS4, on est loin du cahier des charges actuel.
De plus, les animations de nos représentants des Péchés Originels frôlent le néant en termes de crédibilité, les décors sont affreusement répétitifs et modélisés à la truelle, les arènes ultra cloisonnées et, comble de l’horreur, le jeu se permet même de ralentir violemment dès que l’on enchaîne des attaques esthétiquement gourmandes ou que l’on part dans du combat en 2 Vs. 2!
La bande-son est, malheureusemeent, de la même trempe que le reste, répétition étant le maître mot. Les mêmes notes, les mêmes sonorités et mélodies… Les dialogues ne volent pas haut non plus et ne nous apprennent pas grand chose, tandis que les doublages ne laissent pas de marque. On appréciera juste que le jeu soit traduit dans la langue de Molière afin de nous proposer des sous-titres qui ne nous font perdre aucune miette de l’absence d’intérêt scénaristique de l’ensemble.
Si les 7 Péchés Capitaux avaient décidé de pondre un jeu…
… et bien The Seven Deadly Sins : Knights of Britannia en serait le résultat ! La paresse est omniprésente dans le titre de Natsume: redondance extrême, gameplay sans la moindre originalité et univers peu séduisant font que l’on décroche rapidement. Rien ne donne envie de s’acharner et l’on prend très vite conscience que l’on vient de pénétrer au Purgatoire et que l’on va subir une lente agonie si l’on souhaite avancer dans le titre. Lancer un truc pareil sous couvert de fan service fait honte à la licence, tout simplement!
La bande-annonce
Réalisation: 6/20
Complètement à la ramasse par rapport à ce qui se fait actuellement, la réalisation du jeu est dénuée de tout charme et se permet de copier-coller à l’envie les mêmes environnements modélisés à la truelle. Le pire, c’est que ces visuels qu’on dirait tout droit sortis d’une PS3 au lancement souffrent d’un énorme manque de fluidité! On se prend une vraie baffe donc, mais pas dans le bon sens du terme. Niveaux personnages, le charisme des protagonistes est figé à cause d’un Cell Shading bas de gamme et les animations sortent d’un autre âge… heureusement qu’il y a un poil d’humour pour nous empêcher de foutre le feu à ce qui nous entoure.
Gameplay/Scénario: 6/20
Pour les non-adeptes de la licence, le scénario se montre par moment totalement incompréhensible. A croire que le soft a été développé uniquement pour un public de connaisseurs, laissant sur la touche le reste du monde. Le récit se révèle donc n’être qu’un enchaînement maladroit d’événements juste bon à introduire toute la bande de joyeux lurons. Le gameplay, quant à lui, est faiblard au possible, classique en diable, répétitif à souhait, et se montre aussi développé et diversifié que la réalisation du soft…
Bande-Son: 9/20
Répétition, encore et toujours. Une redondance qui se ressent même dans ce test, c’est vous dire si la lobotomie n’est pas loin ! La voxographie ne nous emporte pas, les dialogues ne volent pas haut et les sous-titres français permettent juste de nous faire prendre conscience du vide intersidéral qui règne niveau échange entre personnages. Quelques musiques d’ambiances restent, heureusement, sympathiques.
Durée de vie: 6/20
La durée de vie se voit totalement gonflée de manière artificielle par le biais d’une carte gigantesque mais ô combien vide, qui nous propose de longues promenades pour aller d’un site à un autre en nous placardant des quêtes qui se ressemblent toutes. Les fans hardcore ou les adeptes du SM adhéreront peut-être pour se faire du mal… les autres abrégeront vite leurs souffrances en préférant faire du frisbee avec leur disque (qui vaut tout de même 50€).
Note Globale N-Gamz.com: 6,5/20
Comment peut-on proposer un jeu aussi peu abouti à un tarif aussi fort ? Le contenu de The Seven Deadly Sins: Knights of Britannia est faiblard, redondant, mal conçu et les graphismes piquent méchamment les yeux! Alors comment Bandai Namco, qui nous a déjà prouvé sa capacité à adapter avec brio des grosses licences manga (Naruto, Dragon Ball), a-t-il pu laisser sortir un soft comme celui-ci, proposant un gameplay aussi pauvre et une réalisation qui se situe carrément en-dessous du niveau de la médiocrité ? Un titre qui prend clairement les fans pour des êtres cérébralement restreints, alors qu’il y avait tant à faire avec une licence aussi fun!